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QUAND VIENT LA NUIT DE DENNIS LEHANE

 L'Article


Dennis Lehane

Bob Saginowski a une vie presque sans histoire, lui qui est barman et travaille dans l'établissement de son cousin, Marv, désormais détenu par la mafia tchétchène. Mais deux évènements en un temps très rapproché vont l’obliger à sortir d’une certaine routine : il découvre un chiot battu dans une poubelle et décide de l’adopter puis, un peu plus tard, le bar où il travaille  est braqué en fin de journée…

Quand vient la nuit est un ouvrage qui a une genèse tout de même assez étrange puisqu’il est directement basé sur une nouvelle écrite par l’auteur (Sauve qui peut) et qui faisait partie du recueil Boston Noir. De celle-ci, Lehane a décidé de faire à la fois un roman mais aussi un scénario de film. Ce dernier est sorti en novembre dernier et je n’ai pas pu le voir (il passait nulle part dans mon secteur). Il a surtout fait du bruit car il s’agit de la dernière apparition à l’écran de James Gandolfini, immense acteur. C’est peut-être cette élaboration qui explique que ce livre n’est pas très bon. On reste quand même dans un polar largement honnête, où Lehane a toujours ce don pour décrire sa ville natale de Boston, au point d’en faire un personnage à part entière, mais aussi pour brosser des protagonistes très caractéristiques ou pour faire monter une certaine pression à certains moments. Mais, à aucun moment, on ne rentre véritablement dans une histoire finalement assez plate et qu’on a l’impression d’avoir déjà lu ci et là.

En fait, ce qu’il manque ici, c’est d’un minimum de souffle, d’une intrigue plus fouillée mais aussi de l’humour noir qui fait tout le charme de l’écriture de Lehane. Bon, pour dire les choses franchement, ça se lit largement, car l’auteur sait y faire mais on est très loin des meilleurs polars de l’Américain. Et c’est un peu dommage car ça semble confirmer que Lehane n’est pas forcément sur la bonne pente, après un Moonlight Mile pas loin d’être raté et un Ils vivent la nuit qui ne m’avait guère convaincu non plus. Peut-être est-ce dû au fait qu’il travaille de plus en plus pour le cinéma (et qu’il se soit installé en Californie pour ce faire). En tout cas, j’attends avec impatience son prochain « grand » roman. Je suis sûr que ça sera pour bientôt… Enfin, au moins, je l’espère grandement. Sur ce Quand vient la nuit, je n’ai pas grand-chose à dire de plus…

« La première ville, celle que tu vois, c’est le costume dont on habille un corps pour lui donner une belle apparence. La seconde, c’est le corps lui-même. C’est là qu’on prend les paris, qu’on vend les filles, la came, les télés, les canapés et tout ce que le travailleur peut s’offrir. Les seules fois où le travailleur entend parler de la première ville, c’est quand elle le baise. La seconde, elle, est présente tout autour de lui chaque jour de sa vie. »


Quand vient la nuit
est un honnête polar, qu’on lit très rapidement mais qui ne passionne jamais véritablement. Quand on sait de quoi est capable Dennis Lehane, c’est nécessairement décevant. Et, en plus, j’ai du mal à voir comment le film qui découle de cette même histoire peut être vraiment intéressant, si ce n’est pour l’ambiance qu’il pourrait instaurer. Allez, rendez-nous le Lehane de Mystic River, Shutter Island ou Un pays à l’aube !!

Quand vient la nuit




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