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TimFaitSonCinema
Robbie est un jeune délinquant qui veut refaire sa vie depuis qu’il est devenu père. Il doit néanmoins effectuer des heures de travaux généraux avec une sacrée bande de zigotos. Leur éducateur leur enseigne alors de façon secrète l’art du whisky. Robbie y découvre un vrai talent et y voit un point de départ pour une nouvelle vie.
Verdict:
Un film bien gentillet de Ken Loach. Ce n’est pas déplaisant mais il n’y a vraiment pas de quoi être enchanté par un tel long métrage. Je pense qu’on aura oublié La part des anges assez vite…
Coup de coeur:

Paul Brannigan

La date de sortie du film:

27.06.2012

Ce film est réalisé par

Ken LOACH

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Ken Loach, garant de ce cinéma social britannique qu’on apprécie tant, parfois assez âpre, revient cette année avec une comédie. D’ailleurs, celle-ci a été présentée en sélection officiel au dernier Festival de Cannes et y a rencontré un certain succès puisque le réalisateur est reparti avec un Prix du Jury. Mais visiblement, plus que le film en lui-même, c’était surtout le fait que La part des anges soit la seule comédie en compétition et que le jury a sans doute apprécié de pouvoir rigoler un peu entre des films plutôt sombres qui a forcé la décision. Il faut croire que je ne vais au cinéma que pour les films les plus « faciles » de Ken Loach puisque j’étais déjà allé voir Looking for Eric et que j‘avais par contre raté Route Irish, dont le sujet était bien plus rude. En son temps, Le vent se lève (qui, lui, pour le coup, n’est pas drôle du tout) m’avait tout de même beaucoup marqué. Là, on est donc dans quelque chose de beaucoup plus light et La part des anges apparaît en fait comme le véritable symbole d’un film sur lequel il n’y a pas grand-chose à dire si ce n’est que c’est moyen, ni plus, ni moins.

Le démarrage est pourtant pas mal avec cette succession de verdicts pour des affaires plus ou moins importantes. Tout le monde se retrouve finalement dans le même groupe de travaux d’intérêt général. C’est là que démarre véritablement le film puisqu’il s’agit de la rencontre des différents protagonistes qui vont vivre leur aventure avec le whisky. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là de sacrés personnages. Ils ont chacun leurs vices et leur intelligence (ou devrait-on dire leur manque d’intelligence), mais, globalement, ça ne vole pas très haut. On a quand même eu droit avant à un focus un peu plus poussé sur le personnage central de l’histoire : Robbie (Paul Brannigan, plutôt bon). C’est celui qui semble le plus malin de tous mais aussi le plus désireux de changer. En même temps, sa vie n’est pas très drôle puisqu’il a à ses trousses un ennemi juré et son beau-père le hait totalement. Malgré cela, la future naissance de son enfant est censée le faire changer et il jure de ne jamais replonger. Le tableau est, dans la première demi-heure, assez crédible et Ken Loach arrive bien à gérer l’articulation entre les aspects de comédie et ceux plus propres au film social. Mais, à partir de la première visite de la distillerie, le film commence un peu à partir dans le n’importe quoi et, malheureusement, le réalisateur n’arrive plus vraiment à rattraper le tout. Peu à peu, on sent que le film lui échappe.

Les aventures dans lesquelles vont se mettre les personnages deviennent tellement peu crédibles que le film sort peu à peu d’une forme de réalité pour arriver vers quelque chose d’autre. En fait, il faut prendre La part des anges comme une sorte de conte, plus qu’autre chose, car, sinon, on ne s’en sort pas. Il y a en effet tellement d’incohérences dans l’histoire de cette folle équipée que c’en est presque charmant. Toutes ces pérégrinations autour du whisky et notamment d’un fût particulièrement rare sont plutôt amusantes mais ne dépassent finalement jamais le simple niveau de l’anecdote du fait du manque de profondeur que leur accorde le scénario. En plus, les personnages montrés sont tellement caricaturaux que cela renforce le côté irréel de toute l’histoire. En même temps, la crédibilité n’est sans doute pas ce que recherche le réalisateur mais la façon dont il s’occupe de son film ne fonctionne pas vraiment. Tout comme l’humour d’ailleurs. Il y a quelques répliques assez drôles, mais la plupart des dialogues est tellement téléguidée que l’on voit venir les bons mots presque une minute avant. Le comique de situation est lui aussi assez pauvre, les rebondissements trop prévisibles. Finalement, on rigole assez peu devant ce qui devrait être un feel-good movie. Sans doute parce que, voulant faire un film plus léger, Ken Loach et Paul Laverty, son scénariste attitré, l’ont peut-être pris justement à la légère, ne forçant pas leur talent, loin de là. Ils sont tous deux capables de bien mieux et c’est ça qui est le plus frustrant.



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