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TimFaitSonCinema
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VICTORIA

Victoria Spick est une avocate qui est dans une période compliquée de sa vie, aussi bien professionnellement que personnellement. Alors qu’elle se rend à un mariage, elle fait la rencontre de Sam, un ex-dealer dont elle s’était occupée quelques années auparavant. Le lendemain, un de ses amis présent ce soir-là est accusé de tentative de meurtre sur sa compagne. A contrecœur, elle accepte…
Verdict:

Comédie dramatique, à la fois grinçante et loufoque, Victoria est typiquement le genre de films sur lequel j’ai du mal à me faire un véritable avis. Je n’arrive pas à lui trouver de défauts rédhibitoires mais, en même temps, mis à part le jeu de Virginie Efira, que l’on redécouvre ici, rien ne m’a réellement convaincu non plus. Un long métrage facilement oubliable, en somme…

Coup de coeur:

Virginie Efira

La date de sortie du film:

14.09.2016

Ce film est réalisé par

Justine TRIET

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Justine Triet fait partie de cette génération de jeunes femmes qui n’hésitent pas à prendre leur place dans un paysage du cinéma français qui reste quand même très majoritairement masculin. A l’image de figures de proue comme Céline Sciamma, Maïwenn ou Emmanuelle Bercot, d’autres comme Mia Hansen-Løve, Rebecca Zlotowski ou encore Alice Winocour ont réussi récemment à séduire la critique et le public, plus dans le registre dramatique, alors que Justine Triet, elle, est davantage portée sur la comédie. Le premier long métrage de fiction de la réalisatrice, après un passage par la « case » documentaires, s’était en tout cas fait remarquer, notamment pour son côté énergique et un peu foufou même si, personnellement, je ne l’ai jamais vu. La bataille de Solférino avait surtout ce côté assez fascinant d’avoir été tourné en grande partie le jour même des résultats du second tour des précédentes élections présidentielles (date où se déroule d’ailleurs l’histoire), ce qui place, anecdote amusante, le film au quatrième rang en termes de nombre de figurants. Trois ans plus tard, elle revient avec un long-métrage qui semble marquer une certaine maturité et cela à plusieurs niveaux. D’abord, en termes de production puisque, cette fois-ci France Télévisions et Canal+ ont été associés et c’est Le Pacte qui s’est occupé de la distribution, ce qui montre une évolution certaine. En termes de casting, le changement est également notable puisque d’acteurs en devenir (Laetitia Dosch et Vincent Macaigne), on passe à un niveau supérieur avec la présence de Virginie Efira, Vincent Lacoste ou encore Melvil Poupaud, autant de comédiens qui, s’ils ne sont pas des assurances tout-risque en termes de nombre d’entrées (mais qui l’est véritablement aujourd’hui ?), sont tout de même bien plus confirmés. Et, pour couronner tout cela, Victoria a eu l’honneur de faire l’ouverture de la Semaine de La Critique lors du dernier Festival de Cannes. Finalement, Justine Triet est-elle le renouveau de la comédie française, comme on a pu l’entendre ci et là ?

 

En effet, les critiques ont globalement été très positives pour ce long métrage mais, personnellement, c’est un film qui m’a laissé relativement froid et sur lequel j’ai même quelque peu du mal à donner un véritable avis. Ce que je peux dire, c’est qu’il ne m’a pas déplu mais que, en même temps, il a peiné à réellement me convaincre. En fait, ce dont je me rends compte a posteriori, c’est que je ne suis jamais véritablement rentré dans l’histoire de cette femme et de ses « aventures ». Et c’est peut-être à partir de ce constat que je peux essayer d’analyser ce long métrage. Ce que je peux commencer par dire, c’est que ce n’est pas de la faute de l’actrice principale. En effet, Virginie Efira est épatante et porte à certains moments littéralement le film sur ses épaules. Celle qui était au départ animatrice de télé et est entrée dans le monde du cinéma par l’intermédiaire de comédies romantiques plus ou moins oubliables (20 ans d’écart, par exemple) trouve ici un véritable terrain d’expression à son talent pour la comédie plus grinçante, quelques mois après un second rôle déjà remarqué – et dans un genre très différent – dans Elle. Elle fait très bien passer toutes les nuances de son personnage, sorte de célibattante complètement dépassée par des évènements qu’elle provoque d’ailleurs en partie. Face à elle, la galerie de personnages masculins – le jeune amoureux (Vincent Lacoste), l’ami collant et assez dérangeant (Melvil Poupaud) et le mari revanchard (Laurent Poitrenaud) – tient plutôt bien la route. Du côté du casting et de la direction d’acteurs, il n’y a donc rien à redire et ça serait même ce qui m’a le plus convaincu dans le long métrage. Par contre, je n’ai pas du tout été impressionné par une mise en scène que j’ai trouvée sans grand intérêt et, en tout cas, sans aucune inventivité.

 

Dans la façon de réaliser, il y a clairement une volonté de donner du rythme au long métrage et une certaine énergie en ressort, mais le souci, c’est que celle-ci tourne un peu à vide, ayant du mal à s’appuyer sur un contenu qui lui permette vraiment d’être haletant. C’est comme si Victoria ne parvenait jamais à véritablement décoller alors que les promesses sont parfois là. Cela est sans doute dû principalement à un scénario qui semble se chercher plus qu’autre chose, notamment dans le ton employé. Toujours à la limite entre le rire et le malaise, il cherche à rester dans les clous de la comédie dramatique, ce qu’il ne fait pas si mal, de façon générale. Mais il y a des éléments en trop, notamment toute l’histoire avec les animaux (témoins d’un procès) et je trouve que ça tombe un peu facilement dans le loufoque, voire l’absurde, sans que ça soit forcément très utile. Je suis persuadé qu’en restant sur le fil de la dramédie, ce qui est vraiment au cœur du film (Victoria et ses déboires) aurait davantage été mis en valeur, de même que les quelques dialogues bien sentis (car il y en a aussi). En fait, je crois que mon plus gros souci est venu du fait que ce personnage principal, et notamment son mode de vie complètement foutraque, m’a bien trop vite agacé et je n’ai donc eu absolument aucune empathie pour elle. On est presque en dehors de la question cinématographique pure, et c’est peut-être un problème, mais c’est ici un élément essentiel qui explique ma relative indifférence devant ce film. Et j’en suis à me demander si ce qu’un grand nombre de critiques n’ont pas aimé dans ce long métrage c’est, justement, qu’ils se reconnaissaient dans ce genre d’univers (d’où, pour eux, un « formidable portrait de femme moderne ») où consommer de la drogue ou avoir des aventures d’un soir est complètement banal. Peut-être que je m’aventure trop loin, mais c’est aussi parce que je me rends compte que je n’avais pas grand-chose à dire sur le film en lui-même. Ce qui est rarement signe d’une grande réussite…




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