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TimFaitSonCinema
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LULU FEMME NUE

Lulu sort d’un entretien d’embauche qui s’est plutôt mal passée. Elle décide alors de ne pas rentrer chez elle et de prendre un peu de temps pour elle. Au fil de ses rencontres, elle évoluera en apprenant à se retrouver et faire attention à elle.
Verdict:
Karin Viard est bien l’une des meilleures actrices françaises aujourd’hui, ce film le confirme. Mais à part ça, il n’y pas grand-chose à tirer de ce Lulu femme nue qui se laisse malgré tout regarder mais qui s’oubliera presque aussi vite…
Coup de coeur:

Karin Viard

La date de sortie du film:

22.01.2014

Ce film est réalisé par

Sólveig ANSPACH

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Documentariste et réalisatrice, Sólveig Anspach s’est, depuis une vingtaine d’années, fait un petit nom dans le monde du cinéma français, notamment grâce à son dernier film, Queen of Montreuil qui, malgré un nombre d’entrées très faible (50 000 à peine) avait plutôt séduit la critique, notamment par son côté décalé. Personnellement, j’étais passé à côté : j’en avais entendu parler mais il devait passer dans une toute petite salle à des heures pas possibles et j’avais donc lâché l’affaire… Moins d’un an plus tard, revoilà donc la réalisatrice franco-islandaise avec, cette fois-ci, l’adaptation d’une bande dessinée sortie en 2008 (pour le premier tome, le deuxième suivant deux ans plus tard). C’est plutôt à la mode en ce moment, notamment dans le cinéma français. Il n’est que voir Quai d’Orsay, Boule & Bill ou Sur la piste du Marsupilami. Sans parler de La vie d’Adèle – Chapitres I et II qui s’inspire aussi d’une bande dessinée. Il faut dire que c’est devenu de plus en plus compliqué de trouver un scénario original et qu’il faut profiter au maximum des bonnes histoires, qu’elles viennent de la littérature traditionnelle ou de la bande dessinée. Pourtant, Lulu femme nue n’a rien d’original puisqu’il ressemble vraiment à de nombreux autres longs métrages du même genre et qui finissent tous par se ressembler un peu, mettant un protagoniste un peu perdu dans une situation qui va lui redonner goût à la vie. On peut par exemple penser à Henri, de Yolande Moreau. Mais l’exemple le plus frappant ici est le lien à faire avec Elle s’en va, sorti l’année dernière – au-delà du fait que Claude Gensac joue dans les deux films. Le long métrage d’Emmanuelle Bercot montrait une sexagénaire qui décidait de tout plaquer pour partir un peu à l’aventure. Là, c’est exactement la même chose, sauf que la femme est quarantenaire… Il y a bien quelques autres différences, mais on reste quand même tout à fait dans le même genre, déjà balisé et codifié, héritage dont ce long métrage a du mal à se défaire.

C’est Lulu que l’on va donc suivre et on entre d’emblée dans le vif du sujet puisqu’on la retrouve en train de s’habiller au mieux avant un entretien d’embauche qui va plus tourner à l’humiliation qu’autre chose. Quand, au téléphone, son mari en rajoute une couche, la quadragénaire craque et décide de prendre un peu son indépendance en restant loin de chez elle. Cette décision se fait sur un coup de tête, sans qu’elle nous soit vraiment expliquée et c’est en fait là-dessus que tout le film va se construire. Pendant quelques jours (une semaine ? plus ?), Lulu va se laisser porter par les événements et notamment par les rencontres qu’elle va faire : Charles, un homme dont elle va tomber amoureux alors qu’elle ne connaît rien de lui ; Marthe, une grand-mère avec qui elle va nouer une relation très tendre ou encore Virginie, la serveuse d’un bar qui est opprimée par sa patronne. C’est, à travers ces personnes, une certaine frange de la population qui est montrée et le regard portée sur celle-ci me semble toujours un peu discutable, une forme de tendresse à la limite de la condescendance. Ce n’est quand même pas comme dans Elle s’en va où j’avais trouvé cela particulièrement choquant, mais quand même, toute la séquence de l’hôtel, par exemple, m’a mis un peu mal à l’aise… Ces sont en tout cas toutes ces rencontres qui vont changer son regard sur la vie mais surtout sur elle-même. D’ailleurs, le film se construit vraiment autour de chacun des personnages, ce qui donne un aspect assez étrange. On a l’impression de voir des chapitres qui se concentrent chacun sur l’un de ces personnages (il y en a même un où Lulu est absente et où elle est « remplacée » par sa sœur et sa fille). Tout cela se succède à un rythme bien gentillet qui finit un peu par nous endormir.

Ce qui marque le plus, lorsque le générique commence, c’est le côté finalement particulièrement vain de tout ce film. Oui, c’est sûr, on assiste à la transformation d’une femme qui, à travers ses pérégrinations et ses rencontres, aura pu reprendre confiance en elle et retrouver une place dans le monde. Mais c’est quelque chose déjà vu et revu et la mise en scène de la réalisatrice n’apporte pas non plus énormément de nouveautés avec une esthétique que, là encore, on a le sentiment d’avoir expérimenté dans de nombreux autres films. C’est plutôt propre mais il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier. Heureusement, il y a des personnages plus hauts en couleur qui égaient le film (notamment ces deux frères totalement cartoonesques), quelques séquences un peu plus intéressantes et puis, il y a Karin Viard. Pleine d’humanité et de sensibilité, elle est tout simplement géniale dans ce rôle de femme simple qui n’est pas si simple à appréhender. Il faut en effet éviter de faire tomber ce personnage dans le cliché, ce qu’elle parvient parfaitement à faire. Au moins ce film aura-t-il permis de rappeler qu’elle est aujourd’hui l’une des actrices qui a le plus de talent dans le cinéma français et, surtout, qu’elle peut jouer sur tous les registres. A défaut de nous apporter grand-chose cinématographiquement, c’est déjà un objectif que remplit Lulu femme nue… Les autres rôles eux, sont tenus correctement bien qu’il n’y ait rien qui m’ait particulièrement enchanté. En fait, c’est un peu à l’image de ce film qui, s’il n’est pas déplaisant, peine réellement à séduire sur la durée et à nous émouvoir ou, au moins, à nous intéresser. En fait, et c’est peut-être le plus « grave », Lulu femme nue laisse globalement indifférent, tant il ressemble à ce qu’on a pu voir un bon nombre de fois…


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mht 11.02.2014, 11:45

Jugement un peu sévère non ? Le film n'est certes pas grandiose, et du côté des images surtout, non sans clichés (Karine Viard qui respire face à la mer, par exemple !!!! bof, bof !!!) mais on ne s'y ennuie pas et il y a quand même quelques belles images de paysages, des seconds rôles hilarants et originaux (ça tu le dis), une fin un peu inattendue, des répliques intéressantes et surtout une prestation exceptionnelle de Karine Viard qui emporte le film ! Donc au final, moi, j'ai plutôt bien aimé quand-même !


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