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TimFaitSonCinema
Dominique vit avec sa femme et ses deux enfants à Annecy ? il gère avec sa sœur un magasin pour les animaux. Mais Dominique est aussi très violent avec sa femme. Un jour, alors qu’il l’a battue plus que de raison, il s’enfuit avec ses enfants dans un hôtel en Suisse.
Verdict:
A partir d’un sujet particulièrement dur, la réalisatrice réussit un très bon premier film, plein de maitrise et de force. Une très belle surprise.
Coup de coeur:

La façon de traiter un sujet aussi dur

La date de sortie du film:

14.03.2012

Ce film est réalisé par

Estelle LARRIVAZ

Ce film est tagué dans:

Drame familial

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 La Critique


Pour son premier film, l’ancienne actrice Estelle Larrivaz ne choisit pas la facilité, loin de là. Elle choisit de traiter à sa façon un sujet particulièrement dur et qui, de façon assez étrange – hasard ou coïncidence ? –, est à la mode en ce moment dans tous les médias : la violence à la fois psychologique et physique d’un homme sur sa femme. C’est ce qu’on voit partout actuellement sous le nom de « pervers narcissique ». Dans le film, cela est renforcé par le fait qu’il y ait des enfants, victimes collatérales du drame qui se joue entre un homme et sa femme. Sujet très compliqué, donc, mais que tenait visiblement particulièrement à cœur la réalisatrice puisqu’elle avait gagné un prix en 2003 pour ce scénario. Presque dix ans plus tard, elle peut enfin sortir son film. Et celui-ci est une vraie réussite.

Ce qui est assez impressionnant dans Le paradis des bêtes, c’est la façon dont la réalisatrice s’empare véritablement de son sujet, dès le début, et ne le lâche plus jusqu’à la fin. Elle le fait en montrant différentes facettes de ce personnage central, il faut le dire assez terrible et parfaitement interprété par un Stefano Cassetti, plein d’une violence rentrée et prête à exploser à tout instant. Il n’y a pas de temps mort, et cela est vrai pendant la totalité du long métrage. Tout ce qui est montré a un sens et trouve une résonnance, soit immédiatement, soit plus tard. Ce qui est terrible dans la première partie du film, c’est la façon dont on a l’impression, en tant que spectateur, de vivre cela à travers les yeux des enfants et notamment de la fille, plus en âge de vraiment comprendre ce qui se passe. C’est absolument terrifiant de voir la façon dont ces enfants sont directement impliqués. Surtout, que l’on sent dès le départ que Dominique va se déchaîner sur sa femme. Cette scène est particulièrement horrible dans sa violence pure et dans la cruauté que le mari développe. Elle est le point de départ de la fuite du père avec des enfants qui, croyant aux mensonges de leur père, ne comprennent plus bien où ils en sont. C’est aussi la lutte d’une mère pour les retrouver.

Cette deuxième partie est elle aussi très bien réussie notamment dans la façon dont elle mêle très intelligemment plusieurs styles. On est à la fois dans le thriller – comment la mère va retrouver ses enfants –, dans le drame – comment ces deux enfants réagissent à cette situation –, et dans la chronique familial – entre le père et ses enfants, relation compliquée, mais aussi entre le père et sa sœur (une Muriel Robin convaincante) avec qui les relations sont à la fois complexes mais très proches –. Tout cela est réuni sous l’œil d’une caméra tout en maitrise mais aussi en sensibilité, et d’une réalisation qui sait prendre le temps quand il le faut et accélérer l’action si nécessaire. Le décor, celui des montagnes enneigées, permet de renforcer certains effets. C’est, en ce sens, parfaitement réussi. La dernière séquence est assez formidable, et même si elle est assez attendue dans sa conclusion, elle nous offre un grand moment de cinéma tout simplement magique. Tout cela donne vraiment un film de qualité, qui, malheureusement, va disparaître très vite des écrans. S’il passe encore, allez-y vraiment, ça vaut le détour.



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