La Critique
Pour moi, Prince of Persia est le premier jeu vidéo auquel j'ai joué : en 2D et sur disquette s'il vous plaît... Le voir adapté au cinéma, dans le contexte actuel où un film basé sur un scénario original est devenu aussi rare qu'un tournoi du Grand Chelem sans Roger Federer en demi-finale, n'a pas été une surprise (je trouve même que ça a mis un peu de temps). Ce qui est bien, c'est que je n'avais pas d'immenses espoirs en y allant, le film étant produit par Jerry Bruckheimer (celui qui a relancé les films Disney avec notamment la saga Pirate des Caraïbes) et la bande annonce (que j'ai du voir une bonne quinzaine de fois) nous laissant voir quelques scènes assez « pittoresques ». Seule consolation : la possibilité de le voir en VO (on se donne du courage là où on peut...). Alors ?
C'est typiquement le film où il y a assez peu de surprises. Le scénario est très basique (même si, au bout d'un moment, on ne comprend pas bien ce qui va se passer avec la dague... genre : « si tu la plantes mais que tu appuies sur le bouton en même temps alors... ») mais permet au réalisateur de réaliser un « produit » (je crois qu'on peut l'appeler ainsi) parfaitement calibré : alternance de scènes calmes où les dialogues peuvent être piquants (on se croirait dans James Bond parfois) et de scènes de combat à l'ancienne qui, avouons-le, ne sont pas trop longues et donc pas trop pesantes. Le schéma traditionnel de ce genre de film est parfaitement respecté : au fur et à mesure du scénario, les combats opposent le héros aux ennemis de plus en plus puissants alors que ses alliés meurent peu à peu. Rien de nouveau de ce côté-là... Par contre, Mike Newell a deux manies : celle des ralentis (c'est souvent catastrophique) et celle d'insérer des plans de quinze à vingt secondes qui ne servent à rien du tout (vue sur la princesse, vue sur le méchant). Et c'est très agaçant à la longue. La musique, elle, sans être exceptionnelle, est plutôt dans le ton général du film.
Maintenant, il nous faut parler des acteurs car j'ai eu l'impression pendant tout le long métrage qu'on aurait pu faire de l'animation que ca eût donné le même résultat. En effet, ils semblent tous sans vie et tellement caricaturaux que c'en est presque risible (Ben Kingsley en méchant : trop facile...) Jake Gyllenhall, lui, n'est pas crédible dans ce rôle et c'est dommage qu'il soit allé se mettre dans cette galère : il est en pilotage automatique et ça se voit vraiment. En fait, je suis en train de me dire que c'est pour faire honneur au jeu vidéo, auquel cas je m'incline... Une seule exception, et de taille : le rôle de la princesse, interprété par une Gemma Arterton qui a tout d'une future grande. Avec sa tête renfrognée, son ton cassant et ses manières presque masculines, cette Tamina semble être le seul personnage réel du film et son interprète s'emploie parfaitement à lui donner vie. C'est déjà ça de gagné mais malheureusement, ca ne permet pas de sauver le film dans son ensemble. En même temps, je ne m'attendais pas à beaucoup mieux...