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TimFaitSonCinema
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BLANCHE NEIGE

Blanche Neige a perdu son papa, le Roi. C’est une méchante Reine narcissique et fauchée qui l’a remplacé à la tête d’un Royaume en décrépitude. Lorsqu’un jeune Prince fortuné arrive, Blanche Neige et sa belle-mère y voient une occasion de changer le cours des choses…
Verdict:
Presque drôle par moments tant le tout est grotesque, Blanche Neige reste une adaptation très limite du célèbre conte. Pas vraiment aidé par les acteurs, le réalisateur ne fait rien pour relever le niveau. Décevant…
Coup de coeur:

Les cinq premières minutes

La date de sortie du film:

11.04.2012

Ce film est réalisé par

Tarsem SINGH

Ce film est tagué dans:

Fantastique 3D

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 La Critique


En y allant, je me doutais bien que je n’allais pas voir le film du siècle. Mais bon, Blanche Neige est un tel « mythe » que je me disais qu’il y aurait bien moyen d’en tirer quelque chose de positif en le revisitant plus ou moins. En plus, il va y avoir un autre film dans deux mois qui part de la même histoire (Blanche Neige et le chasseur de Rupert Sanders) et il va bien falloir être en mesure de comparer deux longs métrages qui n’ont pas forcément la même approche (l’imagination des scénaristes n’est pas si pauvre que cela) puisque le second nommé a l’air plus « violent » que celui critiqué ici. Enfin, c’était l’occasion de voir pour la première fois une Julia Roberts de plus en plus rare au cinéma dans un rôle de méchante puisqu’elle joue la Reine tyrannique, belle mère de Blanche Neige. Vous ne me croirez peut-être pas, mais je crois bien que c’est la première fois que je visionne un film avec Julia Roberts au cinéma… Bref, même si ce ne sont pas des raisons très valables (je l’avoue), je me suis laissé à aller voir ce film. Et sans doute aurais-je du me retenir…

Les cinq premières minutes du film (disons le d’entrée, de loin les meilleures) semblent pourtant nous mettre sur une bonne voie. Sous la forme traditionnelle du conte, la Reine raconte les premières années de la vie de Blanche Neige. Pour illustrer un propos assez drôle, car entrecoupé de remarques perfides de ce personnage, c’est une sorte de clip d’animation avec une esthétique vraiment intéressante. On se dit alors qu’avec un tel début, Blanche Neige pourrait être une bonne surprise. Mais, malheureusement, assez vite, le sort est rompu… En effet, le scénario se met très vite dans des sentiers très balisés. Clairement, il a été choisi de ne pas tant revisiter que cela le conte. L’histoire change un peu par rapport à la version des Frères Grimm mais chaque personnage reste plutôt dans son rôle « historique ». Cela donne une quantité de dialogues assez lénifiants, sur l’amour et la tolérance, ce qui, à la longue, est tout de même un peu lourd. Seules quelques répliques de la Reine sortent du lot. D’ailleurs, dans l’ensemble, on peut noter que ce film semble avoir été écrit pour ce personnage et, donc, pour Julia Roberts. En effet, c’est la seule à avoir un minimum d’épaisseur (vraiment pas beaucoup plus). Blanche Neige, elle-même, est tellement effacée pendant tout le film qu’au bout d’un moment, elle est si agaçante qu’on en vient à préférer la Reine à cette trop lisse Blanche Neige. C’est un peu gênant, non ?

Les seuls passages qui sont vraiment un peu plus amusants sont offerts par ces nains qui ont chacun une particularité, ce qui permet un humour de répétition parfois assez bien senti. On sourit donc quelques fois mais cela reste tout de même un peu léger dans un film de plus d’une heure et demie qui se veut tout de même un peu comme un conte fantastique tirant du côté de la comédie, plus que du drame, en tout cas. Mais, ce qui est très fort, c’est que si l’histoire est on ne peut plus simple (elle tiendrait dans un court métrage de dix minutes), elle réserve tout de même un lot incalculable d’incohérences plus ou moins graves. On ne va pas en faire la liste ici mais il y a un vrai souci dans l’unité entre l’espace et le temps. Je m’explique rapidement : globalement, en une heure, les personnages peuvent parcourir la même distance qu’en deux jours. Cela donne des séquences où des personnages passent d’un endroit à l’autre, à la manière des plus belles heures d’Harry Potter (sauf que lui, il a le droit…). Au début, c’est marrant, mais au bout d’un moment, ces absurdités deviennent pour le moins agaçantes. Cela permet parfois de rigoler, tout comme certaines séquences qui ne servent pas à grand-chose mais qui sont totalement absurdes.

C’est vrai qu’avec une telle base, il n’y a pas forcément grand-chose à faire quand on est réalisateur. Mais là, Tarsem Singh n’y met quand même pas beaucoup de cœur à l’ouvrage (ou trop, c’est selon) pour que ce film rende vraiment quelque chose de correct. Mises à part les cinq premières minutes et cette dernière scène directement inspirée de Bollywood et totalement lunaire (ça a le mérite d’être original), il n’y a pas grand-chose à sauver dans la réalisation. C’est même pire que cela, car sur certaines séquences, on a l’impression qu’il en fait vraiment beaucoup trop, comme lors de ces deux passages où il y a un « clignement de dent » terrible. Soit c’est du centième degré (mais je ne suis pas sûr du tout), soit ça devrait être interdit de faire ce genre de choses… Globalement, l’esthétique de tout le film est assez terrible, notamment dans les choix de couleur, mais aussi dans les décors. Tout est beaucoup trop prononcé. Pourtant, on y a droit plus d’une fois au survol du Palais (genre, on a fait une modélisation 3D, alors, rentabilisons-la…). Mais, rien n’y fait, ça ne fonctionne pas, et encore moins la dixième fois… Même les scènes de combat sont moches : mal tournées et mal montées, elles ne procurent aucune sensation au spectateur. La musique a ce mérite d’être dans le ton général du film (sans parler, bien sûr, du dernier morceau), sans être exceptionnelle, loin de là. C’est pourtant Alan Menken qui est aux manettes, un des spécialistes des musiques Disney (Aladdin, La Petite Sirène, La Princesse et la Grenouille). Là, on a plus l’impression qu’il ne se mouille pas plus que cela…

Du côté des acteurs, mise à part une Julia Roberts plutôt drôle et efficace dans son rôle de reine méchante et cassante (et donc pas forcément très compliqué), il n’y a pas grand-chose à sauver chez les deux autres acteurs principaux. On se demande ce que Armie Hammer vient faire dans cette galère. Ces deux précédents films (The Social Network et J. Edgar) étaient tout de même plutôt sérieux et ils montraient que l’acteur savait faire les bons choix en termes de projet et de réalisateur. Peut-être a-t-on ressenti le besoin pour lui de diversifier son jeu et de plus se faire connaître du grand public. Mais, là, mal lui en a pris car il est plus ridicule qu’autre chose en en faisant des tonnes et des tonnes. Je n’évoquerai même pas ici toute la période où il fait le chien car j’avais trop de peine pour lui et pour les qualités d’acteur qu’il a déjà pu démontrer. Enfin, le rôle titre du film est tenu par Lily Collins (fille de Phil) qui a un vrai problème de charisme. En fait, c’est plutôt simple : elle n’en n’a pas du tout. On a l’impression pendant tout le film qu’elle est une sorte d’automate. En même temps, le personnage de Blanche Neige tel qu’il est écrit dans ce film est tellement pauvre et insignifiant qu’il n’y avait sans doute pas grand-chose à faire d’autre. Mais, quand même, cette actrice ne fait rien pour donner corps à cette héroïne. En gros, je ne sais pas bien ce qu’elle fait dans ce film, mais comme vous le savez, « c’est beaucoup plus difficile quand il faut se faire un prénom dans le monde du cinéma… ».



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