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TimFaitSonCinema
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INVICTUS

En 1995, Nelson Mandela n'est élu que depuis un an et se profile la Coupe du Monde de Rugby en Afrique du Sud. Contre l'avis de tous ses conseillers, Mandela décide alors de faire de cette équipe, symbole de l'apartheid, le trait d'union entre les communautés noires et blanches.
Verdict:
Forcément, j'attends tellement d'Eastwood que j'ai été un peu déçu. Le fait de prendre pour sujet la destinée de tout le peuple sud-africain fait parfois un peu perdre le fil de son cinéma et c'est un peu dommage.
Coup de coeur:

Morgan Freeman

La date de sortie du film:

13.01.2010

Ce film est réalisé par

Clint EASTWOOD

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


Bien sûr, pour moi, ce film représentait le premier (si ce n'est le principal) événement cinématographique de l'année. Eastwood + Rugby + Mandela + Morgan Freeman + Matt Damon, sur le principe, c'est vraiment de la dynamite. Mais, j'en suis ressorti en partie déçu. Quoi, moi, déçu d'un Eastwood !? Il faut que tu y réfléchisses quand même... A froid, le sentiment reste le même. Bon, c'est tout relatif et je vais m'en expliquer.

Cela repose en fait sur le principe même du film : celui de raconter le destin d'un peuple (celui d'Afrique du Sud). Le sujet, bien que très intéressant, me semble un peu trop ambitieux pour Eastwood. En effet, s'il se concentre sur deux personnages principaux, Nelson Mandela et François Pienaar, le capitaine des Springboks, c'est bien la destinée des Sud-africains qu'il est donné de voir et, toute la scène de la finale, le match et les réactions de ceux qui les regardent (blancs et noirs qui se réconcilient avec l'image, d'ailleurs discutable (nous y reviendrons), de ce petit enfant noir qui se rapproche peu à peu des policiers blancs) en est le signe le plus éclatant.

Mais, dans cette volonté globale, Eastwood semble perdre un peu de ce qui est sa force principale : les scènes intimistes, d'introspection de ses personnages principaux. Et c'est ce qui manque principalement dans ce long métrage. En effet, les deux personnages principaux ne sont pas assez approfondis pour ce qu'ils sont vraiment. Même si, en toile de fond, on comprend la tristesse de l'homme Mandela, puisqu'il est en froid avec ses enfants (c'est une manie eastwoodienne de toujours évoquer cette question), ce problème n'est jamais creusé et toujours survolé. Mais, c'est surtout pour le personnage de François Pienaar que c'est le plus gênant. En effet, la première scène où on le voit, montre que sa famille est particulièrement virulente envers le nouveau président en particulier et le peuple noir en général. Mais, c'est ce joueur qui, transformé par une rencontre avec le président en personne, va essayer de faire changer la mentalité de ses coéquipiers afin de faire évoluer les mentalités dans tout le pays. L'évolution intime de ce joueur ne nous est pas donnée à voir, elle est un fait et c'est un peu dommageable car il y avait là une matière intéressante, celle de la transformation de mentalité d'un homme qui précède celle d'un pays et qui est nécessaire à celle-ci.

Enfin, selon moi, Eastwood en fait un peu trop parfois, comme dépassé par le sujet. C'est notamment le cas lors de cette séquence de la finale : trop de points de vue, trop de clichés (celui de l'enfant noir et des policiers, des gardes du corps), et surtout, la scène du drop final, qui est vraiment too much (ralenti, musique...). Peut-être le problème principal de ce film est qu'il est particulièrement optimiste, sans aucun doute le plus positif d'Eastwood parmi ceux des dix dernières années. Bien sûr, l'histoire vraie incite à une forme d'optimisme, qu'Eastwood amplifie lui-même, mais la situation actuelle en Afrique du Sud et toutes les questions qui se posent, encore aujourd'hui, sur les Springboks (problème de diversité ethnique) incitent à une peu plus de prudence.

Passons maintenant aux points positifs, parce qu'ils sont tout de même nombreux. Le premier est l'émotion qui transparaît lors de nombreuses scènes, celles qui montrent l'évolution de ce pays (celle avec les enfants qui apprennent à jouer au rugby, celle lorsque Mandela rentre sur le terrain pour la finale). Toute cette histoire vraie, celle de la Coupe du Monde de Rugby, contée par Eastwood, garde tout de même une force incroyable. Les scènes de jeu, pour le rugby, sont particulièrement réussies, même pour les connaisseurs. La vitesse, la puissance, la technique ou la fluidité : tout est conservé. Bien sûr, ce n'est pas un film sur le rugby et encore moins un film de rugby, mais, pour la crédibilité d'ensemble du long métrage, il était nécessaire que toutes ces scènes soient réussies. Enfin, pourquoi n'avoir pensé plus tôt à Morgan Freeman en Mandela. La ressemblance physique saute aux yeux et l'acteur est parfait dans ce rôle. Un beau film, tout de même, et un nouveau visionnage ne sera peut-être pas de trop pour affiner un peu mon analyse.

REVU LE 02/02/2010



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