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TimFaitSonCinema
Célestine est une petite souris pas satisfaite de la vie qu’on lui prédestine. Un jour, elle rencontre par hasard Ernest, un ours en manque d’affection et de reconnaissance. Entre eux va naître une historie d’amitié qui ne plait pas à grand monde.
Verdict:
Un vrai dessin animé à l’ancienne, mignon comme tout et traversé de quelques très jolis moments. Un film doux comme miel dont il n’y a pas non plus de quoi faire un fromage…
Coup de coeur:

L’inventivité de certaines séquences

La date de sortie du film:

12.12.2012

Ce film est réalisé par

Stéphane AUBIER Benjamin RENNER Vincent PATAR

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Dans le paysage actuel de l’animation, la France reste un peu à part. En effet, alors que le marché est aujourd’hui principalement dominé par les très grosses sociétés américaines (Walt Disney, Pixar ou encore Dreamworks Animation) et que le Japon garde la « griffe Miyazaki », la production française dans ce type de films reste relativement importante, et dans des genres très différents : de l’animation numérique au pur dessin animé. Cela tient surtout à la très grande qualité de la formation puisqu’il ne faut jamais oublier qu’une grande partie des équipes qui a dessiné les grands classiques Disney sortait de l’Ecole des Gobelins, reconnue mondialement. Le jeu du financement du cinéma français et des aides permet aussi à certains réalisateurs de sortir des films sans être vraiment sûr d’un résultat très probant dans les salles. Ainsi, l’animation française reste une forme d’exception dans le paysage mondial, et c’est très bien ainsi car si tout n’est pas toujours excellent, il est très important que l’ensemble de la production ne passe pas au numérique et que le dessin animé « à l’ancienne » perdure encore, car il a un charme inimitable. Ernest et Célestine s’inscrit complètement dans cette logique de création française un peu en dehors des standards actuels. Tiré d’albums pour enfants très connus (il faudrait demander à mes parents s’ils me les ont lu, je n’ai pas de souvenirs…), ce vrai dessin animé a le mérite d’avoir un vrai charme, même si ce n’est pas une immense réussite.

De Ernest et Célestine, il n’y a finalement pas grand-chose à dire et le mot qui me vient vraiment à l’esprit quand j’y repense est le suivant : mignon. C’est à la fois sa force – qui n’aime pas quelque chose de mignon ? – et sa faiblesse, puisqu’il ne dépasse jamais véritablement cet aspect et reste en un sens très « enfantin ». S’il y a plusieurs degrés de lecture, ils ne sont tout de même pas très éloignés les uns des autres. L’histoire entre ces deux personnages que tout oppose et dont on fait tout pour qu’elles ne côtoient pas est une vision détournée de notre monde actuel où les gens ne vont pas forcément les uns vers les autres. C’est donc une forme d’ode à la tolérance et au « bien vivre ensemble ». En ces temps parfois un peu troubles dans notre société, un tel message ne peut pas faire de mal. Alors, forcément, voire une telle amitié et la jolie histoire qui en découle ne peut que toucher le spectateur. Mais elle n’est pas vraiment assez poussée et reste à un état très sommaire puisque, de façon assez étrange, le film, plutôt court (une heure vingt environ) ne passe pas énormément de temps à montrer les deux personnages ensemble. C’est plutôt la façon dont ils se rencontrent qui est longue à se dessiner. Sans doute car il y a là plus de matière à développer sans tomber dans la redondance. D’ailleurs, le scénario de Daniel Pennac évite assez bien ce piège et rend le long-métrage dans son ensemble pas ennuyeux du tout, puisqu’il se passe toujours un petit quelque chose qui nous permet de rester en éveil. Mais en même temps, il ne se déroule rien de véritablement émouvant ou touchant, et qui permettrait de faire rentrer Ernest et Célestine dans la catégorie des grands films d’animation. Cela est aussi dû à la façon de faire des metteurs en image (parce qu’il n’y pas vraiment de scène).

En effet, du point de vue du style du film, les animateurs ont clairement décidé de jouer la carte d’une esthétique particulière, extrêmement proche du dessin. Parfois, on a l’impression de voir les traits et, sur certains passages, on voit même le dessin se réaliser sous nos yeux. Cela donne donc une animation « à l’ancienne » avec des défauts bien sûr bien visibles mais qui donnent un aspect à la fois très artisanal mais aussi presque réconfortant. Pour contrer les grosses machines d’aujourd’hui, produite avec des budgets pharaoniques et des logiciels surpuissants, deux choses sont nécessaires. La première est de s’avouer qu’on ne joue pas dans la même catégorie et qu’on ne vise pas forcément un public identique. On a pu voir que c’était clairement le cas avec un parti-pris esthétique assez radical par rapport aux standards actuels. Il est ensuite important de posséder une bonne dose d’inventivité et les réalisateurs en ont plutôt à revendre. Il y a en effet, ci et là, quelques très bonnes idées, notamment dans le graphisme ou la façon de faire évoluer le scénario. Ainsi, les transitions entre les scènes ne sont jamais neutres. Elles ont toujours quelque chose d’original et d’amusant. Et certaines séquences sont vraiment magnifiques, notamment celle où la musique « dessine » sur une feuille blanche. Ça n’a pas grand-chose à voir avec le reste du film et ça ressemble presque à une séquence indépendante mais elle est si inventive et jolie à voir que je comprends que les réalisateurs aient voulu en faire quelque chose. D’ailleurs, la musique en elle-même, est parfaitement dans le ton général. A l’image d’un dessin animé agréable, sans faute de goût, mais qui peine à dépasser le simple cadre du film pour enfants. Je n’ai définitivement plus l’âme d’un enfant, ce qui me rassure d’un côté…


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mht 20.12.2012, 14:08

Je n'ai pas lu toute ta critique, seulement le verdict. Et là ! bravo pour le style !!!! c'est un morceau de bravoure à lui tout seul...
Maintenant, j'ai assez envie d'aller voir le dessin animé si j'ai le temps pendant les vacances car le titre ne peut nous laisser indifférents, non ?


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