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TimFaitSonCinema
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HIJACKING

Un bateau est pris en otage au cœur de l’océan indien avec à son bord un équipage de sept personnes. A des milliers de kilomètres de là, au Danemark, le PDG de l’entreprise à laquelle appartient le navire se lance dans une négociation compliquée.
Verdict:
En voulant montrer en parallèle prise d’otage et la négociation qui a lieu loin de là, Tobias Lindholm fait perdre beaucoup de force à un film qui aurait pu être bien plus puissant et stressant. C’est dommage car il a clairement le matériel de base…
Coup de coeur:

Le sujet (même s’il n’est pas forcément très bien traité)

La date de sortie du film:

10.07.2013

Ce film est réalisé par

Tobias LINDHOLM

Ce film est tagué dans:

Thriller psychologique

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 La Critique


C’est donc un collaborateur récent de Thomas Vinterberg, et notamment pour son dernier film (La Chasse) dont il était co-scénariste, qui s’attaque ici à la réalisation de son premier long métrage. Ce Tobias Lindholm était aussi connu pour être l’un de ceux qui a écrit Borgen, une femme au pouvoir, série qui avait fait son effet au Danemark et avait même connu les honneurs d’une diffusion sur Arte il y a un an environ avec un vrai succès. Pour son premier film aux manettes, il écrit bien sûr lui-même son scénario et ne fait néanmoins pas dans la facilité puisqu’il décide de s’attaquer à un thème qui, il y a deux ou trois ans, a connu une actualité brûlante : celui des prises d’otage de bateaux par des pirates somaliens. Visiblement, les choses se sont un peu calmées puisqu’on en parle moins mais, dans les faits, je ne suis pas persuadé que ce soit beaucoup plus rassurant de se trouver dans l’océan indien à l’heure actuelle. Mais, plus que de s’intéresser aux conditions de détention des otages ou à ce qu’ils peuvent penser, ce qui titille Lindholm ici semble être plutôt l’aspect de la négociation, qui se passe très loin de là, au plein cœur de la firme danoise qui possède le navire. C’est dans ce lien entre ces deux faces d’une même affaire, évidemment liées, que le film se construit. Ce n’est pas bête, loin de là, mais le souci, c’est que Hijacking a plus tendance à se perdre qu’autre chose dans la volonté de mettre en parallèle ces deux points de vue.

En fait, ce film est vraiment frustrant car on a presque l’impression quand il se termine que le véritable fond du problème se trouvait bien plus dans ce qui n’est pas montré plutôt que ce qui nous est donné à voir. Et cela des deux côtés puisque, si l’on comprend de façon sommaire les conditions de vie des otages, on n’en sait pas beaucoup plus sur leur relation aux geôliers ou encore sur la manière dont les négociations ont un impact sur leur captivité. De l’autre côté, on ne voit que les moments véritablement essentiels (les coups de fil clés) mais pas tout ce qui peut se passer en coulisses et qui a une vraie importance dans de telles situations. A la fin, finalement, on ne sait pas grand-chose de plus, notamment sur ce qui se passe réellement lors de négociations d’une telle envergure. Ce ne sont ici que chiffres et coups de téléphone. C’est sans doute-là que le scénario est le plus bancal et aurait clairement du choisir un point de vue (et à mon sens, celui des négociations est le meilleur car, développé, il peut vraiment être très intéressant). A force de toujours alterner, parfois dans un rythme assez difficile à suivre, Tobias Lindholm perd plus le spectateur qu’autre chose et celui-ci a du mal à véritablement s’accrocher aux personnages. Le réalisateur a tout de même le mérite de garder un ton assez froid et distancié par rapport au sujet : quasi-documentaire, il ne tombe pas dans l’affect ou quoi que ce soit qui y ressemble et qui aurait pu vraiment porter préjudice au film dans son ensemble.

Le film, par son sujet, créé une forme de suspense (vont-ils être libérés ? quelles seront les contreparties ?) mais la réalisation ne parvient jamais à instaurer une tension qui aurait du y être associée, d’une part parce qu’il y a trop d’ellipses (parfois incompréhensibles) et que les personnages ne sont pas suffisamment creusés pour que l’on s’y intéresse vraiment et qu’on soit pris de compassion pour eux. C’est notamment le cas pour ce PDG qui est pourtant plus qu’intéressant dans son côté extrêmement froid et presque détaché de tout ce qui peut se passer (en bien comme en mal). Son interprète est d’ailleurs excellent. C’est un vrai personnage de cinéma complexe, que l’on voudrait vraiment voir traiter davantage, mais le film ne nous en donne malheureusement pas la possibilité. Le cuisinier pris en otage est plus une figure « connue » et ne me semble donc pas forcément plus enrichissant que cela. Au final, on peut se demander si un tel sujet n’aurait pas mérité une série (ou au moins plusieurs épisodes), plutôt qu’un seul film qui réduit forcément le champ des possibles dans ce que l’on veut montrer. Un tel format (en moins de deux heures) ne permet pas d’instaurer peu à peu une réelle tension qui n’aurait pu être que bénéfique. Hijacking reste tout de même plutôt honorable même si j’ai bien peur qu’il ne reste pas très longtemps dans ma mémoire. Pourtant, avec un tel sujet, il était possible de faire un vrai bon grand film. Ce n’est peut-être que partie remise pour ce jeune réalisateur qui a encore tout l’avenir devant lui…


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dasola 03.09.2013, 17:19

Bonjour, j'ai apprécié la sobriété de ce film loin du côté spectaculaire qu'aurait eu un film américain, si ce n'est que je serais curieuse de voir Captain Philips sur le même thème avec Tom Hanks et qui sort en octobre prochain. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/07/16/27652761.html Bonne fin d'après-midi.


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