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TimFaitSonCinema
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WONDER WOMAN

Diana vit sa jeunesse avec les Amazones dont la Reine est sa propre mère sur une île cachée des hommes. Un jour, alors qu’elle a grandi et qu’elle est déjà entraînée comme une guerrière, un pilote d’avion traverse le dôme. En se portant à son secours, elle se lance dans une grande aventure qui va la mener jusqu’au cœur de la Première Guerre Mondiale. Pourra-t-elle sauver l’humanité ?
Verdict:

Sans surprise aucune du côté de la structure globale ou même de la réalisation, Wonder Woman reste un divertissement sympathique bien qu’un peu longuet par moments. Certaines séquences marquent le spectateur et le discours est parfois rafraîchissant même si l’ensemble reste trop « sage » pour vraiment séduire.  

Coup de coeur:

La scène du No man’s Land

La date de sortie du film:

07.06.2017

Ce film est réalisé par

Patty JENKINS

Ce film est tagué dans:

Film de super héros

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 La Critique


Au regard de la tournure prise par l’industrie cinématographique depuis quelques temps, la sortie d’un film de super-héros est nécessairement devenu l’un des événements de l’année. Ce sont en effet ces longs métrages qui font habituellement le plus d’entrées, et, surtout, qui ramènent le plus d’argent à leur maison mère (ce n’est pas pour rien si Marvel a été racheté par Disney). Mais Wonder Woman a un statut un tout petit peu spécial quand on sait que c’est l’un des premiers films de super-héroïne (il y a quand même eu Catwoman avant, que l’on m’a toujours conseillé de fuir comme la peste) et, surtout que c’est le premier long métrage de ce genre à être réalisé par une femme (et aussi celui avec le plus gros budget). En effet, c’est Patty Jenkins, qui s’était fait connaître pour Monster il y a presque quinze ans, qui est aux manettes. Elle avait failli être à la tête de Thor 2 (du concurrent Marvel) mais avait finalement quitté le projet pour « divergences artistiques » (ce qui avait d’ailleurs fait un peu de bruit puisque Natalie Portman avait menacé de quitter le tournage). En ce sens, on peut dire que Wonder Woman  est un événement particulier. Et, en plus, cette œuvre a fini par beaucoup faire parler d’elle car, justement, aux yeux de certains, elle ne faisait pas assez parler d’elle. Etrange ? Je m’explique. Une polémique est née, principalement aux Etats-Unis, pour dénoncer une campagne promotionnelle jugée trop peu offensive, en comparaison des derniers films de DC Comics (Man of Steel, Batman vs Superman ou Suicide Squad). N’étant pas un très grand connaisseur des logiques marketings à l’œuvre pour mettre en valeur tel ou tel film, j’aurai du mal à donner un avis, mais cela renforce le côté bien spécifique de ce Wonder Woman. Pour autant, doit-on le juger sur le fait qu’il soit le premier mis en scène par une réalisatrice ?

                                

Pour moi, de façon assez évidente, la réponse est non. Par contre, le fait que ce soit une héroïne au cœur de l’histoire est une spécificité qu’il s’agit d’observer de plus près car ça a un côté franchement rafraîchissant après de si nombreux longs métrages de ce genre où les personnages féminins étaient oubliés ou, pire, franchement relégués au second plan (j’ai là une pensée pour Natalie Portman dans la série Thor…). Seul le personnage de la Veuve Noire, présente dans de nombreuses productions Marvel, sortait un peu du cadre habituel avec son côté franchement badass. Avec Wonder Woman, on est clairement dans un film qui est entièrement dédié à celle qui est sans doute l’héroïne la plus emblématique mais qui n’avait jamais été adaptée différemment qu’en série dans les années 70. Et c’est donc DC Comics qui a « franchi le pas ». Moi qui suis d’avantage habitué à l’univers de Marvel, j’ai eu l’impression de voir l’un de leurs longs métrages. En effet, pour dire les choses simplement, c’est un mix entre Thor pour le côté « Dieu qui débarque sur Terre pour régler les problèmes » et Captain America pour le contexte historique de Guerre Mondiale (même si, là, il s’agit de la Première). De fait, on ne peut pas vraiment dire que Wonder Woman brille par son originalité du côté du scénario. C’est même franchement un peu désolant par moments (il ne faut pas être à cheval sur une quelconque vérité historique). On passe par toutes les séquences attendues et presque « obligées ». C’est notamment le cas de toute la première partie d’exposition sur l’île magique de Themyscira que j’ai trouvé à la fois un peu trop longue et surtout terriblement kitsch (que ce soit du côté des costumes ou des décors, d’ailleurs). Ce premier quart d’heure m’a d’ailleurs fait un peu peur pour la suite mais les choses s’arrangent assez rapidement avec l’arrivée du Lieutenant-Colonel Trevor qui va la faire passer du côté des humains et permettre au long métrage de véritablement démarrer.

 

Si la suite n’est pas exempte de longueurs (je pense qu’en deux heures, tout rentrait sans trop forcer), on ne s’ennuie pas vraiment dans cette aventure qui nous amène du cœur de Londres aux tranchées belges, avec des scènes d’action gentiment distillées et plutôt pas mal foutues, dont celle du No man’s Land appelée à devenir mythique. On peut juste regretter des personnages secondaires escamotés et un combat final (passage obligé qui arrive en plus ici comme un cheve sur la soupe) très moche visuellement. Gal Gadot tient largement la route en faisant de Diana un personnage à la fois fort (quand elle se bat, ça ne rigole pas) et vulnérable. D’ailleurs, la question de la naïveté de ce personnage m’a un peu troublé. En effet, c’est drôle au début, puisque ça donne un petit côté Les Visiteurs. Mais, à la longue, le ressort ne fonctionne plus vraiment et cette jeune femme si éduquée (elle parle un nombre de langues incalculable) finit par passer pour une idiote. On doit donc plutôt aller chercher le message féministe dans sa manière de voir ce monde complètement dominé par les hommes et de s’en étonner ouvertement ou encore dans la traitement de la relation entre Diana et Trevor tant on a finalement l’impression d’assister à un « film de potes » finalement assez traditionnel de ce côté-là.Dans sa réalisation, Patty Jenkins ne fait guère preuve d’originalité et se met plutôt dans les rails tracés par ses prédécesseurs : ralentis parfois intempestifs, explosions en tout genre, usage du numérique,… De ce côté-là non plus, il n’y a pas de grandes surprises… Mais pouvait-on s’attendre à quelque chose de vraiment différent que la litanie des suites auxquelles on a droit maintenant deux ou trois fois par an ? Je n’en suis pas si sûr tant le film de super-héros est devenu hyper-codifié. Toute Wonder Woman qu’elle est, elle ne peut rien face à la logique des studios…




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