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TimFaitSonCinema
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SEUL SUR MARS

Mark Watney fait partie d’une expédition sur Mars. Lors d’une tempête terrible, celle-ci doit évacuer la planète et laisse pour mort Mark, emporté par les vents. Mais il s’avère que ce dernier est vivant et qu’il va devoir survivre dans ce milieu hostile, alors que, sur Terre, tout le monde s’active pour lui venir en aide.
Verdict:

Visuellement, il n’y a pas grand-chose à redire, tant Ridley Scott arrive à donner une vraie identité à son film et à nous projeter sur une planète inconnue. Si on ne s’ennuie jamais véritablement, le traitement très caustique et désinvolte de cette histoire lui donne un ton assez étrange et fait manquer de profondeur au long métrage, là où, justement, il y avait sans doute quelque chose à aller chercher pour lui donner de l’épaisseur.

Coup de coeur:

Les premières séquences

La date de sortie du film:

21.10.2015

Ce film est réalisé par

Ridley SCOTT

Ce film est tagué dans:

Film d'aventure

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 La Critique


Décidemment, Ridley Scott n’aime vraiment pas s’enfermer dans un seul style de films. C’est d’ailleurs en partie là-dessus qu’il a réussi à construire une carrière de plus de vingt films en presque trente ans. Rien que ces dernières années, il a alterné entre thrillers (de tonalité très différentes, d’ailleurs : American Gangster, Mensonges d’Etat ou Cartel), films historiques (Kingdom of Heaven, Robin des Bois ou Exodus : Gods and Kings) et science-fiction (Prometheus). C’est quand même dans ce genre là qu’il a véritablement construit sa renommée au début de sa carrière (Alien, le huitième passager et Blade Runner) Si ces longs métrages étaient plutôt divers dans leur style, ce qu’on peut dire, c’est que, tous, étaient d’honnêtes films qui peinaient à vraiment dépasser cette condition. En effet, je ne me suis jamais extasié devant une œuvre récente de Ridley Scott (il faut quand même mettre à part Gladiator, le premier film à m’avoir mis une vraie claque au cinéma et qui garde donc une place à part dans mon « panthéon personnel »). En adaptant un roman à succès d’Andy Weir, le réalisateur revenait donc à ses premières amours avec un récit de science-fiction, se déroulant sur Mars. C’est d’ailleurs assez amusant de voir que, depuis quelques années, le cinéma hollywoodien semble s’intéresser de nouveau à l’espace, et ceci dans une vision qui se veut la plus réaliste possible (exemples avec Gravity et Interstellar, où, d’ailleurs, Matt Damon se retrouvait déjà dans une position presque identique). Cela est sans doute à mettre en lien avec les efforts actuels de la NASA pour mettre en place une mission sur Mars et le fait que, la semaine même de la sortie du film, la présence d’eau sur Mars a été dévoilée, est, au mieux, une étrange coïncidence. Mais Ridley Scott arrive-t-il à faire de ce Robinson Crusoé des temps modernes un long métrage vraiment passionnant ?

 

Dès le départ, le réalisateur fait fort avec la séquence d’ouverture qui est en fait la tempête qui va obliger la mission à repartir vers la Terre. C’est assez impressionnant, avec, notamment, une utilisation très intéressante du son, qui parvient tout à fait à nous mettre au cœur de cette ambiance plutôt anxiogène. C’est de l’action pure et on sent que le metteur en scène est dans son élément. Ensuite, le rythme sera beaucoup moins poussé tout au long du film, même si on assiste à quelques montées dramatiques lors de moments clés. Puisque Mark se retrouve seul sur Mars, forcément, les événements sont plus linéaires et faciles à suivre. On découvre alors tout ce qu’il met en place pour survivre, grâce à ses connaissances en botanique et son esprit débrouillard, mais aussi les difficultés qu’il rencontre du fait d’un environnement très hostile pour l’humain. Je ne sais pas si ce qui est montré est possible mais, clairement, ce n’est pas le public scientifique qui est visé par le film mais plutôt le « grand public » : les explications sont très sommaires, bien loin des théories parfois (trop) complexes d’Interstellar. De plus, assez vite, on va passer presque autant de temps sur Terre où, les équipes de la NASA ayant compris que Mark n’étant pas mort, ils vont tout faire pour essayer de le sortir de cette galère. Et, si cela permet de garder un rythme soutenu, c’est aussi source d’une multiplication de personnages secondaires, pas toujours traités suffisamment. Cela amène un peu plus de frustration qu’autre chose. D’ailleurs, dans l’ensemble, je trouve que les personnages secondaires sont trop laissés de côté et voir une Jessica Chastain aussi peu utilisée est presque agaçant… Si l’ensemble est techniquement costaud et que l’on ne s’ennuie jamais, il reste néanmoins une petite déception devant un long métrage devant lequel il est difficile d’être complètement satisfait. Cela tient sans doute à la manière dont toute cette aventure nous est contée.

 

Car ce qui est sans doute le plus surprenant dans Seul sur Mars, c’est la manière dont le scénario traite son histoire : très loin d’un survival avec un suspense insoutenable, le long métrage préfère plutôt une sorte de second degré par moments assez incroyable. Entre les répliques bien senties de Mark (notamment quand il parle à son journal de bord électronique), cette musique disco très présente (jusqu’au générique sur le mythique I will survive) et le côté presque dilettante dont est traité ce qu’endure ce personnage, on a du mal à véritablement se faire à l’idée que cet astronome est réellement en danger de mort. D’ailleurs, le traitement de l’image par Ridley Scott en est un symbole fort : lui qui est habitué aux ambiances poisseuses et resserrées, nous offre ici plutôt des plans très larges, presque jamais de nuit, comme s’il refusait sciemment de créer la moindre tension. Bien sûr, il y a quelques moments de suspense, mais, pour le coup, ils sont tellement téléguidés (c’est le cas de le dire) qu’ils ne procurent pas vraiment de sensations fortes. Même si c’est un traitement assez culotté et original pour ce genre de films, et qu’on peut donc saluer Ridley Scott pour cela, je persiste à penser qu’il y avait tout de même moyen d’aller plus loin dans la psychologie de ce personnage, soumis à une épreuve unique et forcément très anxiogène. En choisissant un tel détachement, c’est comme si le scénario refusait de se poser les questions autour de la solitude, de la folie,… Pour moi, c’est un peu dommage car cela fait passer ce film dans le domaine des gentils divertissements qui ne vont guère plus loin. Franchement, avec un tel sujet, il était sans aucun doute possible (et même souhaitable) de faire une œuvre bien plus forte. Manque d’ambition de la part de Ridley Scott ou volonté de coller absolument au roman ? Je ne sais pas vraiment mais ça laisse au final un drôle de goût…



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Sophie 10.11.2015, 08:33

Je suis complètement d'accord avec toi, c'est un film sympa, mais un peu bisounours ("Ho oui tiens je suis coincé sur Mars pour quelques années, mais... non non non je ne panique pas, je vais planter des patates").
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Fiz 11.11.2015, 13:01

D'accord avec vous deux, j'ai trouvé ce film:
- Très réussi sur un plan visuel, superbes images de la planète rouge: on s'y croirait!
- Moins réussi sur le ton général du film, très léger et désinvolte, qui désamorce complètement tout début de tension dramatique: on ne croit pas vraiment au danger.
- Complètement raté sur la fin et le coté rocambolesque (et ridicule) de la récupération dans l'espace de Matt Damon, c'est du grand guignol: on n'y croit pas un seul instant!


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