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TimFaitSonCinema
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JASON BOURNE

Alors qu’il essayait de se cacher, Jason Bourne est rattrapé par son passé et est obligé de refaire surface pour tenter de comprendre qui il est vraiment. Une nouvelle fois, les services secrets américains sont à ses trousses. D’Athènes à Las Vegas, en passant par Berlin et Londres, le célèbre agent secret va encore devoir se sortir de nombreuses situations périlleuses…
Verdict:

Si on aime le style Greengrass, ce qui est plutôt mon cas, on ne peut pas être déçu par le côté action du film, avec certaines séquences vraiment très impressionnantes. C’est juste dommage qu’elles s’inscrivent dans un scénario aussi plat et prévisible. Mis à part celui interprété par Alicia Vikander, les personnages principaux n’ont que trop peu d’intérêt pour donner au long métrage une réelle puissance dramatique. 

Coup de coeur:

La séquence d’Athènes

La date de sortie du film:

10.08.2016

Ce film est réalisé par

Paul GREENGRASS

Ce film est tagué dans:

Film d'action

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 La Critique


Sans que je m’en sois vraiment rendu compte, presque neuf ans ont passé depuis la sortie de La vengeance dans la peau, dernier volet d’une trilogie qui a, d’une certaine façon, révolutionné les codes du film d’action (il suffit de voir les derniers James Bond et la manière dont ils cherchent à se rapprocher de ce style). Il faut dire que, avec Paul Greengrass aux commandes (sauf pour le premier volet, réalisé par Doug Liman), la manière de filmer les scènes d’action avait franchement évolué pour aller vers quelque chose de plus « brut » et d’hyper rythmé. Pour moi, le dernier épisode reste d’ailleurs une véritable référence du genre. Et puis, cette trilogie avait également un vrai fond avec l’histoire de cet homme qui part à la recherche de son passé et qui comprend peu à peu qu’il n’est que le pion d’organisations bien plus compliquées. Après ces trois opus qui se tenaient parfaitement, Paul Greengrass a décidé de s’arrêter là avec ce personnage, entraînant le fait le retrait de Matt Damon, qui ne se voyait pas tourner un quatrième épisode sans son réalisateur fétiche. Mais, pour les producteurs, Jason Bourne était un personnage qu’il était encore nécessaire d’exploiter et c’est comme cela qu’est né Jason Bourne : l’héritage, drôle de film réalisé par Tony Gilroy (co-scénariste des trois premiers épisodes), qui s’inscrit dans les traces des films précédents tout en essayant de s’en écarter avec un nouveau héros (Aaron Cross / Jeremy Renner) mais une intrigue qui recoupe celle d’origine. Finalement, alors que le projet d’une suite était évoqué, Paul Greengrass a choisi de reprendre du service, entraînant donc avec lui Matt Damon pour un véritable quatrième épisode de la saga Jason Bourne. Passée l’excitation de retrouvailles avec notre amnésique préféré, il est temps de voir si, neuf ans plus tard, Jason Bourne tient toujours la forme et si le retour aux affaires de ceux qui ont vraiment fait la série est une réussite.

 

Très rapidement, on comprend la volonté de nous montrer un Jason Bourne plus brut que jamais, le tout avec une première scène très peu utile dans le scénario mais révélatrice du côté presque bestial du héros : tout muscle dehors, il assomme un autre boxeur d’un seul coup de poing dans un combat clandestin. Et c’est en fait le problème de tout le long métrage : Jason Bourne n’est plus vraiment le personnage intéressant et contrasté qu’il était auparavant mais apparaît ici uniquement comme une sorte de prétexte autour duquel une histoire va se développer. De fait, il ne dit presque rien pendant le film (certains ont compté qu’il ne prononce pas plus de vingt-cinq répliques) et se « contente » d’être au cœur des différentes scènes d’action qui vont scander le film. Ce côté mutique du héros pourrait être traité de manière intéressante mais on a surtout le sentiment que les scénaristes n’avaient plus grand-chose à raconter sur le personnage en lui-même. Car si c’est encore son passé qui est au cœur de l’intrigue (ces flashbacks pas toujours agréables visuellement en prime), avec des révélations sur le rôle de son père dans son passé, ce n’est pas cela qui est le sujet principal du long métrage. Car ce qui est au cœur de Jason Bourne, c’est bien un thème qui est vraiment à la « mode » parce que dans l’actualité : la cohabitation, a priori presque impossible entre sécurité et libertés individuelles. Ainsi, le Directeur de la CIA est de mèche avec le fondateur d’un géant d’internet pour récolter des données, mais ce dernier cherche à mettre fin à ces manigances… On a l’impression d’avoir vu ce « débat » sur a surveillance de masse dans un nombre incalculable de films récents. Le souci, c’est que ce qui faisait l’originalité de la saga Jason Bourne (recherche de l’identité, questionnements sur la vengeance,…) est presque effacé au profit de quelque chose de bien plus formaté, d’autant que Paul Greengrass évite soigneusement le côté politique du sujet.

 

Et c’est d’ailleurs le scénario dans sa globalité qui semble bâclé puisqu’on s’attend absolument à tout et qu’il n’y a aucun rebondissement. Bien trop mécanique (on passe d’une ville à l’autre comme autant de manières de faire des scènes d’action), il ne nous surprend jamais et la grande majorité des personnages principaux manquent d’à peu près tout pour avoir un réel intérêt (notamment ceux interprétés par Tommy Lee Jones et Vincent Cassel, bien trop lisses). Le vrai rôle intéressant du film, c’est celui tenu (avec talent, comme toujours) par Alicia Vikander. Mélange de fausse candeur et d’une bonne dose de capacité à la manipulation, cette responsable de la cellule de cyber-espionnage est vraiment le personnage ambigu du long métrage. On a hâte de voir comment elle va évoluer dans les prochains épisodes, qui ne manqueront évidemment pas. Au-delà de l’histoire racontée, si on va voir ce genre de films, c’est également pour en prendre plein les mirettes en termes d’action et, de ce côté-là, on peut dire qu’on est plutôt servi. Hyper-rythmé, Jason Bourne nous livre largement son quota de séquences où le spectateur prend son pied. J’ai particulièrement été marqué par toute la séquence à Athènes : au milieu d’une manifestation et au cœur d’une ville à feu et à sang (littéralement), Jason et la fidèle Nicky (de retour) doivent échapper à la menace de la CIA. C’est visuellement dément et le rythme donné par le montage et la musique en fond, est vraiment incroyable. Vingt minutes de très grand cinéma d’action, qui laisse le spectateur accroché à son siège. Je serai un peu plus mesuré sur la poursuite en voiture (ou autre chose…) dans les rues de Las Vegas. Elle est tellement irréaliste qu’elle devient rapidement presque plus drôle qu’autre chose, ce qui est presque gênant à ce moment-là du long métrage. D’ailleurs, on peut dire globalement que, par rapport aux épisodes précédents, la façon dont Bourne s’en sort à chaque fois est encore moins crédible… Il reviendra, c’est certain, et j’espère qu’un effort sera fait pour mieux mettre en valeur des scènes d’action toujours aussi géniales.




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