Toggle navigation
TimFaitSonCinema
Son couple semble en danger, son père est sur le point de mourir, son frère est un être très peu sociable et ses enfants ne font rien pour l’aider. Aidan est un peu au fond du trou et il va devoir prendre sa vie en main pour essayer de s’en sortir et rentrer pour de vrai dans le monde adulte avec tout ce qu’il y a à y affronter…
Verdict:

Le rôle de ma vie, malgré de vrais défauts (un côté un peu trop convenu, des longueurs évitables), n’en reste pas moins un film qui finit par charmer le spectateur, notamment du fait d’une écriture qui parvient bien à mélanger drame et moments plus légers. Et il prouve que Kate Hudson peut (très) bien jouer, quand elle est correctement dirigée.

Coup de coeur:

Kate Hudson

La date de sortie du film:

13.08.2014

Ce film est réalisé par

Zach BRAFF

Ce film est tagué dans:

Drame familial

Chargement...


 La Critique


Dix ans déjà ont passé depuis que Zach Braff a réalisé Garden State, son premier film, devenu culte pour beaucoup (personnellement, je ne l’ai toujours pas vu). C’était surtout un succès immense compte tenu du très faible budget de départ (moins de trois millions de dollars) et ça projetait sur le devant de la scène un acteur jusque-là un peu inconnu au bataillon et qui, avec ce long métrage en partie autobiographique, trouvait la consécration. Depuis, alors qu’on pensait que sa carrière allait réellement décoller, il s’est un peu fait oublier, si ce n’est qu’il a joué pendant des années le rôle principal dans Scrubs, une série qui a connu pas mal de succès. Mais sinon, sur grand écran, ça a été bien plus compliqué avec peu de films et aucun qui n’a connu un grand succès, sinon Le monde fantastique d’Oz dans lequel il tenait un rôle secondaire. Tout le monde l’attendait donc un peu au tournant et s’interrogeait sur le pourquoi de son absence, notamment en tant que réalisateur. Et puis, l’an dernier, on a retrouvé Zach Braff, mais pas forcément là où on l’attendait puisque c’était sur une plateforme de financement participatif (ce fameux crow-funding de plus en plus à la mode) et, en moins de quarante-huit heures, il avait récolté l’argent qu’il estimait nécessaire pour tourner un nouveau film, prouvant bien qu’il y avait une véritable attente autour d’un prochain long métrage de sa part. En moins d’un an, il a donc réussi à mettre en image un scénario qu’il avait lui-même écrit et qui, une nouvelle fois, semble faire la part belle à des expériences personnelles, puisque c’est l’histoire d’un acteur qui galère dans sa vie professionnelle et qui connaît tout un tas de contrariétés au niveau personnel. Et, alors, pour son retour derrière la caméra (et devant aussi puisqu’il tient le rôle principal), Zach Braff réussit-il son pari ?

 

L’histoire globale du film est plutôt « joli » car elle plonge un homme (en fait une espèce d‘adolescent attardé) dans la « vraie » vie alors que les coups du sort s’accumulent pour lui. Cela vient notamment du fait que son père est à l’article de la mort et ne peut donc plus payer la scolarisation de ses petits enfants dans une école traditionnelle juive. C’est donc pour Aidan le début d’une prise de conscience qui va l’amener à faire des choses que lui-même ne croyait sans doute pas possible (par exemple essayer de faire l’école à la maison). Et cela va aussi la changer la vie de ses proches, notamment celle de sa femme (une Kate Hudson excellente), de ses enfants, de son frère, mais aussi de son père. Au cours d’une première moitié plus réussie (car moins convenue), on voit plutôt tout ce qui accable Aidan et comment il essaie de gérer tout cela du mieux possible. C’est souvent drôle, caustique et on a une vraie empathie pour ce personnage qui découvre peu à peu ce que signifie réellement d’être un adulte responsable et de devoir gérer des problèmes parfois pas loin d’être insolubles. Son frère, par exemple, semble être un sacré zozo dont il est obligé de prendre soin à sa façon afin de favoriser un rapprochement avec un père qui n’a pas toujours été le plus présent pour eux. Il y a dans cette première heure quelques scènes vraiment réussies et un rythme d’ensemble qui parvient vraiment à tenir le spectateur en haleine. Le souci, c’est que, dans la seconde partie, c’est bien moins le cas et, alors qu’il essaie de trouver les solutions à tous ses problèmes, le rythme se fait moins intéressant et, surtout, Le rôle de ma vie finit par trop faire penser à de nombreux films indépendants américains, estampillés Sundance, auquel il ressemble un peu trop.

 

La musique (de l’indé pop avec Bon Iver comme figure de proue principale), les plans, le côté faussement détaché de la réalisation, tout cela n’est pas inconnu et on reconnaît aisément la pate du « nouveau » cinéma américain, celui qui se veut cool et original, mais qui, forcément, commence à ne plus l’être puisqu’ils sont beaucoup trop à faire des longs métrages du même genre. C’est surtout le cas dans le dernier tiers où, honnêtement, on tombe un peu dans le trop plein facile de bons sentiments avec un Aidan qui parvient à régler tous les problèmes, même certains qui arrivent comme un cheveu sur la soupe (comme cette histoire avec sa femme au travail dont je n’ai toujours pas compris l’intérêt). Cette fin manque un peu trop d’originalité et retombe largement dans des sentiers battus et rebattus, en accumulant en plus des longueurs largement évitables. Mais là où Zach Braff est plutôt doué, c’est dans la manière qu’il a de mélanger de façon très étroite le drame et la comédie. En effet, ce qui se passe n’est pas toujours drôle mais le traitement qui en est fait est plein d’un humour, parfois un peu noir ou grinçant, mais jamais absent. On rigole souvent jaune devant ce qui se passe. Ainsi, Le rôle de ma vie développe un ton propre qui donne un vrai charme au film, et permet au spectateur d’apprécier les personnages et leurs péripéties. Mais, en même temps, jamais je n’ai été réellement ému par ce film. Ce n’est pas faute d’avoir envie (car c’est un film où on a envie de se laisser porter) mais, à mon goût, l’ensemble a un côté un peu trop « artificiel » (on veut trop nous tirer les larmes des yeux) qui m’a empêché d’être plus ému que cela. Mais, au moins, malgré ses imperfections, peut-on dire du Rôle de ma vie qu’il est réussi, ce qui n’est déjà pas si mal…




 Rédiger Un Commentaire