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LE MEURTRE DU COMMANDEUR - LIVRE 1 (Une Idée apparaît) DE HARUKI MURAKAMI

 L'Article


Haruki Murakami


Alors que lui et sa femme viennent de se quitter, un peintre qui vit en effectuant des portraits part sur la route japonaise avant de s’installer dans une demeure isolée dans les montagnes, prêtée par un ami qui s’avère être celle où un peintre très célèbre a séjourné. A partir de son arrivée dans cette maison, sa vie ne sera plus jamais la même…

Même si on peut avoir l’impression qu’il sort un nouveau livre par an, puisque les éditeurs français se font un malin plaisir à très souvent rééditer des nouvelles ou d’anciens romans, l’auteur japonais le plus célèbre dans le monde n’avait pas sorti de livre depuis quatre ans, ce qui est à peu près sa moyenne habituelle. Et on a le droit chez nous à deux livres pour le prix d’un (même si, dans les faits, il a fallu en acheter deux !) puisque, contrairement au Japon où ce Meurtre du Commandeur constitue un tout, il a été divisé en deux parties distinctes chez nous [EDIT du 01/02/2019 : fausse information que je corrige grâce à un commentaire de Hélène Morita, traductrice de Murakami, que je remercie et félicite pour son travail : Belfond, l'éditeur français s'est conformé à l'édition japonaise : 2 tomes parus simultanément. Désolé !]. Allez savoir pourquoi ? (même si j’ai ma petite idée sur la question…). Il va donc falloir que je donne un avis sur un livre que j’ai lu à moitié. Mais l’éditeur français l’a voulu ainsi et je me plie donc à l’exercice de bonne grâce…

 

Le résumé que j’ai pu faire de ce livre 1 me semble complètement incomplet et c’est normal car, dans les faits, réussir à raconter rapidement ce qui se passe dans cette première moitié est totalement impossible. Les intrigues s’empilent en effet et les questions, bien plus que les réponses, se multiplient et cela sur différentes temporalités, et à la fois dans des dimensions purement historiques et d’autres bien plus fantastiques. Car, une nouvelle fois, et presque comme toujours chez Murakami, on est toujours à la limite entre la réalité et le rêve, entre quelque chose complètement ancré dans le monde présent et autre chose qui semble bien plus spirituel. De ce côté-là, on ne peut pas être déçu.

 

D’ailleurs, dans l’ensemble, je trouve que ce Meurtre du Commandeur ressemble à une sorte de livre somme de l’auteur puisqu’on y retrouve un grand nombre d’éléments constitutifs de son œuvre globale : un héros solitaire et mélancolique, la place toujours essentielle de le musique (classique ici, alors que c’est plutôt le jazz d’habitude), un côté onirique très marqué, une grande importance des scènes de sexe pour expliquer la psychologie du personnage principal, des réflexions très poussées sur les sentiments et une incroyable puissance de certains passages (là, particulièrement sur l’absence). Se rajoute ici une réflexion très intéressante autour de la notion de création artistique.

 

Mais ce livre est également un véritable thriller dont on a absolument envie de connaître la suite tant les portes ouvertes sont extrêmement nombreuses. Il y a de grandes chances que toutes ne soient pas refermées, car je sais que Murakami aime laisser une grande part au mystère dans ses récits, mais tout de même, j’ai hâte de découvrir ce qu’il va advenir des différents personnages que l’on a appris à connaître au fil des pages, avec leurs mystères que l’on devine difficiles à percer. Allez, je m’y mets bientôt et pourrai vous en dire des nouvelles…

« J'avais toujours aimé, tôt le matin, contempler longuement une toile absolument vierge, sur laquelle il n'y avait encore aucun dessin, aucune peinture. J'appelais ce moment "le zen de la toile". Rien encore n'était dessiné, mais ce n'était absolument pas du vide qu'il y avait là. Sur cette surface immaculée se dessinait la forme sur le point d'advenir. Si je fixais mon regard dessus, je discernais diverses possibilités, lesquelles finiraient bientôt par converger avant de déboucher en une piste concrète. J'aimais cet instant. L'instant où présence et absence allaient se mêler. »


 
On reconnaît ici parfaitement la patte de l’auteur japonais, tant dans le style d’écriture que dans les thèmes qui sont traités. Et, même si je commence à connaître la recette, je me suis fait une nouvelle fois emporté dans cet univers et cette ambiance qu’il parvient à créer. C’est beau, parfois sublime, et très prenant. J’ai hâte de lire la suite, maintenant.

Le meurtre du Commandeur - Livre 1



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Hélène Morita 19.12.2018, 13:31

Juste une précision : le livre en V.O ( en japonais) est présenté en deux tomes ( je suis la traductrice de la version française). L'éditeur français s'est strictement conformé à l'édition japonaise : 2 tomes, parus simultanément, avec une pagination du livre 2 dans la suite du livre 1, et des sous-titres pour chaque volume.
Amicalement


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