Toggle navigation
TimFaitSonCinema
15 / 20  (0)

STILL ALICE

Alice Howland est un professeur de linguistique très renommé. Mère de trois enfants et mariée, elle commence à oublier des choses et à perdre ses mots. On lui diagnostique alors une forme très précoce de la maladie d’Alzheimer. Elle va devoir lutter pour continuer à vivre le plus dignement possible et rester celle qu’elle est.
Verdict:

Si le long métrage frappe par son sujet extrêmement fort et par la performance incroyable de Julianne Moore, il n’en reste pas moins qu’il reste une certaine déception tant l’histoire de cette femme aurait pu s’élever dans de bien plus hautes sphères en ayant un traitement cinématographique marqué et une mise en scène vraiment assumée. Ce n’est pas vraiment le cas et Still Alice ne parvient ainsi pas à dépasser le statut de beau film. 

Coup de coeur:

Julianne Moore

La date de sortie du film:

18.03.2015

Ce film est réalisé par

Richard GLATZER Wash WESTMORLAND

Ce film est tagué dans:

Drame familial

Chargement...


 La Critique


Si j’ai pu voir ce long métrage plus d’un an et demi après sa sortie, c’est parce qu’il était proposé à Morestel dans le cadre d’une soirée organisée par une association qui a pour but d’aider les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ainsi que ceux qui les entourent. Ainsi, le film n’était en fait qu’un « prétexte » pour une discussion qui a eu lieu par la suite avec les spectateurs présents. Pour être tout à fait honnête, de mon côté, c’était vraiment le long métrage que je souhaitais voir et je n’ai pas participé à la suite des « festivités ». Il faut dire que je l’avais raté il y a dix-huit mois alors que j’avais vraiment envie de le voir. Julianne Moore venait de remporter son premier Oscar pour sa performance et le sujet m’intéressait vraiment. De plus, c’était le seul film qui avait gagné un Oscar en 2015 que je n’avais pas encore vu, ce qui me chagrinait quelque peu. Cet état de fait malencontreux a donc pris fin même s’il aura donc fallu attendre bien plus que ce que j’espérais pour visionner ce film… Les deux réalisateurs, qui formaient un couple à la ville (Richard Glatzer est décédé peu de temps avant la sortie du film en France) s’étaient surtout fait connaître pour Echo Park, LA, qui avait connu un petit peu d’audience, notamment grâce à un Grand Prix du Jury à Sundance. Mais, à part ça, leur  réputation n’avait pas dépassé le cadre d’un certain milieu américain un peu underground. C’est donc finalement leur dernier film ensemble qui leur aura permis de réellement sortir de l’anonymat et le fait que ce soit une histoire de maladie n’est sans doute pas un hasard quand on sait que Richard Glatzer a dû se battre jusqu’à ses derniers jours contre la Maladie de Charcot. Pour autant, peut-on réduire Still Alice à un simple long métrage traitant de la maladie d’Alzheimer, presque de façon documentaire ?

 

Forcément, il est beaucoup question de cette maladie et, pour ceux qui sont confrontés de près à celle-ci, le film peut ainsi être difficile à appréhender car, en un peu plus de quatre-vingt-dix minutes, on va suivre l’évolution de la santé d’Alice, de ses premières pertes de mémoire qu’elle et son entourage attribuent à l’âge, à un stade bien plus avancé où elle ne peut plus vivre seule. Il faut noter qu’il s’agit ici d’une vision très particulière de cette maladie puisqu’elle met en scène une femme qui se trouve dans un environnement familial et financier qui lui permet de vivre son trouble de la façon la plus apaisée possible. Mais, le revers de la médaille est que c’est également une femme très éduquée et que, d’une certaine manière, elle a « plus à oublier » que d’autres personnes, ce qui rend la maladie encore plus cruelle. Le scénario a nécessairement un aspect extrêmement linéaire et on pourrait d’une certaine manière lui reprocher un côté « première fois où… » qui est presque un peu gênant par moments. Mais pouvait-il en être autrement quand on parle justement d’une dégénérescence où c’est l’évolution négative de la santé qui est montrée ? A priori, ça semble compliqué. Là où Still Alice est intéressant, c’est qu’il inscrit la maladie d’Alice dans le cadre familial puisqu’on va voir les changements dans les relations avec son mari et ses enfants au fil du temps. Et ceux qui paraissaient les moins proches au départ sont finalement ceux qui vont apporter l’aide la plus importante, sans forcément en avoir vraiment conscience. Evidemment, le fait que soit la fille qui était loin, aussi bien géographiquement que dans le mode de vie, qui finisse par être la « confidente » de sa mère a quelque chose d’un peu trop mécanique et évident du point de vue scénaristique.

 

Still Alice apparaît donc comme un film sur la vie, sur une certaine forme d’espoir et sur l’amour, à tous les sens du terme. Et ce qui est vraiment bien, c’est que l’on ne peut pas reprocher aux réalisateurs de vouloir absolument faire tomber leur long métrage dans le pathos. Il y a bien cette (un peu trop) longue scène de discours qui pourrait être vue comme ayant pour but de tirer (facilement) les larmes au spectateur mais, globalement, Still Alice reste particulièrement sobre, parfois presque trop. En effet, je trouve que la mise en scène est globalement terne et manque d’idées. On est dans une réalisation très illustrative, sans chercher à aller beaucoup plus loin et, parfois, on a le sentiment d’être devant un vulgaire téléfilm (sans vouloir être méchant). C’est comme si les réalisateurs avaient peur de trop en faire, au risque de rater leur sujet principal. La limite est souvent ténue mais, dans ce cas précis, je pense qu’ils auraient pu aller vers quelque chose d’un peu plus poussé. Julianne Moore, elle, porte littéralement le film sur ses épaules puisqu’elle est de toutes les séquences (sauf une, je crois). Elle est exceptionnelle dans sa manière de montrer à la fois la combativité de son personnage mais également la façon dont, peu à peu, elle est de plus en plus absente de sa propre existence, le tout passant par une progressive évolution de son apparence, de plus en plus négligée. Son sourire, avec toutes ses nuances, traverse le film avec élégance. Cette performance lui a permis de remporter (enfin, pour une actrice de sa trempe) la statuette et ça semble mérité. J’ai été moins convaincu par le reste du casting, forcément un peu éclipsé… Finalement, on ressort de Still Alice en se disant qu’il était sans doute possible de faire là un long métrage bien plus fort que ce qu’il est vraiment, même s’il reste tout à fait correct. Et c’est forcément un peu frustrant…




 Rédiger Un Commentaire