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TimFaitSonCinema
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RADIOSTARS

Les animateurs du morning d’une grande chaine de radio sont obligés de faire une tournée des villes pendant l’été afin de reconquérir la première place en nombre d’auditeurs qu’ils viennent de lâcher…
Verdict:
Un film plutôt foutraque, pas déplaisant mais pas non plus complètement exaltant. Manu Payet y confirme par contre tout son potentiel comique.
Coup de coeur:

Manu Payet

La date de sortie du film:

11.04.2012

Ce film est réalisé par

Romain LEVY

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


L’idée de la très probable réussite de Radiostars en termes de spectateurs monte depuis un ou deux mois comme une lame de fond dans le paysage cinématographique français. Il faut dire que ce film a plusieurs cordes à son arc. D’abord un acteur en plein boom (Manu Payet) et un autre qui tente un peu de se refaire mais qui reste une valeur sure du box office français (Clovis Cornillac). Ensuite une projection plutôt remarquée au festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez, ce qui, ces derniers temps, est plutôt gage de réussite (Tellement proches, Tout ce qui brille ou Une pure affaire ont été récemment récompensés). On peut aussi parler d’un sujet qui parle à beaucoup de monde et qui n’avait pas encore été traité en France (l’explosion des mornings où les animateurs se permettent à peu près tout). Il y a enfin le buzz gentiment orchestré par les amis ou les amis des amis (Géraldine Nakache est la copine de Manu Payet…). Autant dire que les atouts ne manquent pas, sauf peut-être le plus important : que Radiostars soit une très bonne comédie, ce que le film n’est malheureusement pas vraiment…

Personnellement, je n’ai jamais été touché par cette mode des mornings sur les grandes radios populaires. C’est un univers qui me parle donc assez peu et dont je ne connais pas bien les codes. Il y a certains passages assez drôles qui m’ont sans aucun doute échappé. Mais, Radiostars est surtout un film de potes, ce qui est plutôt à la mode en ce moment (Les petits mouchoirs en est le dernier grand exemple dernièrement). Alors, ça part un peu dans tous les sens, comme toute bande d’amis, d’ailleurs. Il y a des clashs, des vérités que l’on se dit en face et des grands moments de rigolade collective. Radiostars nous offre tout cela en accéléré et de façon parfois un peu trop artificielle à mon goût. Les remises en cause des différents personnages paraissent complètement surfaites et cette volonté d’introduire un peu de « tristesse », n’est pas forcément utile. En plus, quand on a vu la bande-annonce, on connaît d’avance tous les moments qui marquent la transition de ces différents stades dans la relation.

Les dialogues, eux, sont souvent au cordeau, et surfant allègrement sur un style importé des Etats-Unis, notamment avec Judd Appatow : cash, sans tabous,… Le problème ici, c’est que ça ne passe pas toujours pareil selon le personnage qui sort les répliques. Ainsi, honnêtement, dans la bouche d’un Cornillac qui en fait vraiment des tonnes, ça tombe complètement à plat… Les personnages principaux de cette aventure sont vraiment trop caricaturaux pour que l’on s’y attache véritablement. Ils sont parfois drôles, mais le trait est trop marqué la plupart du temps. Et c’est dommage de manquer à ce point de finesse pour ce genre de films. Surtout qu’à certains moments, on sent que les scénaristes et les dialoguistes sont capables de faire des choses vraiment intéressantes.

Il faut quand même avouer qu’il y a des séquences et des situations plutôt très fortes en termes d’humour pur. Mais ce sont en fait souvent des rôles plus secondaires qui provoquent les meilleurs passages (tout le délire autour du chauffeur est vraiment génial, le passage avec le rappeur ne l’est pas moins). Il y a en fait dans Radiostars un véritable manque de densité humoristique. Des passages vraiment très drôles peuvent côtoyer une dizaine de minutes beaucoup plus poussives. C’est notamment le cas d’un premier quart d’heure qui montre vraiment la difficulté du film à trouver son rythme de croisière, puis, par la suite, à le conserver. Par contre, au milieu d’un casting et d’un scénario pas forcément exceptionnels, Manu Payet tire largement son épingle du jeu. Il s’offre ainsi quelques scènes complètement mythiques. Il prouve ici qu’il est bien un grand acteur de comédie en devenir, qui peut jouer sur pas mal de registres et qui a un vrai potentiel pour provoquer les fous rires chez les spectateurs. C’est déjà pas mal, mais avec une telle tête d’affiche et une idée de départ plutôt sympa, il y avait sans doute moyen de faire mieux.



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