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TimFaitSonCinema
Stephen Hawking est un jeune et brillant étudiant en cosmologie à Cambridge. Alors qu’il rencontre l’amour, il voit surtout le destin le toucher sous la forme de la maladie de Charcot qui ne lui laisse que deux ans d’espérance de vie. Avec courage et abnégation, et avec l’aide de Jane, il va faire face pendant bien plus longtemps, pour devenir l’un des scientifiques les plus célèbres du siècle.
Verdict:

En grande partie sauvé par un duo d’acteurs inspirés, Une merveilleuse histoire du temps ne parvient jamais à dépasser le simple cadre d’une romance, filmée joliment mais sans trop de risques par un réalisateur un peu paresseux sur le coup. Pourtant, le protagoniste de cette histoire aurait dû pousser à aller vers quelque chose de plus fort et de plus intéressant. Peine perdue…

Coup de coeur:

Eddie Redmayne

La date de sortie du film:

21.01.2015

Ce film est réalisé par

James MARSH

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


Visiblement, c’est la saison des biopics, ce qui n’est pas complètement surprenant, et cela pour une simple raison : l’approche imminente des Oscars. En effet, depuis quelques années, ce genre de films connaît un grand succès dans les multiples cérémonies de récompenses, notamment pour le jeu des acteurs, très souvent mis en avant. Personnellement, je trouve toujours cela un peu limite, tant le travail d’un comédien est différent pour ce type de rôle que pour un vrai rôle de composition (je milite d’ailleurs pour créer une récompense de la meilleure imitation), mais c’est ainsi et il faut s’y faire. C’est pourquoi les distributeurs sortent ces longs métrages au cours du dernier trimestre aux Etats-Unis (pour maximiser leurs chances, là encore), ce qui fait qu’ils arrivent chez nous en début d’année civile. Après Louis Zamperini (Invincible) et avant Alan Turing (Imitation Game), c’est donc le physicien Stephen Hawking qui a droit à son histoire mise en image pour le cinéma. Néanmoins, à la différence des deux autres, lui est encore vivant et continue même de publier des ouvrages à l’heure qu’il est. Et si cet homme a aujourd’hui droit à un biopic, « honneur » réservé à quelques personnalités, c’est notamment parce qu’il est connu pour deux raisons principales et à ce que l’on peut considérer comme deux niveaux différents. D’un pur point de vue scientifique, il a fait des avancées très importantes, notamment sur la question des trous noirs et est donc considéré comme un chercheur de grande importance, certains parlant de lui comme du « Einstein du 21ème siècle ». Mais, pour le grand public, Hawking reste cet homme génial qui ne peut plus parler de sa propre voix et qui est rivé, tout tordu, à son fauteuil roulant, tout en délivrant des discours sur le courage. C’est sans doute l’addition de ces deux réalités qui ont fait de lui une personnalité unique. Néanmoins, le long métrage s’intéressant à lui est-il à la hauteur du personnage ?

 

Ce qui est peut-être le plus étonnant dans ce film, c’est le parti-pris qui est choisi pour rentrer dans l’histoire de Stephen Hawking : ça ne sera clairement pas le côté scientifique, assez rapidement évacué, ni même complètement la maladie (même si elle reste au cœur du récit) mais c’est bien l’histoire amoureuse de Stephen et Jane qui constitue le socle de tout le film. Il faut dire que le scénario est basé sur le livre écrit par la première femme de Stephen Hawking (avec qui il est resté en bons termes, d’ailleurs). Ainsi, à travers Une merveilleuse histoire du temps, c’est la femme derrière l’homme que l’on découvre et si ce n’est pas inintéressant, cela ne permet pas non plus au film de complètement décoller, peut-être parce qu’on attendait autre chose. Mais c’est surtout le cas parce que de cette idée de faire un film d’amour, ou, au moins, un film sur un couple extraordinaire, James Marsh et son scénariste n’en prennent jamais vraiment la pleine mesure. Ainsi, on ne voit finalement que trop peu ce qu’implique la maladie de Stephen dans cette vie à deux, puis à cinq (les enfants arrivent vite). Bien sûr, quelques images filmées en Super 8 viennent montrer des « instants volés » du couple mais ça reste un peu trop chiche, par rapport au programme initial du long métrage, qui ne perdait pas beaucoup de temps pour faire comprendre de quoi il allait en retourner (première séquence = premier regard entre les deux où l’on comprend ce qu’il va se passer). C’est bien là que le film m’a fortement déçu car, au final, il devient une romance assez banale, qui perd complètement de la singularité qu’elle aurait dû avoir. En plus, il y a toute une réflexion autour de la notion de temps (lui à qui on ne prédisait pas plus de deux ans d’espérance de vie et qui a maintenant dépassé les cinquante ans) qui n’est pas vraiment présente, alors que c’est justement son sujet de ses recherches scientifiques.

 

La réalisation de James Marsh ne fait rien pour nous faire oublier le côté assez convenu du scénario. Il s’en tient à une ligne de conduite assez impersonnelle, utilisant tous les « trucs » de mise en scène de ce genre de films portés de façon un peu artificielle sur le mélodrame : on surligne tout avec une musique vaguement sirupeuse (la bande originale de Johan Johansson est loin d’être exceptionnelle), on fait un premier baiser devant un feu d’artifice, on montre l’adultère avec un montage alterné,… Il y a bien quelques idées, une fin plutôt jolie, c’est plutôt élégant dans l’ensemble. Mais, au final, c’est plutôt décevant et ça manque clairement de singularité et de caractère. De plus, tout cette mise en scène m’a coupé de toute émotion (je déteste quand on m’indique trop où pleurer !), sans parler du fait qu’une scène majeure du film est jouée par Franck Leboeuf (eh oui, le vrai, l’unique titulaire en finale de Coupe du Monde 1998), ce qui est totalement improbable et, pour moi, bien plus risible qu’autre chose. Ce qui finit par « sauver » ce long métrage, c’est l’interprétation des deux comédiens principaux qui, la plupart du temps, le tiennent à bout de bras. Il y a d’abord évidemment Eddie Redmayne, dans un vrai « rôle à Oscars », qui, d’ailleurs, lui tend visiblement les bras. Auteur d’une performance forcément remarquable (physiquement, ça a dû être rude), je trouve qu’il réussit à ne jamais dépasser la limite (parfois très ténue) qui l’aurait fait aller vers le too much. Face à lui, on trouve une presque inconnue, Felicity Jones, qui s’en sort elle aussi très bien, jouant parfaitement tous les registres de cette femme qui a choisi de faire face avec courage à la maladie de son mari. C’est en tout cas une jolie découverte. Il est juste un peu dommage que l’on ne retienne de ce long métrage que la performance des deux acteurs principaux et pas le reste, malheureusement bien plus anecdotique.




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