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TimFaitSonCinema
La Maison de la radio, à Paris, regroupe toutes les antennes du groupe Radio France. Ce documentaire nous offre une plongée en images dans cet endroit qui, justement, est entièrement réservé au son.
Verdict:
Manquant véritablement d’un fil directeur, ce documentaire n’est rien d’autre qu’une succession de séquences, parfois répétitives, au cœur d’un endroit dont on ne découvre finalement pas grand-chose. On pouvait vraiment espérer mieux.
Coup de coeur:

L’idée de départ du film

La date de sortie du film:

03.04.2013

Ce film est réalisé par

Nicolas PHILIBERT

Ce film est tagué dans:

Documentaire

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 La Critique


En 2002, Nicolas Philibert provoquait une sorte de « séisme » dans le cinéma français puisque son documentaire Etre et avoir, en plus de recevoir de très nombreux prix et d’être extrêmement bien accueilli par la critique dans son ensemble, avait surtout réalisé l’exploit d’être vu par près de deux millions de spectateurs dans les salles obscures. Pour un documentaire non-animalier, c’est un record qui risque de tenir un sacré bout de temps. De plus, cela fait presque dix ans que ce long-métrage continue de défrayer la chronique puisqu’il a donné lieu à une suite judiciaire assez importante (en gros, l’instituteur et certains parents réclamaient des droits d’auteur, étant donné le succès du film). A priori, l’affaire est aujourd’hui réglée, mais non sans difficultés. Pendant ce temps-là, le documentariste s’est tenu un peu à l’écart même s’il a réalisé un film – Retour en Normandie – où il retrouve les acteurs non professionnels ayant participé trente ans plus tôt au tournage d’un film dont il était assistant-réalisateur ainsi qu’un documentaire sur Nénette, une orang-outan du Jardin des Plantes. Mais son grand retour aux affaires est donc pour 2013 avec un documentaire – toujours – sur un lieu très intéressant puisqu’à la fois très connu (notamment pour son architecture particulière) mais aussi particulièrement mystérieux. En effet, c’est la Maison de la radio qui lui ouvre ses portes. Mais le problème est que si l’idée est absolument géniale – mettre en image un endroit où le son est produit –, le résultat est, lui, beaucoup moins convaincant.

Nicolas Philibert fait le choix de réaliser un documentaire où il n’y a aucune voix-off, ni aucun sous-titre (pour expliquer qui est qui, notamment). Cela a un côté assez radical : ce ne sont que les images et le montage qui doivent donner du sens. Une telle façon de faire a quelques avantages, puisqu’elle préserve notamment une forme de mystère mais elle est surtout la cause principale du relatif ratage que constitue cette Maison de la radio. En effet, il n’y a aucun fil directeur au cours du film, si ce n’est le fait que l’on suive ce qui se passe au cours d’une journée (on commence le matin et finit la nuit). A part cela, c’est le néant complet et on assiste bien plus à une succession de séquences qu’à un vrai documentaire construit et je trouve cela dommage et assez réducteur dans la vision même de la chose. Une fourmilière comme ce lieu, où il se passe tant de choses différentes, aurait sans doute mérité d’être mieux mis en valeur. On a l’impression que beaucoup d’éléments sont laissés de côté, notamment des aspects très techniques, alors que d’autres sont répétés de trop nombreuses fois (ah, ces enregistrements qui n’en finissent pas). Ainsi, on ne trouve pas vraiment une cohérence d’ensemble dans ce documentaire, ni dans les thèmes abordés que dans le traitement qui en est fait. Il manque à mon sens une vraie narration solide qui permette de véritablement lier le tout autour d’une problématique forte. C’est surtout l’aspect du rapport entre image et son, qui me semblait ici à la fois primordial et très intéressant que je trouve que le film ne traite pas assez, en tout cas véritablement en profondeur. Quelques passages sont tout de même assez sympathiques, car ce sont de véritables tranches de vie que l’on peut trouver un peu dans toutes les entreprises. Mais, ce qui fait la spécificité de cette Maison de la radio me semble un peu passé sous silence. Et c’est vraiment dommageable de voir une si bonne idée de départ en grande partie gâchée de cette façon. Peut-être attendais-je trop (ou différemment) de ce film mais je trouve qu’il ne remplit pas le contrat tacite qu’il passe avec le spectateur, ce qui n’est jamais agréable.



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