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TFSC EN MODE EURO 2016 : PREMIER TOUR - LES BLEUS

 L'Article


Les Bleus


Trois matchs, sept points, quatre buts marqués, un seul encaissé. La première place du groupe. Aucun joueur suspendu ni blessé pour la suite de la compétition. Voilà pour les données brutes de la France lors de ce premier tour de l'Euro.

Quand on voit ça, on se dit que ce n'est pas mal du tout et l’objectif initial – sécuriser la première place du groupe – a été rempli, sans trop se faire peur. C’est aussi ce nombre de points que j’avais pronostiqué avant le début la compétition, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Mais, bon, comme on le sait, les chiffres sont loin de tout dire et le contenu des matchs, face à des équipes présumées faibles, a parfois été plus que discutable, certains joueurs ne sont pas au niveau attendu, d’autres se sont vraiment révélés et, finalement, après trois matchs, on n’est pas beaucoup plus avancé qu’il y a deux semaines…

C’est à partir de maintenant que la compétition va réellement commencer pour les Bleus et on va enfin savoir ce qu’ils ont dans le ventre, dans la tête, et dans les pieds. Avant cela, il est quand même temps de faire un petit bilan de ces trois premiers matchs de notre équipe de France préférée…

LE JEU :

POUR L’INSTANT, CE N’EST GUÈRE ENTHOUSIASMANT…

 

Depuis la fin de la dernière Coupe du Monde, la France ne joue que des matchs amicaux. On a beau l’avoir accolé à un groupe de qualification de manière artificielle, rien n’y change et cela fait deux ans sans rencontre à véritables enjeu, ce qui n’est pas rien. On attendait donc avec impatience le début de l’Euro pour jauger véritablement cette équipe de France dans un contexte bien plus brûlant. L’impression qui a prédominé lors de ces trois matchs, c’est surtout qu’ils étaient une sorte de continuation de la préparation entamée très tardivement cette année. Depuis le tirage au sort, on savait que, a priori, le premier tour ne serait pas un piège, avec des sélections (bien) inférieures sur le papier. Il fallait juste tout faire pour sortir en tête de la poule afin de se dégager un tableau (normalement) plus facile. Et, finalement, après trois matchs loin d’être évidents, on a surtout l’impression de ne pas en savoir beaucoup plus qu’au début de cette préparation très perturbée, même si, de façon assez étrange, certains questionnements ont trouvé des réponses (au moins provisoires) alors que d’autres sont apparus au fil des rencontres.

Payet

Heureusement que Dimitri Payet était là pour débloquer le premier match...

Globalement, on peut dire que les Bleus ont maitrisé leurs matchs et n’ont que rarement été mis en difficulté, si ce n’est sur cette énorme occasion pour les Roumains après quatre minutes de jeu ou lors du début de la deuxième mi-temps contre les Suisses. Tout n’a pas été parfait derrière, loin de là, mais n’encaisser qu’un seul but, qui plus est sur pénalty, est plutôt encourageant, bien que l’on n’ait pas eu à faire à des équipes hyper offensives, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec toutes les interrogations que nous avions, notamment dans l’axe avec Rami-Koscielny et Kanté en sentinelle, le bilan est plutôt encourageant. Par contre, alors que l’on pensait disposer d’une force de frappe considérable devant, le nombre de buts, et plus largement d’occasions franches, m’a laissé assez dubitatif. Certaines mi-temps (la première de France-Roumanie et les deuxièmes des matchs suivants) ont même sacrément ressemblé à des purges et ce n’est pas un hasard si les trois joueurs qui ont le plus touché de ballons sont Kanté, Evra et Sagna… Le jeu offensif a beaucoup de mal à se mettre en place et sans des coups d’éclats de Payet, des inspirations de Pogba ou un certain dépassement de fonction (comme sur ce centre de Rami), le bilan serait peut-être encore plus alarmant. Cela tient évidemment à la nature de l’adversaire, globalement plutôt replié même si c’était moins vrai pour la Suisse, à une qualité plus que discutable des pelouses, mais également à un milieu de terrain que je ne trouve pas assez équilibré en phase d’attaque et à une certaine retenue d’attaquants que l’on connaissait plus virevoltants.

 

Les nombreux changements, de joueurs (au moins deux au début de chaque match) ainsi que de tactique de départ (4-3-3 ou 4-2-3-1), ont peut-être perturbé les joueurs, tout comme le fait d’entrer dans une compétition spéciale, en tant que pays organisateur. C’est fini maintenant, le plus dur est passé ! Si la pression existe encore, on peut se dire que, arrivés aux matchs couperets, les Bleus vont pouvoir se livrer complètement et nous offrir des prestations enthousiasmantes. Et, au pire, s’ils gagnent tous leurs matchs aux tirs au but mais qu’ils soulèvent le trophée le 10 juillet, je serai le dernier à m’en plaindre…

LES JOUEURS :

TOUT LE MONDE N’EST PAS À SON TOP

Qualifiée après deux matchs (même si la première place était encore à assurer), la France a pu faire quelque peu tourner même si, dans l’ensemble, le turn-over a été moins important qu’il y a deux ans au Brésil. Cela tient principalement au fait que la défense n’a absolument pas bougé : les cinq joueurs (le gardien et les quatre de derrière) ont joué l’intégralité des 270 minutes. Devant, ça a un peu plus tourné et seul Morgan Schneiderlin n’a pas joué du tout. Après trois matchs, il y a forcément des gagnants, des perdants et des questions qui se posent avant d’entrer dans la phase finale et de « figer » une équipe type, même si avec les suspensions possibles (quatre joueurs seront sous pression lors du huitième de finale) et les blessures, le onze pourra encore être appelé à évoluer…

temps de jeu

Et voici les temps de jeu depuis ce début d'Euro 2016 

 

DÉFENSEURS

Clairement, Didier Deschamps a fait le choix de faire entièrement confiance à la défense Sagna-Rami-Koscielny-Evra, sans parler de Lloris, capitaine qui n’a pas eu grand-chose à faire si ce n’est un arrêt ultra-important d’entrée de touroi. Avec toutes les tuiles que l’on a connues, et les remplaçants qui sont derrière, je suis d’accord pour dire qu’il n’avait pas beaucoup d’autres choix. Si les deux axiaux tiennent plutôt bien la baraque (avec une mention spéciale pour Koscielny que je trouve vraiment tranchant), je suis en revanche bien plus inquiet pour les latéraux : Sagna est franchement limite (et aurait pu/dû nous coûter la première place à la dernière seconde contre les Suisses) et Evra, lui, semble être toujours à la rupture, comme s’il manquait singulièrement de gaz. Connaissant le bonhomme, on peut espérer qu’il retrouve son meilleur niveau pour les matchs qui comptent vraiment. Devant eux, N’Golo Kanté s’est affirmé sans problème dans un rôle de sentinelle qui, à la base, ne correspondait pas forcément à ses caractéristiques naturelles. Fiable, propre dans ses interventions, présent dans les duels, il a été l’un des hommes forts des Bleus en ce début d’Euro. Même si Cabaye a montré lors de sa titularisation qu’il pouvait être un recours crédible, le joueur de Leicester est bien en avance. Sur ces six joueurs, il n’y a pas de discussion possible et c’est sur cette base que l’équipe va se construire.

MILIEUX

Au milieu, tout est un peu plus flou et les interrogations viennent à la fois de niveaux de forme qui semblent parfois un peu limites, à un système qui ne convient pas forcément à tout le monde et à des changements qui ont apporté d’autres solutions. A priori, ce sont bien Matuidi et Pogba qui doivent être les deux milieux de terrain relayeurs de l’équipe de France. Mais plusieurs questions se posent par rapport à leurs performances. Le joueur parisien semble complètement dans le dur physiquement, ce qui se ressent énormément sur son niveau technique et donc, sur son impact en termes de jeu. Pogba, lui, a encore beaucoup de mal à jouer simple et s’il est le meilleur récupérateur des Bleus, il est aussi celui qui perd le plus de ballon derrière Payet. Son début de match contre la Suisse (à la gauche du milieu) a en partie rassuré et ses fulgurances font qu’il doit être titulaire. Moussa Sissoko, avec une titularisation où il a fait preuve d’autorité, a montré qu’il était plus qu’un simple recours et interroge sur les choix de Deschamps pour le huitième de finale. Même moi, j’ai du mal à me faire une idée sur la meilleure formule à utiliser entre Pogba-Matuidi (qui met le turinois à droite, là où il est moins à l’aise) ou Sissoko-Pogba (qui lui permet d’être de son côté préférentiel). C’est un équilibre d’équipe qu’il faut trouver et, de toute manière, ces deux joueurs devront faire très attention à ne pas trop être aspirés, au risque de laisser la sentinelle et les latéraux seuls face aux vagues adverses.

ATTAQUANTS

Pour les attaquants, le niveau de jeu affiché par Payet a réglé une bonne partie des débats qui pouvaient exister : il régale depuis quelques mois et il semble être actuellement sur un tel nuage que tout lui réussit (ou presque). Il a gagné le droit de faire à peu près ce qu’il veut sur le front de l’attaque, et de ne pas trop défendre. Quand on pense qu’il y a trois mois, on s’interrogeait encore énormément sur sa simple présence dans la liste des 23… En avant-centre, Giroud a clairement gagné son match contre Gignac (y’en avait-il vraiment un ?, telle est la question). En plus de son but, je le trouve beaucoup plus disponible et utile dans le jeu avec un rôle de pivot autour duquel les autres joueurs peuvent venir tourner. L’ancien marseillais, lui, peut être un bon joker de fin de match, mais pas plus. Les dernières interrogations résident donc dans le troisième membre du trio, celui placé plutôt à droite. A priori, Griezmann tient la corde car, même s’il ne semble pas le plus frais du monde après une saison harassante, il reste un attaquant de grande classe, capable de marquer et aussi de participer activement au jeu. Coman, auteur de minutes intéressantes mais pas assez décisives, et Martial, le grand perdant de l’affaire avec une titularisation cauchemardesque face à l’Albanie, sont appelés à être des jokers de luxe, pour débloquer un match sur une accélération assassine en fin de match.

 

LES BLEUS EN UN MOT

Pour les joueurs qui ont joué depuis le début de l’Euro, il s’agit de résumer leurs prestations en un seul adjectif. Evidemment, c’est un peu définitif et sans doute réducteur… Mais ça donne une tendance quand même ! 

Les Bleus en un mot

L'AMBIANCE :

UN DÉBUT D’ENGOUEMENT ?

Voir cette équipe attaquer une telle compétition, à domicile, avec un groupe pas forcément des plus expérimentés, avait quelque chose de pas forcément rassurant. Surtout que cet Euro arrive après une saison particulièrement pourrie pour l’Equipe de France : affaire de la sextape, la vraie-fausse suspension de Mamadou Sakho, quelques blessures de joueurs importants,… Mais, en même temps, la côte d’amour des Bleus n’a jamais été aussi haute depuis longtemps qu’avant cet Euro, cela tenant à la fois à un jeu spectaculaire prodigué pendant les matchs amicaux, ainsi qu’à une certaine envie de se regrouper derrière son équipe nationale à l’heure d’une échéance à domicile. Depuis le début de la compétition, si le public est plutôt au rendez-vous (plus de 13,5 millions de téléspectateurs devant chacun des matchs des Bleus), on n’a pas non plus l’impression que le pays a complètement basculé dans cet Euro (et moi non plus, d'ailleurs, pour être honnête). Il suffit de voir l'ambiance assez terne dans les stades quand la France joue. Cela tient à la fois au contexte général encore lourd mais aussi à ce premier tour qui ne faisait guère peur et dont on savait que l’équipe de France allait s’extirper sans trop de dommages. Dès dimanche, la compétition commence vraiment et j’ai l’impression que les choses vont changer dès les huitièmes de finale, avec un pays qui sera réellement derrière son équipe. Du moins, je l’espère franchement car je pense que ça sera nécessaire pour que cette équipe se sublime.

Drapeaux

C'est bien beau d'agiter des drapeaux, mais il faut également chanter un peu !!

Finalement, le plus grand danger qui peut guetter les Bleus, en dehors de ses adversaires, c’est la propension de certains (notamment sur les réseaux sociaux) à lancer des polémiques absurdes, et des joueurs à y répondre n’importe comment… C’est évidemment un mal du monde d’aujourd’hui où une infime minorité (car les « twittos » représentent bien une minorité de l’opinion publique) semble avoir pris le pouvoir sur ce que pense le reste de la population (oui, je sais, je fais le vieux con !). La « polémique Pogba » (accusé d’avoir fait un geste d’humeur à l’encontre de la tribune de presse après le deuxième match contre l’Albanie) a été particulièrement symptomatique de ces dérives parfois assez hallucinantes. Certains ont demandé l’exclusion de l’équipe de France pour un geste franchement pas très grave mais, dans cette histoire, ce qui m’a le plus fasciné, c’est la réaction de Pogba (sans doute dictée par ses conseillers) : au lieu de dire que, effectivement, dans la frustration du moment, il avait eu un geste déplacé, ce qui est tout à fait compréhensible, il s’est enferré dans un mensonge, parlant d’une sarabande (?!), croyant ainsi protéger son image soigneusement construite pour les pubs… Ce que j’espère en tout cas, c’est que l’on évitera à l’avenir ce genre de polémiques stériles, et que l’on ne s’intéressera qu’au terrain, car il y a déjà suffisamment à dire. Et je fais confiance à Didier Deschamps pour être excellent dans ce rôle de paratonnerre… 

LA SUITE :

IL EST L’HEURE DE SE LÂCHER !


A l’heure où j’écris cet article, on ne sait toujours pas avec certitude contre qui la France va jouer ce dimanche son huitième de finale (tiens, un dimanche après-midi, dans un stade en région, ça nous rappelle le début d’une épopée folle en 1998…), ce qui me semble assez lunaire… C’est bien évidemment du à cette formule ubuesque liée à la présence de vingt-quatre équipes à cet Euro, mais je ne vais pas revenir dessus, vous savez sans doute ce que j’en pense. Tout ce que l’on a comme information fiable, c’est que la France se trouve en bas du tableau et que, pour l’instant, les sélections qui s’y trouvent sont les suivantes : l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne ou encore l’Espagne… Autant dire que le pays organisateur n’aura pas la tâche facile, loin de là… C’est à se demander s’il n’aurait pas fallu perdre contre la Suisse et se retrouver en haut du tableau !

Tabeau

Si on ne veut pas prendre peur, il vaut mieux ne pas jeter un œil à ce tableau...  

Mais que ce serait dur, on le savait au départ et pour gagner un Euro, il est rare d’avoir un parcours avec le Luxembourg, Saint Marin et Andorre en phase finale. La question est de savoir si la France peut gagner ses quatre prochains matchs et soulever la coupe dans un peu plus de deux semaines ? En éternel optimiste, je dirais que oui. Bien sûr, en étant objectif, on se rend évidemment compte que le niveau de jeu n’est pour l’instant pas hyper-rassurant, que certaines équipes sont supérieures depuis le début de l’Euro (Espagne, Allemagne, Croatie, voire Pologne, pour ne citer que celles-ci) et que les probabilités de remporter une telle compétition restent faibles. Mais je me dis qu’il y a un esprit dans ce groupe, que Didier Deschamps est une sorte de talisman sur lequel on peut s’appuyer, que certains joueurs vont élever leur niveau quand ça va vraiment compter, que le pays va s’embraser et pousser derrière son équipe, que l’on va continuer à bénéficier d’un arbitrage plutôt favorable… Mais il faudra surtout que tous les Bleus se lâchent vraiment et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Ils en sont capables, j’en suis persuadé !

 
Il reste quatre matchs à gagner, et, dans le football, tout est possible. Il va falloir que les joueurs soient concentrés, forts, chanceux et, surtout, qu’ils croient vraiment en eux. A partir de là, tous les horizons, même les plus beaux, seront ouverts !

 

ALLEZ LES BLEUS !



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Fiz 22.06.2016, 19:42

D'accord avec tes adjectifs sur chacun des bleus!
Heureusement que Dimitri Payet est en pleine forme, même sa volée sur la transversale après le déboulé de Sissoko (contre la Suisse) était sublime!
On peut juste regretter une chose: maintenant qu'une autre compétition va commencer, on se retrouve avec 2 parties de tableaux très inégales. Mais les matchs s'annoncent extras dans la partie de tableau relevée et pour laquelle mes pronostics sont: Espagne-Italie en 1/8e, Espagne-Allemagne en 1/4 et un France-Allemagne en 1/2: ce serait mythique!!
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Timfaitsoncinema 22.06.2016, 20:00

Sans compter l'Angleterre qui est là aussi, c'est de la folie pure ce tableau !! Heureusement que le Portugal n'y est pas au dernier moment !


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