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TimFaitSonCinema
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OMAR M'A TUER

Celle d’Omar Raddad, accusé du meurtre de Guislaine Marchal en 1991, alors qu’il était son jardinier. Il a toujours clamé son innocence et malgré les évidences sur sa non-culpabilité, il a passé sept ans derrière les barreaux avant d’être gracié en 1998 par Jacques Chirac. Mais il n’est toujours pas innocenté…
Verdict:
Un film qui manque vraiment de densité sur une affaire à la fois unique et particulièrement touchante. Dommage parce que Sami Bouajila campe un Omar Raddad très convaincant.
Coup de coeur:

Sami Bouajila

La date de sortie du film:

22.06.2011

Ce film est réalisé par

Roschdy ZEM

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


Que l’affaire Omar Raddad soit adaptée au cinéma n’est pas vraiment une surprise. Un tel fait divers, qui a passionné la France des années 1990, se devait d’être repris par l’industrie actuelle du cinéma, qui manque, il faut le dire, un peu d’ingéniosité et d’originalité. Que Rachid Bouchareb traîne aussi dans les parages (adaptation du livre et production) n’en est pas une non plus tant il a pris l’habitude de s’attaquer aux problèmes de l’intégration des populations immigrées en France à travers l’histoire (voire Indigènes ou Hors la loi) de façon un peu caricaturale. Là, c’est Roschdy Zem qui prend le soin de réaliser le film et si le discours est moins marqué, le film est en grande partie raté.

Omar m’a tuer a au moins un mérite : celui de ne pas tomber dans la caricature que l’on a pu faire de cette affaire : Omar Raddad a été arrêté et reconnu coupable uniquement parce qu’il était arabe. C’est sans doute en partie vrai mais le film a plutôt un regard assez critique par rapport à cet aspect et c’est plutôt bien. Roschdy Zem est quelqu’un d’intelligent et j’avais confiance en lui pour qu’il ne tombe pas dans un panneau un peu trop gros. Mais cela ne l’empêche pas de se prendre les pieds dans pas mal d’autres pièges de réalisation. Le principal problème est que tout est surligné de sorte que plus rien ne parait naturel. La réalisation en fait tellement pour rajouter du sentimentalisme là où l’histoire vraie est assez forte que le spectateur se sent presque agressé et se dit : « mais pourquoi veut-il absolument m’émouvoir, par tous les moyens possibles ? » et quand on commence à se poser cette question, c’est souvent que c’est mal parti.

De plus, le film souffre d’un certain défaut de construction. Le premier quart d’heure est ainsi particulièrement difficile puisqu’on oscille toujours entre 1991, année du meurtre et 1994, année du procès et début du lancement d’une contre-enquête par un auteur en vogue (Vaugrenard dans le film qui représente Rouart dans la réalité). Toutes les scènes avec cet écrivain (joué par un Podalydès en mode « pilote automatique ») ne m’ont pas semblé particulièrement pertinentes, du moins dans leur utilisation telle qu’elle est faite dans le film. Ces séquences sont suffisamment longues pour ne pas être anecdotiques mais pas assez poussées pour avoir un véritable intérêt.

C’est d’ailleurs un peu le problème de tout le film (qui dure quand même uniquement 1h25, ce qui est un peu juste…) : beaucoup d’aspects ne sont pas assez développés. On n’a pas l’impression de rentrer vraiment dans la peau d’Omar Raddad (pourtant superbement interprété par Sami Bouajila), de ressentir ce qu’il devrait ressentir : l’injustice, la force à certains moments et l’abattement à d’autres. Il y a toujours une sorte de distance et de refus d’aller vraiment au fond des choses et c’est tout de même dommage car, avec un tel sujet, il y avait vraiment matière à faire quelque chose.



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