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TimFaitSonCinema
Jules César a un nouveau plan pour que le village d’irréductibles gaulois arrête de résiste. Puisque les armées ne parviennent à rien, c’est la civilisation qui va les ramener à la raison. Et un magnifique complexe est donc construit à proximité. Les habitants du village résisteront-ils à l’attrait des richesses et du confort ? Astérix et Obélix, eux, vont tout faire pour que ce plan ne fonctionne pas…
Verdict:

En prenant sans doute trop peu de risques, Alexandre Astier ne parvient pas tout à fait à convaincre dans une adaptation finalement assez sage. Si, sur la forme, il n’y a pas grand-chose à redire, avec une animation bien travaillée, la structure globale m’a moins emballé et peu de passages m’ont vraiment fait rire. Ca reste quand même un divertissement sympathique. Bienmaispastopix.

Coup de coeur:

Les dialogues de Laurent Laffite

La date de sortie du film:

26.11.2014

Ce film est réalisé par

Louis CLICHY Alexandre ASTIER

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Alors que l’on fête les 55 ans de la création d’Astérix, il semble que ce héros parvient toujours à trouver une seconde jeunesse. En effet, alors que de nombreuses adaptations avaient été faites en dessin-animé (dont le mythique Astérix et Cléopâtre), le tournant des années 2000 a marqué une évolution avec le passage à des films en images réelles, sous l’impulsion notamment de Claude Berri, qui a longtemps porté ce projet. Depuis 1999, il y a eu quatre Astérix et Obélix (il est amusant de noter que l’autre héros indissociable a été rajouté au titre), avec plus (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) ou moins (Astérix et Obélix contre César ou aux Jeux Olympiques) de réussite. La dernière adaptation, Au service de sa Majesté, elle, était loin d’être réellement convaincante. Mais, en 2014, si Astérix revient sur le grand écran, c’est par l’intermédiaire d’un film d’animation (il y avait quand même eu un Astérix et les Vikings en dessin animé il y a presque dix ans). Et c’est Alexandre Astier, surtout connu pour être le créateur, réalisateur, acteur et à peu près tout de la série Kaamelott qui mène ce projet, en coréalisant avec Louis Clichy, un ancien de chez Pixar, qui, de fait, gère plus le côté « animation ». Et ce n’est pas la première expérience d’Astier « derrière la caméra » puisque, il y a deux ans, il avait réalisé un film (David et Madame Hansen) sorti de manière assez confidentielle et qui n’avait pas connu un très grand succès. Là, forcément, en adaptant un des albums les plus connus des aventures d’un personnage devenu mythique, le bruit autour de la sortie du film a été tout autre, surtout qu’Albert Uderzo lui-même a considéré ce long métrage comme la meilleure adaptation jamais faite pour le cinéma de « sa » bande dessinée, rien que ça. Il était donc essentiel de se faire une idée. Et j’en suis finalement ressorti assez mitigé car, si on passe un bon moment, c’est rarement transcendant…

 

Pourtant, j’étais vraiment confiant car j’en avais entendu beaucoup de bien et que, sans être un fan de Kaamelott, c’est un type d’humour qui me convient plutôt. Mais je me demandais aussi si, justement, Astier allait oser vraiment mettre sa patte sur un univers déjà extrêmement balisé, que ce soit en terme de scénario (il faut suivre les péripéties d’un album), de personnages ou encore d’humour (Goscinny était un génie pour faire de vraies touches d’humour aux moments parfois les plus improbables). Alain Chabat, par exemple, avait complètement assumé de faire un film complètement assimilable à l’humour des Nuls, au risque d’ailleurs de froisser les « vrais » fans d’Astérix et même Albert Uderzo en personne. Et c’est en fait sans doute dans ce rapport au matériel de départ que le film pêche un peu selon moi car le scénario a du mal à réellement se placer. On reconnaît évidemment certains éléments indémodables du style Astérix (se faire plaisir dans les noms des personnages ou placer ci et là des jeux de mots de derrière les fagots) mais on voit aussi qu’Astier veut s’en affranchir quelque peu, en proposant ses propres références avec un humour très pince sans rire ou des clins d’œil plus ou moins discrets  à des films connus (King Kong par exemple). Et un peu pris dans ce double impératif, on a surtout le sentiment qu’il n’arrive pas complètement à se lâcher et qu’il livre finalement une histoire plutôt amusante mais qui manque de la petite étincelle qui lui permettrait de vraiment décoller. Parce que si on rit souvent, suite à des situations cocasses ou des répliques bien senties, j’ai du mal à dire que je me suis véritablement bidonné devant ce nouvel opus des aventures d’Astérix et Obélix. Il y a même un certain nombre de passages où j’ai trouvé que ça durait sérieusement en longueur, avec un humour très enfantin (c’était aussi dans le cahier des charges d’un film familial sorti juste avant Noël) et une intrigue qui tombe un peu à plat.

 

Pourtant, Astier avait choisi un album à part, car le scénario du Domaine des Dieux diffère de la construction habituelle. Il lui permettait en tout cas de s’attaquer très frontalement à des questions actuelles et forcément polémiques : l’écologie, la prédominance de la société de consommation… Et si le scénario montre tout cela, il peine à réellement se saisir de toutes ces problématiques et en tirer des situations comiques. Ainsi, ce que l’on peut considérer comme un humour « adulte » est finalement trop peu présent ici et finit par faire défaut. C’est pourtant vraiment sur ce terrain-là que j’attendais Alexandre Astier et que je le sentais capable d’apporter une valeur ajoutée. Sans doute n’a-t-il pas trop pris de risques de ce côté-là (ou ne lui a-t-on pas donné plus de liberté, je ne sais pas). Pour ce qui est de l’animation à proprement parler, c’est particulièrement réussi et c’est une véritable révolution (ou, au moins, un changement d’époque) puisqu’on passe ici au tout numérique (et même 3D mais moi je ne l’ai pas vu comme cela), ce qui change forcément des dessins auxquels on avait l’habitude. Les traits principaux de chacun des personnages ont néanmoins été largement conservés et l’évolution vers le numérique apporte surtout du relief (même sans 3D), une plus grande netteté et une gamme plus importante de couleurs. De tout cela, les réalisateurs se dépatouillent très bien, avec un vrai soin apporté à de nombreux détails, et on peut dire que ce film est un régal pour les yeux. En fait, ce qui rappelle les anciens dessins animés, c’est la voix d’Astérix puisque c’est encore (et comme toujours) Roger Carel qui s’en occupe, et ceci pour la dernière fois. Si c’est parfois un peu décalé avec les voix d’acteurs connus que l’on reconnaît (même si ce n’est pas toujours évident), c’est une référence assez drôle pour ceux qui ont été bercés par ce timbre de voix si particulier. Laurent Lafitte, lui, s’en est donné visiblement à cœur joie pour jouer ce rôle d’esclave syndicaliste, sans doute celui qui offre les dialogues les plus savoureux, qui s’avèrent aussi être les plus « actuels » et les moins enfantins. Dernière preuve qu’en voulant satisfaire tous les publics potentiels, Astier a peut-être un peu raté sa cible.




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