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TimFaitSonCinema
Ben est un trentenaire un peu immature sur les bords s’apprête à se marier avec Juliette. Quinze jours avant la cérémonie, voilà que débarque en France Vanessa, le fantasme absolu de Ben lorsqu’il était collégien. Et cette dernière est bien décidée à reprendre contact avec lui…
Verdict:

Quand un film vaut principalement pour la performance de ses seconds rôles, c’est forcément qu’il y a des manques un peu partout. C’est le cas pour ce long métrage qui, bien que sympathique par moments, pêche à tenir un vrai rythme et à nous surprendre davantage. Pour une première réalisation, Manu Payet n’a pas pris de gros risques…

Coup de coeur:

Les trois seconds rôles

La date de sortie du film:

19.03.2014

Ce film est réalisé par

Manu PAYET Rodolphe LAUGA

Ce film est tagué dans:

Comédie romantique

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 La Critique


Il était assez logique que Manu Payet finisse par passer à la réalisation. En effet, c’est à la mode actuellement que les humoristes mettent en scène eux-mêmes leurs propres longs métrages. Tous ne s’en sont pas forcément bien sortis (on pense à Gad Elmaleh par exemple) alors que d’autres ont connu un énorme succès (l’exemple le plus frappant est bien évidemment celui de Dany Boon). Mais, de façon générale, tous ces films ont été de grands succès publics. Cette année, avec 9 mois ferme, Albert Dupontel est même allé plus loin puisque son film a aussi été très bien vu de la critique et a été largement plébiscité par la profession, ce qui, pour une comédie, n’est pas la chose la plus habituelle. Après avoir été animateur à la radio, puis à la télé, Manu Payet s’est lancé dans l’humour avec des one man show tout en s’inscrivant de plus en plus dans le paysage cinématographique français, connaissant son premier vrai succès dans un rôle un peu conséquent avec Tout ce qui brille. Mais c’est surtout Radiostars, où il tient le rôle principal (et qui est un peu inspiré da sa propre vie) qui lui permet d’être vraiment pris au sérieux en tant qu’acteur de cinéma. Une chose entrainant l’autre, le voilà derrière la caméra, avec comme compère (sans doute pour l’aspect plus « technique ») Rodolphe Lauga, qui n’est autre que le cadreur de Radiostars, réalisé par Romain Levy qui tient un petit rôle dans Situation amoureuse : c'est compliqué (le monde est vraiment petit). Honnêtement, pour sa première réalisation, Manu Payet ne prend pas de grands risques puisqu’il s’intéresse à l’histoire un peu battue et rebattue d’un trentenaire immature face au dilemme amoureux, tout cela dans un Paris pour bobos. Comédie romantique, feel good movie, appelez ça comme vous voulez. En tout cas, l’humoriste ne révolutionne pas le genre et offre un long métrage qui, malgré quelques bons moments, finit par être un peu mou du genou…

Situation amoureuse, c’est compliqué, c’est le genre de films que l’on a déjà l’impression d’avoir vu un bon nombre de fois. Il faut dire que le triangle amoureux avec, pour l’homme, le choix de la folie d’un côté (ici un ancien fantasme du collège) et celui de la raison de l’autre (une fille qui arrive à supporter tous les défauts de Ben) est un grand classique et beaucoup s’y sont frottés. Comme ça, sur le vif, je pense à Two Lovers de James Gray qui, s’il part de la même base, le traite de manière totalement différente (il n’y a même aucun autre rapport entre les deux longs métrages et je suis presque terrifié d’en arriver à comparer les deux). Honnêtement, sans rien vouloir dévoiler, on n’a guère de surprises quant au choix final qui sera fait (c’est toujours le même). Après, tout se joue dans la manière dont on arrive à cette solution. Et là non plus, le scénario ne fait pas preuve de trésors d’ingéniosité puisque les diverses situations sont plutôt attendues et convenues. L’ensemble manque clairement de surprises dans la trame globale et tout est un peu trop balisé pour être réjouissant. Les personnages principaux manquent aussi d’une plus grande profondeur. Tous restent un peu à un état superficiel et on a vraiment du mal à s’y accrocher, notamment à ce Ben que l’on a plus envie de secouer qu’autre chose. Et puis, il y a quelque chose d’assez inexplicable qui est que les deux « couples » ne fonctionnent pas et on n’y croit pas vraiment, ce qui est un préalable quelque peu embêtant. Cela vient peut-être de la performance des acteurs principaux que je n’ai pas trouvés exceptionnels : Manu Payet, dans ce rôle de trentenaire complètement apathique et blasé fait le job, sans plus. Anaïs Demoustier, que l’on voit aujourd’hui passer à la comédie (après avoir déjà joué la copine du personnage principal dans Quai d’Orsay) n’est pas toujours super juste et Emmanuelle Chriqui, pour son premier rôle en français, ne m’a aucunement convaincu.

S’il y a des situations cocasses, elles viennent en fait des trois personnages secondaires masculins (le beau-père, le meilleur pote et futur témoin et un ancien ami de collège qui arrange la rencontre entre Ben et Vanessa). Ce sont vraiment eux qui font tourner la machine comique du film avec des scènes qui valent le déplacement. C’est notamment le cas pour le beau-père qui, en trois séquences réparties dans le film, dynamite l’ensemble tant il est complètement siphonné. Dans ce rôle, Philippe Duquesne s’en donne en tout cas à cœur joie, tout comme Jean-François Cayrey, la découverte de ce film. Dans la peau de la connaissance lourdingue qui va finalement s’avérer plus utile que prévue, il est assez incroyable. Il nous offre quelques scènes assez géniales. Dans un genre plus désabusé, Jean-Charles Clichet ne donne pas sa part aux chiens. C’est vraiment ce trio qui porte le film et qui lui donne son aspect comique car, à part quelques répliques bien senties, l’ensemble manque justement d’humour et d’un côté un peu dingo que l’on pouvait attendre de la part de Manu Payet. C’est gentiment doux-amer, mais sans plus. Pourtant, le début (avec ces plans fantasmés qui s’insèrent au cœur du récit) aurait pu nous laisser espérer quelque chose de moins plan-plan. Mais, comme s’il avait voulu bétonner sa première mise en scène, le réalisateur choisit de prendre très peu de risques… Du point de vue purement technique, j’ai trouvé le son absolument affreux avec de nombreuses répliques dont on ne percevait pas bien la fin. Je ne crois pas tant que ce soit un problème de jeu d’acteurs que plutôt de mixage. Bref, ça m’a un peu agacé sur les bords… Finalement, ce Situation amoureuse : c’est compliqué n’aura de compliqué que son nom car l’intrigue, les principaux rebondissements et les personnages principaux sont bien trop simples pour espérer vraiment séduire le spectateur. Le tout manque donc du charme qui fait que l’on se souvient d’un film, même basé sur un scénario facile. Là, je pense que je l’aurai oublié bien vite…



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Fiz 22.03.2014, 20:40

J'ai trouvé ce film très mauvais dans l'ensemble... c'est une comédie (?) insipide, pas souvent drôle et plutôt mal interprétée (pas convaincu non plus par Anaïs Demoustier, encore moins par Emmanuelle Chriqui). Heureusement il y a ces rôles secondaires dont tu parles, Tim, notamment le beau-père et le pote qui arrange la rencontre entre Ben et Vanessa. Ces rôles secondaires sont effectivement à l'origine des seules scènes drôles du film, mais cela ne suffit pas à sauver un film par ailleurs bien médiocre.
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TFSC 23.03.2014, 07:28

Merci pour ce commentaire. Et poru une fois que je suis moins dur que quelqu'un, ça me rassure !!


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