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TimFaitSonCinema
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DARK SHADOWS

Plus de deux-cent ans après avoir été transformé en vampire et enfermé dans un cercueil par une sorcière en manque d’amour, Barnabas Collins revient dans sa famille. Dans un monde alors totalement nouveau pour lui, il a pour ambition de redonner son lustre d’antan à la lignée Collins.
Verdict:
Une nouvelle fois guère convaincu par un film de Tim Burton. L’univers comme l’esthétique générale ne me plaisent pas. Johnny Depp en fait vraiment beaucoup trop selon moi. En définitive, Burton et moi, ça ne s’arrange pas…
Coup de coeur:

Bella Heathcote

La date de sortie du film:

09.05.2012

Ce film est réalisé par

Tim BURTON

Ce film est tagué dans:

Fantastique

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 La Critique


Tim Burton est de ces réalisateurs qui ont réussi à créer une véritable marque sur leur nom. Depuis dix ans, on peut même parler d’une compagnie à deux têtes puisque chacun de ces films, depuis Big Fish, a pour interprète principal Johnny Depp, toujours maquillé à outrance et jouant constamment un rôle complètement décalé. Tim Burton, c’est d’abord un univers toujours assez sombre, peuplé de créatures étranges et de familles complètement dingues. Esthétiquement, on retrouve aussi souvent des éléments semblables, notamment une image presque en noir et blanc, rehaussée de quelques touches colorées. Autant le dire d’emblée, mais je crois que la plupart des gens le savent, je ne suis pas fan du tout de l’œuvre de ce réalisateur. Je n’ai pas vu tous ses films (loin de là) mais ceux que j’ai visionnés m’ont toujours laissés quelque peu pantois, s’ils ne m’ont pas agacé. Pour Dark Shadows, le réalisateur adapte en fait une série américaine de la fin des années 60 (plus de 1200 épisodes au compteur), tout à fait en accord avec son univers. Johnny Depp, lui, est forcément de la partie, dans un rôle encore taillé pour lui. Et alors, qu’est-ce que ça donne ? De mon côté, pas grand-chose, malheureusement…

Le film commence par toute une partie « historique » de mise en place poussive. Une voix-off nous accompagne pour nous narrer comment Barnabas Collins, alors fils du créateur d’une industrie de poissons florissante et de la ville qui lui est directement liée, perd la femme de sa vie, devient un vampire et, surtout, est enfermé dans un cercueil pour ce qui doit être le restant de ces jours. Si le tout n’est pas bien intéressant, l’esthétique burtonienne est en tout cas déjà en place. Le retour dans les années 70 se fait par l’intermédiaire d’une jeune fille qui souhaite se rendre au château des Collins afin d’y devenir bonne. On découvre alors peu à peu ce qu’est devenue cette famille autrefois si puissante : la demeure est toujours aussi grande mais n’est plus entretenue et, surtout, il ne reste que quatre membres de la famille. D’ailleurs, la présentation des personnages qui peuplent cette maison – en plus des quatre, il y a deux « servants » et une psychiatre en charge du petit – est faite de façon un peu trop formatée et artificielle : lors d’un repas, les personnages rentrent les uns après les autres et on comprend tout de suite le « problème » de chacun. Car, comme dans toute bonne famille chez Burton, il y a de vrais soucis chez chacun de ses membres. Le petit est traumatisé par la perte de sa mère, son père ne s’en occupe pas alors que la sœur de celui-ci essaie tant bien que mal de s’occuper de son adolescente qui n’a qu’une seule envie : partir le plus tôt possible de cet endroit, il est vrai, pas très accueillant.

L’arrivée de Barnabas – qui n’est pas présenté à la maison au départ comme un vampire mais comme un cousin éloigné d’Angleterre – va quelque peu chambouler cet équilibre, il est vrai précaire. Il y a déjà toute une partie que je qualifierais de Visiteurs bis. En effet, Barnabas découvre la route (il la renifle presque comme Jacouille), la télévision et les mœurs de sa nouvelle époque,… Cela donne lieu à des gags un peu trop vus et revus (surtout parce que, chez nous, Les Visiteurs est un film culte) mais surtout annoncés très longtemps à l’avance (le M de McDonalds, on le voit venir de très très loin…). C’est encore renforcé par le langage du personnage de Barnabas, complètement décalé pour son époque. Tout cet « humour », ça va un moment, mais pas beaucoup plus. Le problème, c’est que je n’ai pas bien vu ce qu’il y avait véritablement derrière tout cela car l’histoire est beaucoup trop simple (en fait, il ne se passe presque rien) et ne permet pas vraiment aux personnages d’être développés. D’ailleurs, il y a quelques pistes qui auraient pu être plus intéressantes mais qui sont quelque peu négligées en cours de route. On a l’impression que tout doit absolument tourner autour du personnage interprété par Johnny Depp donc qu’on écarte le reste, même s’il peut y avoir des éléments à mettre en valeur de façon profitable pour donner un minimum d’épaisseur au film. Et au fond, je me rends compte que ce genre d’univers, toujours entre réalité et fantasme, m’ennuie profondément. Quand on n’arrive pas à y insuffler un supplément d’âme, ça me fatigue même très vite. C’est ce qu’il manque véritablement dans ce film.

Si je reconnais le travail effectué sur la photographie – un presque noir et blanc est visible tout du long avec des touches ci et là de couleur (une chevelure, une robe…) –, je dois bien avouer que je n’accroche pas du tout au style visuel dans son ensemble. Le tout est un peu teinté d’une esthétique « gothique » ou, en tout cas, sombre (forcément, en rapport avec les vampires et les sorcières) et j’ai globalement du mal avec ça, surtout dans ce film où tout est un peu trop surligné dans ce genre. Au niveau des acteurs, je trouve vraiment que Johnny Depp en fait des tonnes. C’est typiquement le genre de performances d’acteurs qui m’agacent car on sent vraiment qu’il joue son personnage et non qu’il lui donne corps. Avec lui, tout est dans l’outrance : le maquillage, les mimiques,… et à la longue, c’est un peu fatigant. Face à Depp, les autres acteurs ont un peu du mal à exister – Tim Burton ne leur laisse pas vraiment de place – mais Eva Green fait le boulot dans son rôle de sorcière des temps modernes. La révélation est plutôt à trouver du côté de Bella Heathcote, jeune actrice américaine qui, elle, arrive à donner un peu de sensibilité à son personnage. Cela donne un film dont je suis ressorti plutôt agacé car c’est un peu trop ce que je pressentais voir. Il n’y a pas eu de surprises, alors que j’en espérais, pourquoi pas, une bonne. Bien sûr, je ne m’attends pas forcément à ce que Tim Burton tourne un western ou une histoire romantique « normale » mais, à force, s’il ne se renouvelle pas du tout, ça va commencer à devenir un petit peu ennuyeux. Et même pour ses plus grands fans, je pense. Définitivement, je ne suis pas l’un deux…



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