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TimFaitSonCinema
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UNDER THE SKIN

Une extraterrestre prend l’enveloppe d’une humaine et parcourt l’Ecosse dans un camion afin de séduire des hommes et de les faire disparaître. Qui est-elle ? Que recherche-t-elle ? Comment son voyage sur Terre va se dérouler ?
Verdict:

C’est vraiment le type de films qui ne peut que diviser : presque expérimental par moments, répétitif, traversé de quelques fulgurances, mystérieux,… Personnellement, ça a eu beaucoup de mal à passer mais je comprends tout à fait que l’on puisse trouver ça génial.

Coup de coeur:

Certaines images

La date de sortie du film:

25.06.2014

Ce film est réalisé par

Jonathan GLAZER

Ce film est tagué dans:

Inclassable

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 La Critique


Dix ans ont passé entre le deuxième film de Jonathan Glazer (Birth avec Nicole Kidman) et son nouveau, Under the skin qui met encore en scène une grande star hollywoodienne en la personne de Scarlett Johansson. Entre les deux, il était revenu à ce par quoi il avait commencé : les clips et les publicités. En effet, dans les années 90, il s’était notamment occupé de mettre en image des chansons de Jamiroquai, Massive Attack ou encore Radiohead, tout en réalisant un paquet de pubs. Mais, visiblement, tourner pour le cinéma le démangeait de nouveau et il a finalement réussi à mettre sur pied un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps et qui, avec le temps, a pas mal évolué. En effet, aux premières heures du projet, il était question de deux extra-terrestres, dont l’un serait joué par Brad Pitt. Under the skin ne ressemble plus vraiment à cela et on ne suit finalement qu’une seule extra-terrestre. Sur ce rôle aussi il y eut de très nombreuses discussions puisqu’un nombre incalculable d’actrices a été évoqué mais c’est bien l’Américaine Scarlett Johansson qui a réussi à obtenir le fait de jouer cette extra-terrestre descendue sur Terre dans l’objectif de tuer des hommes, avec des rituels immuables, mais qui ne sont aucunement violents (on ne voit jamais de sang). On ne sait rien du pourquoi : le but ultime de cet extra-terrestre ne nous est pas révélé mais le fait qu’un homme en moto l’aide dans sa tâche et que la façon de faire soit toujours la même nous fait comprendre qu’il y a bien un plan, mais dont on ignore tout tant il reste mystérieux. C’est bien là l’un des principaux aspects de ce long métrage qui est très difficile à véritablement classer et qui joue beaucoup sur la façon que le spectateur a de l’appréhender. Et, honnêtement, de mon côté, ça n’a pas bien fonctionné…

 

Under the skin est un long métrage qui ne ressemble à pas grand-chose d’autre. On est très loin du film d’invasion extra-terrestre et avec ce personnage de femme fatale (c’est vraiment le mot), le scénario s’interroge aussi sur la condition humaine dans sa globalité, notamment par rapport à la question du sexe, qui est très importante ici. En effet, si le fait d’attirer les hommes « facilement » est l’arme préférée du personnage de cet extra-terrestre et qu’elle tue après une sorte de ballet sensuel (et très étrange), c’est aussi au final ce qui va la perdre, sans qu’elle s’y attende vraiment. Toute la deuxième partie du film est aussi plus « humaine » car il semble y avoir un retournement lors de la rencontre avec une personne un peu spéciale et, à partir de là, cet extra-terrestre va peu à peu chercher à comprendre les humains et en découvre certains traits qu’elle expérimente elle-même : la compassion, la gentillesse mais aussi la violence gratuite. Tout cela fait dire que ce long métrage cherche avant tout à dire des choses sur la nature humaine, plus qu’être un simple récit de science-fiction. En même temps, comme dit précédemment, on ne sait absolument rien de cet alien qui prend l’aspect d’une femme (et qui finit sans doute, comme le montre une séquence assez magnifique à la fin, par prendre aussi, d’une certaine manière, son esprit). Et c’est là qu’il y a chez moi quelque chose qui cloche car, à force d’entretenir ce mystère, Under the skin a fini un peu par me perdre car j’ai eu très vite l’impression que ça n’avançait pas et qu’on revoyait toujours les mêmes séquences : l’alien dans son camion à la recherche de ses proies, le ballet sensuel qui conduit à leur mort,… sans qu’il y ait de réelle évolution ou de grosse surprises.

 

C’est surtout le cas dans une première moitié de film qui m’a paru bien longue et qui a même fini par m’agacer. Ça va un peu mieux vers la fin, mais ce n’est quand même pas toujours facile de se mettre vraiment dedans. Et, surtout, Under the skin ne peut pas laisser indifférent. C’est un film qui a un côté tellement radical et parfois conceptuel dans son traitement que, forcément, c’est dur de ne pas avoir un avis tranché. Jonathan Glazer fait tout pour créer une ambiance assez froide et forme finalement une esthétique à la fois étrange et sensuelle où la figure de cet alien est toujours au centre mais qui n’exclue pas non plus des plans de la nature écossaise parfois saisissants. Il est capable de nous offrir quelques séquences assez magnifiques et qui ont une vraie force visuelle. Mais, parfois, on a un peu trop l’impression qu’il se regarde filmer et qu’il essaie trop de jouer sur le côté un peu barré de son film, cherchant volontairement à le faire sortir des sentiers battus quand il pourrait y revenir. Mais, même si je ne suis pas rentré dedans et que j’ai parfois eu du mal à trouver un intérêt aux pérégrinations du personnage interprété par Scarlett Johansson (qui ne change presque pas d’expression faciale pendant tout le film, assez fascinant), je suis loin de considérer Under the skin comme un mauvais film. Il a de nombreuses qualités, notamment visuelle et provient d’un vrai « geste » de cinéaste qu’il faut le saluer. Néanmoins, de mon côté, ça n’est pas passé. Mais c’est aussi vraiment le type de long métrage qui peut s’appréhender de façon très différente en fonction de l’esprit dans lequel on le regarde. Je suis persuadé que j’aurais pu bien plus l’apprécier à un autre moment. Mais, ce jour-là, et sans que je ne me l’explique forcément, ça n’a pas fonctionné.




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