Vu en avant première, le film était suivi d’une intervention de Jean Douchet, un des grands connaisseurs actuel du cinéma et particulièrement d’Eastwood. Ce long métrage est sans doute un peu moins bien que les deux derniers du réalisateurs (faut aussi voir d’où il part…) mais il n’en reste pas moins exceptionnel et ceci pour différentes raisons. C’est d’abord le grand retour d’Eastwood devant la caméra (peut-être le dernier aussi…). Il est excellent et donne une réelle puissance au personnage de par l’attitude, le visage minéral mais aussi la voix.

On retrouve dans ce film beaucoup de thèmes qui transparaissent dans ses précédents films et notamment dans Million Dollar Baby. C’est le cas notamment de la famille et de la religion. Dans ce film, ces deux questions semblent posées avec encore plus de force. La famille est encore étrangère à ce personnage bourru. Celle de la religion avec le thème de la confession qui traverse tout le film, comme une sorte de fantôme. Confession qui se réalise mais pas forcément là où on le croit.

Mais c’est aussi la question de la violence qui, comme dans tous les films d’Eastwood, est en toile de fond. Elle donne ici sa réelle force au film. En effet, c’est par cette violence contenue par le personnage lui-même que celui-ci va se rapprocher de ses voisins Hmong, c’est finalement elle qui va lui redonner une véritable humanité. Violence que l’on trouve finalement plus dans l’attitude (ses crachats), dans les paroles (ses insultes, qui sont, il faut le dire, souvent hilarantes) que réellement dans les actes (sauf à la fin). La fin, d’ailleurs est très belle bien que finalement attendue et logique, en écho avec les toutes premières scènes.

Au niveau de la réalisation, que dire sinon qu’une fois de plus, Eastwood nous offre quelques scènes mémorables (ah, ces jeux d’ombres et de lumières, je ne me répéterai jamais assez…) et que, par rapport à d’habitude, la musique est moins présente mais tout aussi magnifique. Du Eastwood, finalement. Avec lui, on est sûr de n’être jamais déçu !! Vivement le prochain…

REVU LE 29/06/2009