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TimFaitSonCinema
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REBELLE

Merida est la fille du Roi d’Ecosse. Alors que sa mère souhaite tout décider de sa vie, elle a plutôt envie de choisir son existence, qui ne sera pas celle d’une princesse habituelle. Pour convaincre sa mère, elle va aller jusqu’à faire une très grosse bêtise…
Verdict:
Rebelle est un Pixar moyen, qui a trop tendance à regarder du côté de Disney. Visuellement magnifique, ce film manque d’un peu de ce qui faisait la force de Pixar, c'est-à-dire plusieurs niveaux de lecture.
Coup de coeur:

L’ambiance qui habite tout le film

La date de sortie du film:

01.08.2012

Ce film est réalisé par

PIXAR

Ce film est tagué dans:

Film d'animation 3D

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 La Critique


Cette année, sur l’affiche du dernier Pixar, on a le sentiment que l’inscription Disney est inscrite en plus grosse que d’habitude. C’est vraiment une impression car, pour avoir vérifié sur les affiches des anciens films, c’est toujours marqué de la même taille. Mais, peut-être parce qu’on voit une princesse et que le graphisme nous fait vraiment penser à du Disney, on a cette perception. Pourtant, comme pour tous les films d’animation des années précédentes, c’est bien un film d’animation de la maison Pixar et qui est soutenu par la maison-mère, à savoir Disney. Mais, tout de même, assez vite, quelque chose m’a mis la puce à l’oreille sur ce rapport entre le studio et la maison-mère. Sur les cinq réalisateurs « historiques » de Pixar (j’ai nommé John Lasseter, Pete Docter, Andrew Stanton, Lee Unkrich et Brad Bird), aucun ne se trouve à la réalisation, ce qui n’était jamais arrivé jusque là. Il semble donc bien y avoir pour ce film une volonté d’aller vers quelque chose de « nouveau » pour le studio d’Emeryville, peut-être de moins créatif et inventif mais de plus en phase avec l’image que les studios Disney veulent donner maintenant. De fait, à la sortie du film, on a un peu l’impression d’avoir assisté à un film Disney, magnifié par le génie graphique de Pixar. C’est donc pas mal, mais tout de même un peu décevant.

Rebelle a un mérite important : celui de plonger véritablement le spectateur dans les contrées reculées de l’Ecosse. Le film commence par un survol de ces terres désolées et qui semblent inhabitées. Pendant tout le film, ce paysage aura une importance et apportera vraiment quelque chose à l’histoire. Les différents personnages impliqués dans l’histoire correspondent aussi complètement à cette « mythologie » autour des terres écossaises. La musique, elle aussi, est une composante essentielle de tout cet univers mis en place. Et de ce côté-là, c’est très plaisant. D’ailleurs, d’un point de vue graphique, Pixar nous en met une nouvelle fois plein la vue. Personnellement, j’ai vraiment apprécié à la fois la finesse des détails, l’intelligence du trait mais aussi le travail autour des couleurs (avec, notamment, cette chevelure rousse qui ressort tout le temps sur des paysages à majorité gris et vert sombre). Mais de ce côté-là, honnêtement, je n’étais pas vraiment inquiet. Les studios Pixar ont démontré depuis plusieurs années qu’ils n’évoluaient pas vraiment dans la même catégorie que leurs principaux concurrents. Mais ce qui fait aussi normalement la force de ce studio, ce sont les scénarios qui associent de façon assez virtuose humour et moments plus tragiques, différents niveaux de lecture…

Et là, malheureusement, Rebelle est loin d’être à la hauteur de ses prédécesseurs. C’est sans doute là que l’on sent le plus une influence forte venant du côté de Disney. En effet, si le film n’est pas non plus une histoire de princesse habituelle, elle se veut tellement inverse à un schéma classique que tout, dans le scénario, s’y rapporte invariablement. Cette jeune femme se veut indépendante, libre de ses choix et particulièrement bagarreuse. Mais, assez vite, elle va être obligée de revenir dans le droit chemin, de façon presque décevante et la fin est un peu bêtement moralisatrice de ce côté-là. Pour cela, elle va passer par différentes aventures, dont je ne dévoile pas la teneur mais qui font appel à des ressorts un peu trop connus et attendus (sorcières, sorts, batailles épiques…). Le scénario se sert aussi, plus ou moins habilement d’un grand nombre de références, dont les plus évidentes sont Blanche-Neige ou encore Robin des Bois (pour ce tournoi d’archers). Le problème principal de ce scénario est qu’il manque singulièrement de différents niveaux de lectures. Il n’y a pas vraiment grand-chose à titre de ce côté-là puisque le tout est assez « plat » et à prendre au premier degré. Signe définitif que cette histoire n’est pas des plus réussis selon moi et qu’elle ne prend pas assez de recul : elle permet de faire des chansons un peu cucul (dans la grande tradition Disney), ce qui n’est pas u bon signe… Bref, au final, de ce scénario, il n’y a pas grand-chose à retenir.

Si les grandes lignes du scénario sont, comme vous l’avez compris, quelque peu décevantes, Pixar reste très doué dans l’emballage global de tout le film. Tous les personnages qui accompagnent les deux principaux (la Princesse et sa mère) sont complètement dingos avec une mention spéciale aux trois petits frères de la Princesse, toujours prêts à faire une bêtise. Cela permet au rythme insufflé dans ce film d’animation de ne jamais retomber. Il y a même quelques séquences assez dantesques, complètement déjantées avec un humour qui peut être ravageur et qui, lui, s’adresse parfois directement aux adultes présents dans la salle. Ca part tout de même parfois un peu trop dans tous les sens, mais bon, au moins, on ne s’ennuie pas et, devant ce genre de film, c’est aussi quelque chose d’important car, comme cela, tous les enfants dans la salle ne commencent pas à parler chacun de leur côté. Il est quand même temps que Pixar en revienne aux fondamentaux et nous ressorte un film de grande qualité. J’ai pas mal d’espoirs dans celui de l’an prochain, une nouvelle « suite » puisqu’il s’agit en fait plutôt d’un préquel à Monstres et compagnie. En retrouvant ces personnages anciens, on peut s’attendre à une forme de « retour aux sources ». C’est tout ce que l’on peut souhaiter…



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