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TimFaitSonCinema
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HOLY MOTORS

Une journée dans la vie de M. Oscar, un homme mystérieux qui voyage à bord d’une limousine et de vies en vies : il est tour à tour tueur à gages, grand patron, vieille mendiante,…
Verdict:
Très déroutant, Holy Motors offre quelques jolis moments de cinéma et une grande performance d’acteurs. Mais sinon, j’ai eu beaucoup de mal à vraiment rentrer dans ce long-métrage. Etrange film !
Coup de coeur:

Denis Lavant

La date de sortie du film:

04.07.2012

Ce film est réalisé par

Leos CARAX

Ce film est tagué dans:

Inclassable

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 La Critique


Aucun film n’a fait autant de bruit au dernier Festival de Cannes que celui-là. Et cela pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il constitue le grand retour de l’un des enfants terribles du cinéma français. Depuis treize ans, Leos Carax n’avait tourné aucun long-métrage et se faisait plutôt discret. Cannes a été l’occasion de le voir revenir à la lumière. Holy Motors y a été accueilli avec les critiques les plus dithyrambiques depuis longtemps, particulièrement dans la presse française qui en a fait le film de la quinzaine et l’a propulsé au rang de favori logique pour obtenir la Palme d’Or. Visiblement, la presse internationale, elle, a été un peu plus réservée. Au final, lors de la cérémonie de remise des prix, le film n’a jamais été cité et est donc reparti bredouille, au grand étonnement (et parfois à l’indignation certaine) de la presse spécialisée. En allant le voir, je n’étais pas bien rassuré. Ce que j’avais pu rapidement en voir ou en lire me laissait l’impression que Holy Motors était pour le moins étrange. Et la séance de presque deux heures n’a fait que confirmer ce sentiment de départ.

Le film commence par un plan assez long d’une salle de cinéma devant la projection d’un film dont on n’entend que le son. Un homme se réveille dans une salle à côté et se rend dans cette salle. Il est précédé par des chiens de grande taille. C’est à partir de là, après un prologue déjà assez bizarre, que le film commence vraiment avec l’apparition de ce personnage central, joué par Denis Lavant, celui que l’on appelle M. Oscar. On ne sait rien de cet homme et on découvre peu à peu au cours du film qu’il vit en fait plusieurs existences en même temps, autant de vies qu’il appelle « rendez-vous » et auxquelles il se rend dans sa limousine (c’était vraiment le Festival de la limousine, après celle de Cosmopolis). Celle-ci est en fait à la fois un sas mais aussi le lieu de sa transformation. Car l’homme s’investit pleinement (c’est le moins que l’on puisse dire) dans chacune de ses interprétations. Finalement on ne sait pas bien s’il est un acteur ou autre chose, une incarnation,…. De toute façon, on ne sait pas grand-chose de rien du tout tant ce film part à certains moments en grand n’importe quoi. Je crois qu’il ne faut pas beaucoup chercher à mettre une quelconque logique derrière ce qui se passe, sinon on ne s’en sort pas. Et mon esprit (trop) rationnel a eu beaucoup de mal pendant tout le long-métrage.

Certains « rendez-vous » sont tout simplement lunaires (à peu près tous en fait) comme ce passage où il tue un homme lui ressemblant avant de lui-même se faire tuer de façon identique ou cette séquence finale complètement loufoque et qui, selon moi, n’a aucun sens (il faut vraiment que j’arrête d’en chercher, du sens, dans ce film, sinon, je n’y arriverai vraiment pas…). Mais s’il ne fallait retenir qu’un seul « rendez-vous », ça serait celui de « Monsieur Merde ». On atteint des sommets de très grand n’importe quoi entre cet homme qui mange des fleurs ou les doigts de l’assistante d’un photographe et la berceuse de cette top model recouverte d’un voile (Eva Mendes qui signe une apparition solaire) alors que lui s’endort nu comme un vers. Je me rends compte que, dit comme ça, ça doit vraiment paraître étrange… Ne vous inquiétez pas, ça l’est encore plus à l’écran. Je dois bien avouer que, au bout du compte, cela m’a donné quelques difficultés à véritablement rentrer dans Holy Motors. La plupart du temps, je n’en comprenais ni les tenants et les aboutissants, et me disant que la séquence allait changer du tout au tout cinq minutes plus tard, je ne faisais pas trop l’effort de m’investir totalement. Pourtant, au détour de quelques scènes, il y a de vraies belles idées de cinéma avec des images parfois magnifiques et des petites séquences très jolies. Mais cela est un peu trop perdu dans une masse beaucoup moins digeste.

Peut-on pour autant considérer ce film comme novateur ? Pour moi, non car Leos Carax, s’il signe un film unique et qui n’appartient qu’à lui, ne réinvente pas non plus le cinéma. Il se sert de pas mal de recettes déjà existantes en les arrangeant à sa façon. L’ensemble reste tout de même « exceptionnel » dans le sens où on ne voit pas un film comme cela tous les jours et qu’il faut saluer ce travail de véritable artiste. Personnellement, Holy Motors ne m’a rien fait du tout et j’en suis ressorti plus pantois qu’enthousiaste. Je comprends tout à fait que l’on puisse apprécier ce genre de films et que l’on puisse trouver cela complètement dingue. Je ne suis pas de cet avis. Par contre, je suis tout à fait d’accord pour saluer la performance d’acteur assez exceptionnelle de Denis Lavant qui incarne tous ces personnages de façon incroyable. Tous ont une vraie personnalité, parfois extrêmement différente et l’acteur est très fort pour, en dix minutes et parfois moins, toujours donner une vraie consistance à chacune des personnes qu’il incarne. Mais à part cela,…


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Barbarella 15.08.2014, 04:01

Chef-d'oeuvre au symbolisme poignant pour certains... A mon sens, masturbation intellectuelle pour bobos pseudo-intellos se complaisant à interpréter le néant scénaristique du délire malsain d'un esprit aliéné.

On reste quand même jusqu'au bout, se disant que tout cela s'éclaircira dans un moment qui révèle le sens profond de toute cette mascarade, pour en fait se rendre compte que cela se résume à un héros dont la famille est composée de singes et à des limos qui parlent.

Malheureusement pour la pauvre Eva Mendès, ce film sans queue ni tête ne l'est pas au sens littéral, et c'est elle qui en fait les frais!


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