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TimFaitSonCinema
Paula est la seule de sa famille qui n’est pas sourde. C’est pourquoi elle est indispensable dans la vie de ses parents qui tiennent une exploitation. Alors qu’elle se découvre un don pour le chant, elle va être poussée par son professeur de chorale à passer le concours de la maîtrise de Radio France, dont la réussite signifierait un départ pour Paris…
Verdict:

La famille Bélier est un long métrage loin d’être désagréable. C’est même par moments vraiment drôle, parfois émouvant et le couple Viard-Damiens s’en donne à cœur joie. Mais le scénario, beaucoup trop brouillon, la mise en scène quasi-inexistante et l’interprétation très moyenne de Louane Emera m’ont quand même bien refroidi. Sympathique mais sans plus.

Coup de coeur:

Karin Viard et François Damiens

La date de sortie du film:

17.12.2014

Ce film est réalisé par

Eric LARTIGAU

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Mine de rien, Eric Lartigau commence à accumuler les succès. Alors que La famille Bélier n’est que son cinquième film en tant que réalisateur (même s’il a participé aux Infidèles avec un segment, pas le meilleur autant que je m’en souvienne), tous ont connu un franc succès, de la comédie loufoque Mais qui a tué Pamela Rose ? au drame L’homme qui voulait vivre sa vie en passant par ce qui restait son plus gros succès à l’heure actuelle avec plus de 3,5 millions de spectateurs : Prête-moi ta main, romcom plutôt réussie. Mais ça, c’était avant le « raz-de-marée » de la fin d’année 2014 : La famille Bélier et ses plus de quatre millions de personnes dans les salles en à peine quatre semaines, ses critiques négatives dans la plupart des médias spécialisés et ses réactions enthousiastes dans la bouche du public (rien de bien surprenant, en somme). Le tout venant clore une année qui aura été très faste pour les comédies produites en France (Supercondriaque ou, évidemment, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?). Eric Lartigau aurait-il réalisé lui aussi un « film-phénomène », dont tout le monde ou presque parle et dont on analyse le succès en arrivant toujours à la même conclusion : les facteurs sont multiples et il est difficile d’expliquer rationnellement un tel succès ? Voyant ce film un mois après sa sortie (j’avais essayé juste avant Noël mais il n’y avait plus de billets dix minutes avant le début de la séance…), j’ai déjà eu l’avis de beaucoup de monde, j’ai entendu parler du long métrage dans pas mal de situation et je me trouvais même bête de ne pas l’avoir visionné et, donc, de ne pas pouvoir donner un avis argumenté. Et, forcément, ce n’est pas vraiment facile de passer après tout le monde mais je vais quand même m’y essayer. En insistant beaucoup sur les défauts d’un film finalement sympathique mais quand même assez moyen.

 

Il est assez clair qu’Eric Lartigau a choisi pour son nouveau film de faire un feel good movie avec tous les ingrédients qu’il faut et que l’on retrouve dans les derniers succès français du genre : la question du handicap (Intouchables), même si ce n’est pas le personnage central, le côté très terroir (Bienvenue chez les Ch’tis), le chant (Les choristes), l’éveil adolescent et les histoires d’amour qui vont avec (LOL)… C’est peut-être un peu facile de réduire ce film à un concentré des bonnes méthodes appliquées par d’autres mais le problème, c’est que c’est souvent l’impression que ça donne. En effet, pendant plus d’une heure et demie, on a réellement la sensation d’être devant un long métrage extrêmement calibré, où le scénario comme la réalisation ne sont là que pour accompagner ce qui s’apparente alors à un produit. Il y a à la fois peu d’originalité et peu de personnalité dans cette Famille Bélier alors que, justement, il y avait quelques possibilités de sortir un peu de ce à quoi on peut s’attendre. Et c’est vraiment ce qui m’a bloqué pendant tout le visionnage du film et qui m’a complètement empêché de rire aux éclats ou d’être ému. Finalement, je suis resté de marbre pendant l’immense majorité du film alors que tout (absolument tout) est fait pour que l’on pleure à la fin (et pourtant, je ne suis pas le dernier à verser ma petite larme au cinéma). Le souci, c’est que, là, c’est tellement téléguidé et annoncé que, personnellement, ça me bloque complètement et ça finit même par m’agacer un peu à la longue. Il manque en fait à ce long métrage quelque chose d’original ou de plus fort pour réellement se démarquer. Et c’est d’ailleurs le cas aussi dans la mise en scène qui n’est en aucun cas inventive. Là encore, tout est très convenu et il n’y a qu’une séquence qui sort un peu de l’ordinaire (celle du silence) mais, d’une certaine façon, c’est aussi quelque chose que l’on attend depuis le début et qui, donc, ne peut pas surprendre en tant que tel.

 

Deux autres soucis majeurs viennent renforcer le fait que ce long métrage ne m’a pas vraiment convaincu. Le premier vient de l’interprétation du personnage principal. Pour sa première expérience au cinéma, Louane Emera (découverte par un télé crochet) ne fait guère d’étincelles et est même très limite lors de nombreuses scènes. Heureusement, elle chante bien (c’est quand même le minimum). J’ai du mal à comprendre l’enthousiasme autour de sa performance… Le deuxième problème tourne autour d’un scénario qui, de façon assez étrange (bien que ça tienne aussi à ce que j’ai pu dire précédemment : mettre tous les ingrédients pour être sûr que tout le monde y trouve son compte) cumule beaucoup d’éléments sans bien les traiter : on a tout ce qui tourne autour de la question agricole et qui, pour le coup est complètement évacué au profit d’une imagerie un peu idéalisée de la profession, ou encore la problématique de l’élection qui sort un peu d’on ne sait où (et qui repart d’ailleurs aussi vite aux oubliettes). Ces sujets sont abordés mais bâclés, au profit d’une pseudo-amourette adolescente très mal traitée et d’un récit d’émancipation bien trop lourdaud pour être crédible (ah, quand Paula n’ose regarder son amoureux… tout un programme). Mais bon, ne soyons pas trop négatif et parlons un peu de ce qui fonctionne dans ce film car il est tout de même assez sympathique et on ne s’ennuie finalement pas. Cela tient d’abord à la performance, bien sûr caricaturale mais quand même géniale, des trois acteurs « connus » de l’affaire : François Damiens et Karin Viard se font plaisir en sourds, en faisant des tonnes et des tonnes avec leurs expressions du visage (surtout Viard, d’ailleurs, Damiens étant sur un registre un peu plus subtil). Eric Elmosnino, lui, en prof de chant désabusé, est une sacrée usine à répliques bien senties. D’ailleurs, il y a pas mal de dialogues et de situations vraiment drôles, dont certaines pourraient assez vite devenir cultes. C’est surtout cela qui fait de cette Famille Bélier une comédie agréable mais qui peine à vraiment séduire.



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mht 27.01.2015, 12:15

Je n'ai pas boudé mon plaisir en voyant un film certes FACILE, mais drôle, émouvant bien joué et optimiste...Dans le contexte actuel, ça fait du bien ! Du coup , je te trouve un peu sévère même si bien sûr, ton analyse est pertinente.


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