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TimFaitSonCinema
François Nouel a du mal à faire la séparation entre sa vie privé et sa vraie passion : le vélo. Lui l’ancien coureur dans sa jeunesse est devenu vendeur dans un magasin de cycles. Quand il se voit donner l’opportunité de suivre la course de l’intérieur, sa famille n’est pas heureuse et le lâche. Il va donc vivre le Tour de France à sa façon.
Verdict:
Ca ne faisait déjà pas bien rêver au départ mais le résultat est encore plus catastrophique que ce que je pensais. Il n’y a rien à retirer d’un film qui ne tourne malheureusement pas rond… Pas loin d’être la lanterne rouge de l’année.
Coup de coeur:

Les bons moments devant la performance « extraordinaire » de Clovis Cornillac

La date de sortie du film:

12.06.2013

Ce film est réalisé par

Laurent TUEL

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Ah, c’est sûr, je vous vois déjà venir : « forcément, ce n’est pas bon, ça se voit rien qu’à l’affiche » ou « mais pourquoi donc es-tu allé voir ce film ? » ou encore « Clovis Cornillac et Elodie Bouchez dans un même film, on a déjà vu ça une fois (Brice de Nice) et ça suffit ». J’entends tout ça et je vous promets que je me faisais les mêmes réflexions et me posais les mêmes interrogations alors que j’avais pris mon billet. Mais, pour le dire simplement, ça avait été plus fort que moi. Depuis le temps que j’avais entendu parler de ce projet, j’étais persuadé que j’irais voir ce film malgré tout ce qui pourrait me faire changer d’avis. Et les occasions de se détourner de ce projet ont été nombreuses entre la promo qui a été faite, la bande-annonce qui semblait tout raconter et les premières critiques (même si, de façon totalement lunaire, Le Monde a plutôt apprécié). Honnêtement, je savais bien que ce serait loin d’être un grand film et qu’il y avait même de grandes chances pour que ce soit mauvais, voire désastreux. Mais il subsistait un tout petit espoir, celui d’être surpris positivement car les films sur le vélo sont suffisamment rares pour être soulignés (on peut penser au mythique Vélo de Ghislain Lambert) et un film ayant pour toile de fond le Tour de France ne pouvait qu’intéresser un amateur de sport comme moi. Malheureusement, cette infime espérance s’est très vite échappée et, jusqu’au sprint final, cette étape cinématographique m’aura bien plus atterré qu’autre chose. Un tour pour rien, quoi…

Pour faire vivre le Tour de France de l’intérieur, les scénaristes ont pensé, et ce n’est pas forcément bête, que le personnage principal pourrait faire le parcours un jour avant les coureurs. Mais il fallait déjà amener cette idée de manière subtile et ne pas la gâcher avec tout ce qu’on peut faire tourner autour. Et c’est là que le bât blesse vraiment. En effet, on tombe très vite (mais alors très très vite) dans tous les passages obligés que l’on peut imaginer pour ce genre de films : les problèmes familiaux (avec sa femme et son fils), le côté revanche personnelle, les gentils qui vont l’aider, celui qui va lui faire du mal mais qui a malgré tout bon cœur,… Et puisque l’on est du côté du cyclisme, on va inventer une fausse histoire de dopage (c’est complètement lié, n’est-ce pas ?). Au pire, ça ne coûte rien… Et les clichés sont légions, notamment autour de l’italien vantard, du belge alcoolique ou de l’allemand psychorigide. On ne passe à côté de rien et c’en est presque étonnant de « non-créativité » du côté du scénario. Quand on croit que l’on a atteint le point le plus ridicule du film, ce n’est qu’un faux espoir car, dans la séquence suivante, on nous sert encore pire et plus invraisemblable. Le plus pathétique est sans doute atteint avec ce contre la montre par équipes entre le leader de l’équipe Sport 2000 et nouvel ennemi personnel de François aidé de ses coéquipiers et le bon François, aidé de Laurent Jalabert et Bernard Hinault. C’est amené de façon totalement lunaire et cela donne une séquence qui pourrait rester dans les annales tant elle est risible. Même toute la partie avec le rappeur ou la dernière image du film valent aussi le déplacement dans le genre…

Si la structure globale du film, à la fois vue et revue (malheureusement) et dégoulinante de bons sentiments, est absolument terrible, même le côté « hommage au cyclisme et au Tour de France » est raté. Si, comme moi, on fait un tout petit peu attention aux séquences de prises de vue de la course, on se rend compte qu’il y a une multitude faux-raccords. En effet, le réalisateur a pu utiliser des images du vrai Tour de France de l’an dernier pour les insérer dans son film. Cela fait que lorsque l’on a ces images, l’équipe fictive présente dans le film n’existe pas. Alors, en tête de peloton, on passe d’une équipe en rouge à une équipe en noir et bleu (la Sky, pour ne pas la nommer). Bien sûr, c’est furtif et ce n’est finalement pas très important mais, quand même, pour un film sur le Tour de France, je trouve que ça fait un peu désordre, tout comme les problèmes de dates et d’étapes qui ne correspondent pas vraiment à la réalité. Je n’ai pas pour habitude de taper sur le jeu des acteurs (parce qu’ils ne sont pas toujours entièrement responsables) mais, là, ce n’est juste pas possible d’y échapper. J’ai pourtant vu un nombre non négligeable de films dans ma vie mais la performance de Clovis Cornillac ici restera comme l’un des summums de ridicule atteint ces dernières années. Dans certaines séquences, il est tellement faux que c’est à se demander si ce n’est pas voulu. A côté de lui, tout le monde en fait des tonnes (mention spéciale à Nelson Monfort, horripilant) de telle manière qu’il n’y a absolument rien à sauver de ce côté-là non plus, bien au contraire. Même Bouli Lanners m’a fait de la peine alors que c’est un acteur que j’estime plutôt. Bref, c’est catastrophique à tous les points de vue.

Ce film, qui se présente finalement comme un vaste spot publicitaire pour le Tour de France (hasard, on fête cette année, la centième édition), dégouterait presque les gens de regarder cette épreuve, tant elle est vue par le bout de la lorgnette et de manière totalement caricaturale. C’est la vision d’une France rurale, sympathique mais quand même un peu dépassée que veut offrir ce film et c’est parfois assez gênant de se retrouver devant une telle entreprise de communication… En tout cas, ça ne relève pas le niveau moyen de la comédie française qui, ces derniers temps, a plutôt tendance à s’enfoncer de façon inexorable. S’il reste (heureusement) quelques pépites, l’ensemble est la plupart du temps d’une qualité bien trop médiocre, notamment au niveau des scénarios. Il va vraiment falloir que les producteurs se réveillent car, à ce rythme-là, le cinéma français court à sa perte. Si les films à gros budget ne rentrent plus du tout dans leurs frais du fait de la désaffection totale du public, ce sont aussi les plus petits projets qui font la particularité et la vitalité de notre cinéma qui vont sérieusement trinquer. Et ça serait vraiment dommage que, par exemple, une société de distribution comme Wild Bunch, en se prenant des tôles avec ses gros films ne puisse plus s’occuper de projets plus modestes. Bref, les enjeux sont multiples, donc, s’il-vous-plaît, réalisateurs, scénaristes et producteurs : réveillez-vous et arrêtez de nous « offrir » ce genre de catastrophe ou réfléchissez-y vraiment à dix fois avant de vous lancer dans de telles entreprises… Sinon, le vrai Tour de France commence dans moins d’une semaine et devrait être beaucoup plus intéressant que ce film. Si ce n’est pas le cas, alors…


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mht 25.06.2013, 08:13

Bien sûr, je n'ai pas vu le film...Mais une de mes bonnes copines y est allée avec son mari -cycliiste à ses heures, naturellement !- histoire de passer une bonne soirée et de rire un peu dans cet univers morose..........Elle est très bon public pour ce genre de comédie, mais, là, elle nous l' a vraiment déconseillée. Ils sont sortis plus agacés que détendus, alors, affaire classée ! circulez, y a rien à voir....Pourtant, j'aime bien les bonnes comédies à la française, moi ! Alors, je vais voir quoi ?
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Fiz 01.07.2013, 22:38

Je viens de voir ce film et je trouve ta critique très sévère pour ce type de film. Ok pour les ficelles assez grosses, Ok pour les bons sentiments, Ok pour le scénario qui n'est absolument pas réaliste (ce qui est normal pour ce genre de film qui est un simple divertissement). Mais le film est rythmé, on ne s'ennuie pas et certaines valeurs du cyclisme sont bien mises en avant (le courage dans l'effort, le dépassement de soi,...). Le cadre du Tour de France (avec ses paysages variés) et Clovis Cornillac finissent par réussir à rendre le film plutôt sympathique. Certes pas la comédie de l'année, mais loin d'être la pire à mon avis.


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