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TimFaitSonCinema
13 / 20  (1)

PAPERBOY

Dans la Floride des années 1960, un journaliste revient sur les terres de sa jeunesse pour enquêter sur un condamné à mort, accusé d’avoir tué le sheriff, à la demande de sa future femme.
Verdict:
Paperboy vaut surtout pour l’ambiance qui traverse tout le film et pour son côté un peu borderline par moments. Par contre, on peut oublier le côté enquête policière, relégué au second plan… Pas déplaisant mais pas folichon non plus…
Coup de coeur:

L’ambiance de tout le film

La date de sortie du film:

17.10.2012

Ce film est réalisé par

Lee DANIELS

Ce film est tagué dans:

Thriller

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 La Critique


Lee Daniels est ce réalisateur qui a fait un sacré foin il y a deux ans et demi avec un film, Precious, un peu sorti de nulle part. Il décrivait l’existence d’une jeune adolescente obèse et analphabète. Ce long métrage avait alors remporté un nombre incalculable de prix dans tous festivals et cérémonies du monde entier. Même les Oscars avaient donné deux récompenses, en plus de nombreuses nominations. A l’époque, je dois bien avouer que je n’étais pas allé le voir, par manque de temps, si je me souviens bien car il me faisait plutôt envie. Pourtant, les critiques étaient plus que divisés, entre grand drame social d’un côté et « social porn » pour d’autres. Cette année, le réalisateur revient avec quelque chose de bien différent puisqu’il cherche clairement à s’aventurer du côté du thriller (même si nous verrons que ce n’est pas forcément réussi) et qu’il réunit devant sa caméra des acteurs bien plus réputés que pour Precious avec notamment Nicole Kidman, Matthew McConnaughey ou John Cusack. Il offre aussi à Zac Efron, l’idole des a(b)dos son premier rôle vraiment sérieux au cinéma. Tout cela, sur le papier assez prometteur, donne finalement un film plus étrange qu’autre chose et qui semble se chercher mais qui, en même temps, est loin d’être totalement sans intérêt et a son petit charme.

Dès les premières secondes du film, on est plongé dans une ambiance qui ne nous lâchera pas de tout le film : c’est caractérisé par un côté un peu traînant. Cela tient peut-être en partie à la voix lancinante de Macy Gray, chargée de raconter l’histoire en voix-off. On voit alors le fameux meurtre dont il sera question pendant tout le long-métrage. A partir de là, toute la problématique sera de savoir qui l’a commis. Est-ce, comme le pense la justice, un homme nommé Hillary van Wetter ou y a-t-il eu une véritable méprise judiciaire ? C’est au départ un peu l’enjeu du film et c’est là que se situe le suspense du côté polar. Mais, en fait, assez vite, on se rend compte que le scénario ne s’intéresse pas plus que cela à cet aspect mais a tendance à beaucoup plus se focaliser sur l’ambiance générale dans cette petite société. La famille est assez aisée et, comme à cette époque dans le Sud des Etats-Unis, la cohabitation entre blancs et noirs n’est pas évidente. Surtout, il fait chaud et très moite dans cette partie de la Floride. Pendant plus d’une heure et demie, on aura presque chaud avec les personnages tant cet aspect est bien rendu. Que ce soient la musique ou bien encore le grain d’image, tout cela donne une vraie ambiance à tout le film. Et celle-ci n’est pas déplaisante, surtout qu’il y a un vrai soin pour l’entretenir. Les acteurs, eux, se fondent parfaitement là-dedans, avec une Nicole Kidman complètement mythique dans le rôle de cette femme tout droit sortie d’on ne préfère pas savoir où, un John Cusack dément à souhait et un Matthew McConaughey comme souvent impeccable.

Mais, en même temps, à trop vouloir en faire dans la restitution d’une atmosphère, Lee Daniels rate dans les grandes largeurs le côté thriller. En effet, il y a trop peu de suspense et surtout assez peu d’intérêt devant l’enquête journalistique qui est menée. Ca a vraiment l’air de passer au second, voire au troisième plan dans le scénario. Alors, en tant que spectateur, on finit par ne plus y faire vraiment attention. Le script part un peu dans tous les sens, en s’intéressant à des personnages, les délaissant aussitôt, en lançant des pistes sans les suivre. Parfois, on a l’impression que le réalisateur lui-même ne sait plus vraiment quel film il souhaite vraiment tourner. Et c’est plus déstabilisant qu’autre chose. Il n’y a finalement que le personnage interprété (assez timidement) par Zac Efron qui semble être le fil rouge le plus crédible. Son amour impossible pour cette Charlotte, femme complètement improbable, maquillée comme une voiture volée (et revolée un nombre incalculable de fois, pour le coup) et un peu nymphomane sur les bords, va constituer une forme de trame parallèle à la recherche de celui qui a assassiné le sheriff. La réalisation de Lee Daniels a un côté un peu maniéré (parfois, il nous fait vraiment des trucs de derrière les fagots) qui a tendance à nuire à l’ensemble du long-métrage. Par contre, à l’inverse, certaines scènes sont assez réussies. C’est le revers de la médaille. Il y a aussi deux ou trois séquences qui, à elles seules, peuvent justifier la réputation de trash qu’on a donné à ce film, notamment celle du parloir, assez déstabilisante et incroyable. Symbole d’un film capable du meilleur comme du pire et donc assez compliqué à vraiment déchiffrer. Mais Paperboy a le mérite de se laisser regarder.


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dasola 31.10.2012, 18:36

Rebonsoir, j'ai trouvé ce film épouvantable, pire que Killer Joe (c'est dire). La seule note positive est l'évocation des relations entre blancs et noirs. Dommage que ce pan de l'histoire n'ait pas été plus développé. Bonne soirée. http://dasola.canalblog.com


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