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TimFaitSonCinema
Albert vit dans l’ouest américain mais a du mal à l’accepter. Alors qu’il se défile une nouvelle fois pour un duel, sa fiancée décide de le quitter. Mais une femme mystérieuse arrive en ville et se donne pour mission d’aider Albert. Cette rencontre n’est-elle surtout pas source de dangers pour Albert ? Trouvera-t-il enfin du courage pour s’en sortir ?
Verdict:

S’il y a bien quelques situations très drôles et des répliques qui font mouche, Albert à l’Ouest ne parvient pas à tenir réellement la distance, notamment du fait d’un scénario qui en rajoute toujours plus et à un humour qui, à la longue, devient un peu lourdingue. On a connu MacFarlane plus inspiré…

Coup de coeur:

Certaines situations très drôles

La date de sortie du film:

02.07.2014

Ce film est réalisé par

Seth MACFARLANE

Ce film est tagué dans:

Comédie Western

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 La Critique


Avec son premier film pour le cinéma, le trublion Seth MacFarlane avait vraiment réussi son arrivée sur le grand écran. Non seulement parce que ce fut un carton surprise au box-office (à tel point la suite est déjà engagée, ce qui veut tout dire) mais surtout parce que, honnêtement, Ted était plutôt pas mal foutu et, surtout, extrêmement drôle. J’avais rarement autant ri au cinéma et j’attendais donc avec une certaine impatience sa nouvelle réalisation qui, cette fois-ci, prenait comme base le western. Comme j’ai déjà pu le dire dans des critiques précédents, ce genre semble retrouver un nouveau souffle et si certains l’utilisent de manière très classique (les frères Coen pour True Grit ou Tommy Lee Jones pour The Homesman), c’est aussi devenu aujourd’hui un cadre où peuvent aussi s’inscrire des longs métrages un peu plus décalés (comme Shérif Jackson par exemple). Seth MacFarlane, lui, décide carrément d’aller à fond dans le côté comédie et se sert donc des codes du western pour les détourner et mieux faire rire le spectateur. Ainsi, le fait que l’un des personnages principaux se nomme Clinch Leatherwood (toute ressemblance avec un grand acteur et réalisateur est évidemment due au simple hasard…) nous met directement dans l’ambiance. Et pour la première fois, Seth MacFarlane décide de passer aussi devant la caméra, alors que, jusque-là, il s’était contenté de prêter sa voix à certains personnages de ses créations (par exemple Ted lui-même). Et il s’adjoint les services d’un casting assez incroyable avec des comédiens que l’on n’a pas forcément l’occasion de voir dans la pure comédie (Charlize Theron, Amanda Seyfried ou Liam Neeson) et d’autres qui sont plus des habitués du genre (Neil Patrick Harris ou encore Giovani Ribisi). Mais la mayonnaise prend-elle et, surtout, MacFarlane réussit-il une nouvelle fois son coup en faisant rire aux éclats le spectateur ?

 

Eh bien, honnêtement, je suis bien plus mesuré que devant Ted car si, là encore, certaines répliques sont absolument géniales et si quelques situations méritent vraiment le coup d’œil (notamment des caméos qui valent vraiment des points), j’ai surtout trouvé que c’était bien moins dense et que, dans l’ensemble, le nombre de séquences vraiment amusantes n’était guère satisfaisant pour un film de presque deux heures. Encore plus que Ted, qui était déjà assez gratiné de ce côté-là, Albert à l’Ouest joue énormément autour du triangle caca-pipi-sexe. Alors on a droit à peu près à tout et on ne peut pas dire que le bon goût soit au rendez-vous (c’est même parfois franchement très sale). Il faut bien avouer que c’est drôle un petit moment mais, à la longue, ça devient presque gênant de voir un long métrage sombrer ainsi dans le graveleux et le scato. Au moins, le réalisateur assume complètement cet aspect et, à certains moments, on a même le sentiment qu’il prend un malin plaisir à en rajouter une couche, alors que ce n’est pas forcément utile comme s’il voulait vraiment se définir comme celui capable de tout dans un Hollywood assez aseptisé aujourd’hui, au risque de trop en faire. D’ailleurs, dans l’ensemble, ce long métrage traine un peu en longueur avec un rythme pas toujours maitrisé et notamment une fin qui tarde vraiment à venir alors qu’elle est attendue ainsi depuis longtemps. En mélangeant le côté comédie romantique (avec une histoire d’amour a priori assez improbable) mais aussi le film d’initiation (comment un berger trouillard va prendre confiance en lui), Seth MacFarlane et ses coscénaristes ne savent plus toujours où donner de la tête et finissent par se perdre, surtout que leur volonté première reste quand même de créer des situations gaguesques qui, parfois, n’ont presque rien à voir avec ce qui a pu être dit juste avant.

 

Ce qui reste toujours en toile de fond, c’est bien l’ambiance dans laquelle le film se déroule : le western et MacFarlane prend un malin plaisir à en détourner les codes. Si le générique d’introduction nous plonge vraiment dans cette ambiance (survol du désert et musique à l’avenant) et que l’on trouve tous les éléments de ce genre (poursuites en cheval, indiens, hors-la-loi, colporteurs improbables), ceux-ci sont toujours un peu en décalage, comme si eux-mêmes étaient pervertis par l’aspect comique qui est recherché. Mais c’est aussi le cas parce que, contrairement à une certaine mythologie, cet Ouest est avant tout vu ici comme un lieu dans lequel il ne vaut mieux pas habiter. D’ailleurs, le titre original (A million ways to die in the West) dit cela bien mieux et, pendant une assez longue séquence, le personnage central explique tout cela à ses amis : il énumère tout ce qui, là où ils vivent, va de travers et je peux vous dire que la liste est longue… Mais, en même temps, malgré tout ce qui lui arrive, Albert reste et va peu à peu trouver sa place dans un univers où sa couardise aurait déjà dû lui être fatale, selon un scénario ma foi bien trop attendu et qui tranche un peu dans son côté très traditionnel avec des gags plus subversifs. Pour interpréter Albert, Seth MacFarlane a donc décidé de se mettre lui-même en avant et je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure idée. En effet, je ne le trouve pas toujours très juste et il manque en tout cas clairement d’un minimum de charisme. Sinon, Charlize Theron s’en donne à cœur joie avec ce personnage de cowgirl plutôt déjantée. Les autres rôles sont bien tenus avec une mention spéciale pour un Giovanni Ribisi en très grande forme (il faut dire qu’il a un rôle génial). Ce n’est pas assez pour que ce film soit plus qu’un catalogue (trop peu fourni) de blagues bien senties…




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