Ce vendredi débute la finale de la Coupe Davis entre la France et la Suisse. Elle se déroule dans une moitié de stade de foot (rien que ça), sur terre battue. C’est une rencontre que l’on attend depuis des mois et qui oppose l’équipe la plus homogène (nombreux joueurs dans le Top 20 mondial) à celle qui possède la meilleure paire d’individualités (numéros 2 et 4 mondiaux, quand même). C’est aussi un duel fratricide entre deux pays voisins qui aiment tant se moquer les uns des autres.

C’est donc assurément l’événement de fin d’année pour le sport français et, quand on y pense, sans doute pour le sport tout court. Ça va être trois jours de pure folie, du moins on l’espère, car l’attente autour de ce match est tout simplement immense. Les évènements du week-end dernier (demi-finale homérique et épicée entre Federer et Wawrinka avant de voir le forfait du premier pour la finale du lendemain en raison de douleurs au dos) rajoutent encore du piment à tout cela avec un jeu d'intox qui commence gentiment à s'installer...

Alors, autant que les choses soient claires d’entrée de jeu : ce n’est pas par manque de patriotisme mais je soutiendrai la Suisse dans cette partie et je serais très déçu si la France venait à gagner (même si, au fond, ça serait aussi une bonne chose pour le tennis français dans son ensemble). Mais il faut quand même que je m’explique un peu avec des arguments de (plus ou moins) bonne foi.

- Parce qu’il ne manque qu’un titre majeur au palmarès (au demeurant faramineux) de Roger Federer et qu’il s’agit d’un certain Saladier d’Argent ;

- Parce que, étant franc-comtois, je n’ai pas envie de voir l’armée suisse envahir notre belle région en cas de défaite ;

- Parce qu’on veut revoir ça (sans doute le truc le plus bizarre que l’on ait vu sur un terrain de tennis, d’ailleurs) : 

- Parce que Chamoulaud et sa bande vont être insupportables avec leur chauvinisme exacerbé et leur façon de parler de Nadal sans que l’on ne demande rien du tout ;

- Parce que Federer ne peut pas terminer sa saison sur une désillusion pareille, après avoir déjà du rendre les armes avant la finale du Masters ;

- Parce que Tsonga, Monfils, Gasquet et Simon ont encore largement le temps de la gagner. C’est qui n’est pas vraiment le cas de Federer qui, à 33 ans, est plus près de la fin de carrière que du début, surtout avec son dos en capilotade en cette fin de saison ;

- Parce que j’aime les revers à une main et qu’avec Federer et Wawrinka, c’est ce qui se fait de mieux au monde, même si Gasquet en a un qui vaut le détour aussi ;

- Parce que vouloir jouer sur les supposées faiblesses de l’adversaire et sur son manque d’adaptation après avoir joué le Masters, c’est un peu fourbe ;

- Parce que, de toute façon, tout le monde vit en Suisse (si si, c’est vrai). Alors, quitte à faire, autant que ce soit le pays de résidence de tout ce beau monde qui profite du saladier d’argent ;

- Parce que les médias français font tout pour monter en épingle des « on dit » et des rumeurs rapportées d’on ne sait trop où ;

- Parce que la Suisse ayant remporté la Coupe de l’America (le plus vieux trophée sportif au monde), il faut bien qu’elle gagne aussi la Coupe Davis. En tout cas, ça aurait plus de sens qu’une compétition de voile... ;

- Parce que l’hymne suisse est l’un des plus beaux au monde et que l’on veut revoir ces images :

- Parce que la dernière fois que Federer a gagné un match sur terre battue, j’y étais (eh oui) : c’était à Roland Garros cette année (enfin, c’est pas une raison mais bon).

- Parce que Federer, quand il joue en rouge, sur terre battue, ça peut donner ça :

A regarder sans modération !!!

- Parce que, dans un stade de foot, Federer & Co voudront forcément venger leurs homologues footballeurs, humiliés 5-2 lors du dernier Mondial ;

- Parce que Federer, tout simplement, même si je pense que vous l’aviez compris.