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TimFaitSonCinema
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LE FONDATEUR

Au milieu des années 50, Ray Kroc est un représentant de commerce qui peine à vendre ses produits. Lors de l’une de ses tournées, il rencontre les frères McDonald, qui viennent d’ouvrir un restaurant au concept révolutionnaire et qui fait fureur. Il va alors leur proposer de le franchiser et va peu à peu s’en approprier les mérites au fur et à mesure que les enseignes ouvrent à travers le pays.
Verdict:

Même si le travail de reconstitution des années 50 est de qualité et si Michael Keaton fait le travail, cela ne permet pas de sauver un long métrage bien trop linéaire et illustratif pour avoir un réel intérêt. Le scénario se contente juste de dérouler l’histoire de Ray Kroc, sans jamais que de véritables enjeux soient posés. Sans doute un documentaire bien foutu aurait été bien plus intéressant que ce long métrage finalement un peu triste…

Coup de coeur:

Le travail de reconstitution

La date de sortie du film:

28.12.2016

Ce film est réalisé par

John Lee HANCOCK

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


Depuis quelques années, le cinéma américain s’intéresse de plus en plus à des personnages dont on ne connaît pas forcément bien l’histoire mais qui ont une importance énorme puisqu’ils sont à l’origine d’entreprises qui ont aujourd’hui une place considérable dans l’économie et même la société mondiale. Faut-il y voir un signe du fait qu’Hollywood se penche d’une manière un peu décalée sur ce qui fait l’Amérique ou plutôt celui d’une certaine paresse puisque cette démarche s’inscrit dans un nombre de biopics qui semble aujourd’hui de plus en plus important ? Selon moi, la réponse se trouve dans un entre-deux et dépend surtout de la qualité du long métrage en question, notamment dans sa manière de proposer des thématiques intelligentes et pas seulement de dérouler l’histoire d’un homme sans poser d’enjeux… Toujours est-il que ces derniers temps, la vie de Mark Zuckerberg (créateur de Facebook) a été adaptée (dans The social network), ainsi que Steve Jobs (Apple), qui a même eu droit à deux longs-métrages (Jobs puis Steve Jobs). Et ce fut également le cas pour Walt Disney, avec un angle un peu différent puisque Dans l’ombre de Mary s’intéressait davantage à Pamela Travers, l’auteur de Mary Poppins. D’ailleurs, c’est déjà John Lee Hancock qui était aux manettes de ce film et qui n’en faisait finalement pas grand-chose de bien convaincant. Il faut dire qu’à part deux scénarios pour Clint Eastwood (dont celui du magnifique Un monde parfait), l’Américain est surtout connu pour avoir mis en scène The Blind Side, qui a valu un Oscar à son actrice principale, Sandra Bullock, mais qui était d’une nullité abyssale… Franchement, je n’étais pas vraiment convaincu sur l’identité du réalisateur pour mettre en images la manière dont Ray Kroc a construit une société qui est devenue aujourd’hui une sorte d’empire à travers le monde. Et le long métrage n’a jamais réussi à me faire changer d’avis… Tellement que j’ai finalement peu de choses à en dire…

 

Le scénario du film fait partie depuis un certain temps de la célèbre blacklist, celle des scripts de (très) grande qualité qui n’ont pas encore été mis en production. D’ailleurs, les frères Coen s’y sont longtemps intéressés avant de renoncer pour se consacrer à Ave, César !. Je pense que cela tient plus à la personnalité qui est au centre et de l’histoire de la création de ce qui est aujourd’hui un mythe qu’au scénario à proprement parler, pourtant écrit par celui du Wrestler, film que j’avais plutôt apprécié. En effet, ce script est d’une platitude assez incroyable, enchaînant les séquences comme autant de passages obligés de ce genre de biopics : des débuts compliqués de Ray Kroc à la réussite insolente en passant par les différentes étapes de la conquête du pouvoir. L’histoire racontée ne met aucunement en perspective le parcours de Kroc et, surtout, elle ne repose jamais sur de véritables enjeux, de telle sorte que tout est mis sur le même plan. De nombreux points pourtant intéressants ne sont pas du tout traités, notamment la relation entre les deux frères McDonald ou encore le couple que Ray forme avec sa femme. Si on apprend des choses, je ne dis pas le contraire, cela est mis en images de manière tellement linéaire et plate que l’on ne retient au bout d’un moment que les informations et même plus la manière dont elles nous sont montrées. En termes de mise en scène, on ne peut pas dire que John Lee Hancock soit très performant, se contentant d’accompagner de manière assez paresseuse et illustrative son scénario. Même la partition du pourtant talentueux Carter Burwell est largement oubliable. On peut tout de même noter le travail assez intéressant dans la reconstitution lors de la première moitié du film. Michael Keaton, lui, est plutôt bon mais il ne parvient jamais non plus à donner une dimension supérieure à un long métrage qui aurait sans aucun doute gagné à être réalisé par les frères Coen, qui auraient réussi à mettre de la vie là où il en manque franchement…




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