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TimFaitSonCinema
Max et Léon sont deux amis d’enfance qui vivent à Mâcon. Véritables tire-au-flanc, ils passent leur journée à en faire le moins possible et à boire des coups. Quand la guerre est déclarée en 1939, ils se voient obligés de devenir soldats. En faisant tout pour éviter leur sort, ils vont vivre des aventures complètement dingues…
Verdict:

Après une première demi-heure vraiment compliquée pour mettre en place les enjeux, Max et Léon s’avère être un très bon divertissement, plutôt bien foutu et vraiment très drôle par moments. On ne peut pas dire que l’on tient la comédie du siècle mais les deux compères du Palmashow réussissent tout de même leur pari : faire rire sur la Seconde Guerre Mondiale. Et ce n’est déjà pas si mal…

Coup de coeur:

Certaines séquences, appelées à devenir cultes

La date de sortie du film:

02.11.2016

Ce film est réalisé par

Jonathan BARRÉ

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Autant dire les choses d’entrée, je ne connais pas du tout le Palmashow. Ce duo de comiques qui s’est fait repérer par internet avant de sévir sur la chaine Direct 8, a entre autre fait parler de lui pour ses chansons parodiques. Personnellement, je suis toujours passé à côté et j’ai sans doute tort, d’ailleurs (même si, au fond, je n’ai jamais été un immense fan des humoristes en tout genre). Cette méconnaissance de l’univers de Grégoire Ludig et David Marsais (les vraies identités qui se cachent derrière le nom de scène) a sans doute fait que je n’ai pas compris certaines références et clins d’œil en tout genre, mais c’est aussi le gage d’une certaine impartialité. Ce n’est en tout cas pas pour cette raison que j’allais voir au cinéma le premier film des deux compères, qui en ont écrit le scénario mais qui ont laissé la réalisation à Jonathan Barré dont c’est aussi le premier long métrage au cinéma, après s’être plutôt occupé de formats courts pour la télévision (Nos chers voisins ou encore La petite histoire de France). Alors pourquoi ? Je pense que c’est plutôt le fait que ce soit une pure comédie sur ces années sombres qui m’a beaucoup plu au départ. En effet, si cette période historique a été plus qu’abondamment traité au cinéma et de presque toutes les manières (il sort une dizaine de films par an en moyenne sur la Seconde Guerre Mondiale), on ne trouve finalement pas tant de comédies que cela qui se basent véritablement sur cet épisode douloureux. A première vue, et sans parler des comédies dramatiques comme La vie est belle par exemple, je ne vois que des films assez anciens que peuvent être Papy fait de la résistance, La grande vadrouille ou encore la série de la Septième Compagnie. D’ailleurs, le duo du Palmashow ne s’est jamais caché que leur premier film se voulait un hommage à ses longs-métrage qui sont entrés dans l’imaginaire collectif. Parviennent-ils pour autant à livrer un film à la fois drôle et moderne ?

 

Franchement, après une demi-heure, j’étais plus qu’inquiet… En effet, j’ai trouvé la mise en place particulièrement laborieuse : manquant à la fois d’humour et de rythme, le début du long métrage est même un peu raté. Il y a bien quelques sourires provoqués mais je me suis dit que si ça restait de ce niveau, la suite allait être franchement compliquée. Finalement, les choses s’améliorent peu à peu et Max et Léon trouve un rythme de croisière bien plus intéressant au fur et à mesure que le scénario déroule, pour se terminer de manière bien plus convaincante. C’est sans doute mieux que les choses se passent comme cela que l’inverse. Dans sa construction, on sent évidemment que c’est avant tout un film à sketchs, avec des situations différentes qui amènent d’ailleurs un style d’humour diversifié. La structure globale (le fait que les deux doivent raconter leur histoire depuis le début de la guerre sous peine de mourir) est finalement plutôt pas mal trouvée car elle permet complètement ce découpage en séquences assez nettement différenciées,  à la fois dans le temps et dans l’espace. Pour le reste, c’est un scénario loufoque et truffé d’incohérences assumées qui permet aux deux personnages principaux de se retrouver dans différents points chauds de la guerre (un camp d’entrainement, Londres, la Syrie, une prison allemande, une Kommandantur,…) au gré d’un voyage plus ou moins contraint. Autant de lieux qui sont l’occasion pour les deux « soldats » de montrer à la fois leur sens de la débrouille (sans forcément toujours le faire exprès) mais aussi leur couardise et leur flemme légendaire (qui, de fait, leur sauve souvent la vie). On ne peut pas dire que le propos général du long métrage soit particulièrement fin mais certaines références à ce qui se passe aujourd’hui sont tout de même à noter et donnent un (tout petit) peu d’épaisseur à l’ensemble. Au niveau de l’humour pur, le duo de comiques donne dans un peu tous les genres, du jeu de mots à l’absurde en passant par le plus grivois ou le comique de situation.

 

Tout n’est pas forcément bon à prendre mais on peut tout de même dire que la densité est là et dans la deuxième partie du long métrage, certaines séquences sont même vraiment excellentes. Ce qui est bien, c’est que tout le monde en prend pour son grade et il n’y a de quartier pour personne. On est parfois à la limite du politiquement correct mais, globalement, ça reste dans les clous. Forcément, c’est toute une galerie de personnages qui est croisée au long de ces aventures, du résistant au collabo en passant par les élites militaires ou les espions et on ne peut pas dire que les clichés soient évités. Le scénario reste plutôt dans une image que l’on se fait de chacun de ces stéréotypes. Mais c’est tellement assumé que ça parvient à rester globalement drôle. Et cela donne lieu à de très nombreuses apparitions de guests, plus ou moins loufoques (Christophe Lambert est par exemple lunaire). Chacun s’en donne à cœur joie et du côté des acteurs principaux, les deux compères sont à fond dans des personnages qu’ils se sont écrits sur mesure (s’ils étaient mauvais, ça serait quand même le comble). Mention spéciale également pour Nicolas Marié, qui dynamite les scènes où il apparaît et pour Alice Vial (qui s’avère être la coscénariste des Innocentes) dont c’est le premier rôle important au cinéma. La mise en scène est plutôt honnête, avec une reconstitution bien foutue, des références très nombreuses et des effets spéciaux volontairement retro. Je pense que c’est vraiment le type de long métrage qui pourrait mériter un second visionnage car je suis sûr qu’il y a beaucoup de blagues, de références et de clins d’œil qui ne sont pas forcément détectées au premier abord. Honnêtement, à part dans le premier tiers, on ne s’ennuie pas et certains passages sont même vraiment drôles, pour peu qu’on aime l’humour absurde et le politiquement incorrect. On ne peut pas demander beaucoup plus aux deux compères du Palmashow qui réussissent finalement leur examen de passage au cinéma de façon tout à fait honnête.




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