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TimFaitSonCinema
Dory, le poisson tout bleu qui ne se souvient jamais de rien, vit maintenant depuis un an avec Nemo et son père Marin. Mais, peu à peu, des souvenirs de sa jeunesse lui reviennent, notamment avec ses parents. Elle se lance alors dans une grande aventure pour les retrouver, même si, avec sa mémoire défaillante, c’est loin d’être évident de traverser l’océan et de chercher ses proches…
Verdict:

Malgré une bonne volonté visible et un travail visuel de qualité, Le Monde de Dory ne parvient jamais à réellement séduire. C’est mignon, par moments amusant, parfois émouvant, mais l’ensemble manque clairement de consistance, d’originalité et de deuxième degré de lecture pour être davantage réussi.

Coup de coeur:

Ce poulpe caméléon, très bon personnage secondaire

La date de sortie du film:

22.06.2016

Ce film est réalisé par

PIXAR

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Si les studios Pixar ont connu le succès dès leur premier film avec Toy Story, on peut dater à 2003 le véritable début de la grande saga du studio d’Emeryville. En effet, avec Le Monde de Nemo, Pixar prenait une toute nouvelle dimension, à la fois grâce au triomphe public (ça reste à ce jour le plus gros succès en France en termes de spectateurs et ça a longtemps été le film d’animation qui a rapporté le plus dans le monde) mais également à la reconnaissance de la profession puisqu’il a remporté l’Oscar du Meilleur film d’animation, le premier d’une longue série pour les films maisons. De mon côté, c’est aussi le premier Pixar que j’ai vu au cinéma et je me souviens bien avoir pris une sacrée claque, visuelle mais également dans l’émotion. Cette histoire d’un petit poisson et de son père qui peinaient à se retrouver m’avait vraiment fait quelque chose à l’époque. Depuis, Pixar est encore monté en gamme, tant du côté de l’animation que dans le domaine des sentiments, avec quelques petits bijoux (WALL.E, Là-Haut ou encore Toy Story 3 en sont les meilleurs exemples) et, de mon côté, je n’en ai pas raté un seul au cinéma, puisque c’est devenu une petite tradition pour moi d’aller voir le nouveau Pixar et d’espérer encore m’émerveiller devant leurs prouesses. Si, depuis quelques années, les productions étaient un peu moins bonne (tout en restant à un niveau largement au-dessus de la moyenne du genre), Vice-Versa avait rappelé à tout le monde que le studio d’animation était loin d’avoir rendu les armes. Le Monde de Dory marque le retour d’Andrew Stanton, l’un des historiques du studio, aux manettes, huit ans après WALL.E et quatre après un passage raté du côté de la prise de vue réelle avec John Carter. Avec un certain retour aux sources, est-ce pour autant une réussite ?

 

Plus qu’une suite (même si l’histoire se passe un an après la fin du Monde de Nemo), ce nouveau film Pixar se sert d’un personnage qui était au départ secondaire pour en faire le véritable héros ici. Sur le principe, ce n’est pas forcément rassurant… Il y a treize ans, Dory était ce petit poisson bleu à la mémoire défaillante que l’on trouvait tous si mignon et qui apportait la dose d’humour nécessaire à tout bon Pixar. Dans ce nouveau film, c’est lui qui prend le rôle principal, n’étant alors plus le vecteur de comédie mais bien celui de l’émotion (en tout cas, c’est ce qui est recherché). C’est autour de lui que tout va se construire et, de fait, Nemo et son papa Marin ne sont pas vraiment utiles au récit. On a l’impression qu’ils sont présents parce que ça doit être une suite et qu’on doit retrouver des personnages identiques mais, dans les faits, ils ne servent absolument à rien. Si le personnage central n’est pas le même, cela n’empêche pas les scénaristes de construire le film presque exactement de la même façon, avec une sorte de road-movie à travers les fonds marins, permettant de faire la rencontre de différents protagonistes et une partie dans un univers plus « humain » (ici un institut de biologie marine). D’ailleurs, globalement, on passe assez peu de temps dans l’océan, le vrai et bien plus dans cet espèce d’aquarium géant, bien moins propice à la poésie. On reste donc dans des rails bien tracés dans la narration et tout, ou presque, est cousu de fil blanc. Les ficelles sont grosses, mais, surtout, on a l’impression de ne pas pouvoir s’empêcher de les voir. Alors, l’émotion et la surprise ne sont pas vraiment au rendez-vous. Quelques touches d’humour et des personnages secondaires amusants (comme Hank, ce poulpe caméléon) apportent un peu de fantaisie mais ça reste bien trop peu. Et que dire de la fin, particulièrement bâclée, comme si les scénaristes étaient totalement à court d’idée.

 

Forcément, l’univers visuel est soigné, avec un souci du détail toujours étonnant et des rendus magnifiques, notamment dans l’eau mais, au fil du temps, on s’est habitué à cette qualité esthétique et on n’est plus émerveillé. C’est sans doute d’une certaine manière la rançon de leur talent mais, maintenant, quand on va voir un Pixar, on sait qu’on en prendra plein les yeux et on ne les attend plus là-dessus. En fait, si ce Monde de Dory est plus frustrant que réussi, c’est parce qu’on sent que tous les éléments sont là pour en faire quelque chose de mieux, mais que tout est fait de manière tellement mécanique que l’ensemble perd de son charme. Le problème de départ du personnage central est fort, mais n’est finalement jamais utilisé comme il pourrait l’être pour aller plus loin dans l’émotion. C’est juste vu comme l’élément déclencheur de toutes les aventures, mais pas plus. En restant dans une sorte de zone de confort, Andrew Stanton et ses équipes ne réussissent jamais à donner à leur œuvre le soupçon de folie, d’émotion ou de créativité visuelle, qui lui permette de véritablement se démarquer. En fait, j’ai surtout l’impression que, treize ans après ma découverte de Pixar, ce Monde de Dory boucle d’une certaine manière la boucle de ma « relation » avec le studio californien. Je me demande si je n’ai pas un peu passé l’âge de me régaler avec leurs films d’animation. Et je dis ça tout en espérant être ébloui par Toy Story 4, même si, au fond de moi, je suis plus qu’inquiet sur cette suite d’une trilogie qui formait un tout absolument parfait. On verra bien, et peut-être que je me trompe, mais j’ai tout de même la sensation qu’une page s’est tournée pour moi, mais qu’est-ce qu’elle fut belle pendant toutes ces années avec des films que je n’oublierai jamais. 




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