Toggle navigation
TimFaitSonCinema
11 / 20  (0)

ADOPTE UN VEUF

Hubert Jacquin est veuf depuis peu et a du mal à remonter la pente, lui qui passe ses journées chez lui, dans le noir, à se morfondre. A la suite d’un malentendu, il va voir débarquer dans sa vie Manuela, qui croit pouvoir s’installer chez lui. Ce bouleversement va en amener bien d’autres et profondément changer la vie d’Hubert…
Verdict:

Adopte un veuf n’est pas franchement déshonorant mais j’ai du mal à comprendre ce qui a fait son relatif succès : le scénario est franchement faiblard, la réalisation à peine correcte et les « jeunes » acteurs en font des tonnes, chacun dans leur style. Alors, oui, reste un André Dussolier plutôt bon et un Nicolas Marié qui s’offre quelques scènes très drôles. Ça reste trop peu pour vraiment séduire…

Coup de coeur:

André Dussolier

La date de sortie du film:

20.04.2016

Ce film est réalisé par

François DESAGNAT

Ce film est tagué dans:

Comédie

Chargement...


 La Critique


Voilà donc un long métrage qui s’avançait avec comme « fait d’arme » un Prix Spécial du Jury au dernier Festival du film de comédie de L’Alpe d’Huez, ce qui peut être gage de réussite (Babysitting étant l’un des succès surprises de 2014) ou de ratage complet (25000 entrées pour A love you, lauréat du Prix en 2015)… De François Desagnat, son réalisateur, on « retient » surtout ses deux premiers longs métrages (coréalisés avec Thomas Sorriaux) que sont La Beuze et Les 11 Commandements. Ce sont en fait les films de l’équipe « mythique » du Morning Live avec, en tête de liste, l’inévitable Michaël Youn mais aussi son propre frère, Vincent Desagnat, l’autre trublion de la bande, un peu assagi depuis et qui fait une apparition furtive dans Adopte un veuf. Personnellement, je n’ai jamais vu ces deux œuvres mais je ne crois pas que ça me manque… Si c’est vraiment le cas, il ne faut surtout pas hésiter à me le signaler… Depuis, d’ailleurs, le réalisateur n’a pas fait grand-chose, si ce n’est une autre comédie avec Daniel Auteuil en tête d’affiche (15 ans et demi) puis, il y a peu, l’adaptation au cinéma de la pièce de théâtre de Philippe Lellouche, Le jeu de la vérité, pas deux immenses réussites, au moins en termes de succès public. Là, avec Adopte un veuf, il a davantage rencontré les spectateurs puisque le film vient de dépasser le million au box-office, ce qui est toujours bon signe et qui le fera forcément rentrer dans les bonnes réussites de l’année. Qu’est-ce qui explique ce soudain retour au premier plan pour ce réalisateur. Est-ce la présence en tête d’affiche d’André Dussolier, un acteur qui plait toujours ? Ou le titre du film, plutôt drôle ? Ou peut-être la qualité du long métrage en elle-même, sait-on jamais… De ce côté-là, malheureusement, on est assez vite fixé…

                                                                                                                                            

Le début n’est pas déplaisant et la rencontre entre cet homme que la mort de sa femme semble avoir figé et cette véritable boule d’énergie qu’est Manuela fait nécessairement des étincelles. Quelques situations sont plutôt amusantes et, surtout, on a droit à un rythme soutenu qui permet au spectateur de ne pas lâcher. Et si Bérengère Krief est assez vite agaçante dans son rôle d’hyperactive sans limite, ça reste largement potable, notamment parce que Dussolier, lui, est bon dans son rôle. Le souci, c’est que, très rapidement, on comprend que l’on aura affaire à un film dont l’idée de départ est plutôt bonne mais qui est mal exploitée, situation la plus frustrante qui soit. En effet, imaginer l’histoire d’un vieil homme quasiment « obligé » de créer chez lui une collocation a quelque chose de sympathique sur le papier et c’est bien dans l’air du temps. Mais encore faut-il avoir un scénario qui tienne la route derrière. Et, là, franchement, c’est bien plus discutable… Avec l’arrivée de deux nouveaux colocataires aux caractéristiques bien marquées (l’avocat plus que rigide et l’infirmière timide), le rythme se perd en sous-histoires vraiment inintéressantes et, surtout, ce qui est peut-être le plus gênant, c’est le fait que toutes les « péripéties » du scénario se voient venir de très très loin. Et vas-y pour l’histoire d’amour entre les colocs, et vas-y pour la dispute-réconciliation,… Il n’y a absolument aucune idée un tant soit peu inventive à tirer de toute la fin du long métrage, de fait que l’on finit par quelque peu s’ennuyer devant un spectacle qui tire de plus en plus en longueur et qui s’éloigne trop de son idée de départ. Et ce n’est pas la réalisation qui va sauver l’ensemble, elle qui est sans aucune originalité. Seules quelques scènes sauvent véritablement l’ensemble, notamment grâce aux apparitions lunaires de Nicolas Marié qui confirme d’ailleurs, qu’il est bien l’un des tous meilleurs seconds rôles du cinéma français actuel. En fait, Adopte un veuf est un petit film qui mérite d’être regardé uniquement un après-midi d’hiver quand on n’a vraiment rien d’autre à faire. Mais vraiment rien…




 Rédiger Un Commentaire