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TFSC EN MODE EURO 2016 : PREMIER TOUR - BILAN GROUPE PAR GROUPE

 L'Article


Groupe par groupe

Entre ce que l’on avait pu prévoir avant le début de cet Euro et les seize équipes qui, effectivement, se retrouveront à partir de samedi en huitièmes de finale, il y a pas mal de différences et parfois des résultats très surprenants. C’est aussi le charme de cette discipline où les surprises sont bien plus susceptibles d’arriver que dans d’autres sports collectifs.

Groupe par groupe, il va donc falloir essayer d’analyser ce qui a pu se passer pour qu’on en arrive à une phase finale qui semble sur le papier très déséquilibrée avec de nombreux favoris qui se retrouvent dans le bas du tableau. Etant donné que je n'ai pas pu voir tous les matchs (surtout quand ils se déroulaient en même temps !), ça reste un bilan somme toute assez partiel mais, je pense, quand même fidèle à ce qui a pu se passer pendant ces treize jours plutôt intenses.

Groupe A

La France a tenu son rang, même si rien n’a été facile dans un groupe bien plus homogène que ce que l’on pouvait penser puisque le seul match qui s’est conclu par deux buts d’écart a été la victoire de la France contre l’Albanie, obtenue avec des buts dans les toutes dernières minutes. Après de bons débuts contre la France, la Roumanie n’a pas su tenir le rythme et termine bonne dernière du groupe, alors qu’on en attendait bien mieux suite à des qualifications solides. 

La surprise : La bonne tenue de l’Albanie

Pour une première compétition internationale, l’Albanie a fait plus que tenir son rang, parvenant même à jouer la qualification jusqu’au dernier moment en temps que meilleur troisième (espoir déchu après trois jours d’attente). Elle s’est appuyée pour cela sur une solide base défensive, finalement bien plus impressionnante quand son capitaine Cana était absent, et un milieu de terrain extrêmement travailleur dont Amir Abrashi (et ses courses incessantes) fut le symbole. Forcément, devant, c’était bien plus limité…  

Le match : Albanie-Suisse (0-1)

Dans un groupe où aucun match ne m’a réellement enthousiasmé, je garde un bon souvenir de ce premier match pour ces deux équipes, joué dans une très belle ambiance à Lens. Si les Albanais ont très vite encaissé un but sur une erreur de leur gardien, et se sont retrouvés à dix, suite à l’exclusion absurde de Cana, ils ont ensuite été très loin d’être ridicules et ne sont pas passés loin d’égaliser, prouvant déjà leurs qualités. Pas un match génial mais une vraie intensité qui m’a plu, sans doute aussi parce que c'était le eduxième match du tournoi...

Le joueur : Dimitri Payet

Payet

Forcément, on ne peut pas passer à côté du phénomène français de cette première phase. Celui qui marche sur l’eau depuis quelques mois avec son équipe de West Ham a pris une toute nouvelle dimension avec les Bleus. Au cœur de toutes les actions, il a permis à la France de s’en sortir face à la Roumanie (une passe puis un but magique) avant de clore le score avec sang-froid face à l’Albanie. Contre la Suisse, il s’est illustré avec une reprise de volée sur la barre transversale, qui aurait mérité un bien meilleur sort. Si le réunionnais garde ce mojo, la France pourra voir loin !

Groupe B

Dans un groupe relativement ouvert mais où l’Angleterre faisait quand même figure de favori, les choses ne se sont pas passées tout à fait comme prévu avec la présence du Pays de Galles à la première place. Pour leur première compétition depuis très longtemps, les hommes en rouge ont été enthousiasmants et n'ont pas cherché le moindre calcul. On ne peut pas en dire autant de l’Angleterre et de la Slovaquie qui ont livré un dernier duel en trompe l’œil…

La surprise : La chute de la Russie

D’accord, la Russie n’est pas une immense nation de football, son arrière garde est vieillissante et ses dernières grandes compétitions n’ont pas été fameuses (élimination au premier tour en 2012 et 2014). Mais, les voir sortir avec un seul point (récupéré en toute fin de match contre les Anglais) est tout de même surprenant. Ce groupe a donné le sentiment de ne jamais être une véritable équipe, chacun essayant de jouer un coup de son côté… A voir si ce qui s'est passé avec ses supporters a pu avoir une influence sur le comportement de l'équipe. A deux ans d’une Coupe du Monde à domicile, le chantier est immense.

Le match : Angleterre-Pays de Galles (2-1)

Y’avait-il plus approprié pour accueillir ce derby britannique que le stade Bollaert Delelis, à Lens, enceinte qui ressemble le plus à l’idée que l’on se fait d’un stade anglais ? Alors que les craintes étaient nombreuses en termes de sécurité, les spectateurs ont plutôt offert une image magnifique, encourageant des équipes qui, sur le terrain, se sont dépouillées pour obtenir le meilleur score possible. En poussant très fort en fin de match, les Anglais ont réussi à obtenir la victoire sur leurs « cousins », dans une ambiance splendide, digne de la légende des supporters britanniques.

Le joueur : Gareth Bale

Bale

Sur la lancée d’une fin de saison en boulet de canon au Real Madrid, le Gallois a porté sur ses épaules sa sélection en ce début d’Euro. Avec Aaron Ramsey (deux passes décisives) et Joe Allen comme principaux lieutenants, il a étalé toutes ses qualités physiques et sa classe dans la frappe de balle (avec, quand même, deux coups francs directs). C’est la seule vraie star qui a complètement assumé son statut en ce début d’Euro et on attend de voir ce que cela donnera en matchs couperets, mais on peut lui faire confiance pour être très bon !

Groupe C

Les deux grosses équipes de ce groupe ont fait respecter la logique en prenant les deux premières places. Mais que ce fut laborieux, au moins en termes de scores. On ne retiendra aucun match dans les six qui ont été disputés, et surtout pas le choc entre l’Allemagne et la Pologne où il ne s’est franchement pas passé grand-chose. Il s’agit du groupe le plus décevant en termes de jeu pur, même si l’Allemagne, comme la Pologne, peuvent aller très loin dans cette compétition.

La surprise : Le très faible nombre de buts

Sept buts en six matchs, un choc sans rien d’inscrit au tableau d’affichage, aucun match où deux équipes ont marqué, des buteurs absents… Ce groupe a été d’une rare sécheresse offensive. Si on peut excuser l’Irlande du Nord, très limitée devant, voire l’Ukraine, franchement pas géniale et dans un marasme collectif criant, il est plus compliqué de trouver des raisons qui expliquent la disette allemande et polonaise. Avec ses nombreux attaquants référencés (Müller ou Lewandowski), on pouvait attendre de ces deux sélections bien plus au niveau offensif. Mais on a surtout eu le sentiment qu’elles géraient tranquillement…

Le match : Ukraine-Irlande du Nord (0-2)

Evidemment, il s’agit du match où j’ai pu me rendre, et si le niveau n’était pas extraordinaire, c’est quand même la recontre où a eu lieu la très grosse surprise du groupe, celle qui change tout. Sans être géniale, mais en faisant preuve de beaucoup de cohérence, l’Irlande du Nord a fait complètement déjouer une Ukraine de plus en plus impuissante au fil des minutes. Et puis, avec son arrêt de deux minutes dû à la grêle, et les chants entêtants des supporters nord-irlandais, cette partie avait une âme, contrairement à de nombreuses autres de ce même groupe.

Le joueur : Will Grigg

Grigg

Comment rester sourd au phénomène Nord-Irlandais, qui est sans doute l’un des joueurs les plus connus de ce premier tour, tout en ayant la particularité de ne pas avoir foulé la pelouse une seule seconde ? Sa reconnaissance, il la doit à Will Grigg’s on fire, une chanson créée à sa gloire et qui est devenue l’hymne officieux de la compétition. C’est aussi une manière de rendre hommage au public nord-irlandais, qui est absolument magique et qui va continuer à faire le show pendant les huitièmes de finale, et pourquoi pas plus !

Groupe D

C’était au départ l’un des deux groupes pour lesquelles les attentes étaient les plus hautes et, honnêtement, on n’a pas été déçu car tous les matchs ont été, chacun à leur manière, de grande qualité, soit parce qu’une équipe produisait un jeu de haut niveau, soit parce que les rebondissements étaient au rendez-vous. Les Turques ont failli très bien s’en sortir en se qualifiant après avoir perdu leurs deux premiers matchs…

La surprise : La première place croate

Tout le monde sait que la Croatie possède des joueurs exceptionnels, surtout au milieu de terrain, mais de là à les voir déboulonner l’Espagne de la première place, il y avait encore un pas (que certaines de mes connaissances n’avaient d’ailleurs pas hésité à franchir…). Ce sentiment était renforcé après les deux premiers matchs de groupe qui avaient vu une Espagne ultra-dominatrice et une Croatie excellente mais manquant complètement sa fin de match contre la République Tchèque, notamment du fait de ce qui se passait en tribunes. Et puis, vint ce dernier match…

Le match : Espagne-Croatie (1-2)

A première vue, on pouvait se dire que la Croatie avait lâché l’affaire et se contentait d’une deuxième place (voire d’une troisième) puisque de nombreux titulaires habituels se trouvaient sur le banc. En face, l’Espagne ne faisait pas tourner et sortait la grosse artillerie, celle qui, au bout de six minutes, menait déjà après une action d’école. Mais, plus le match avançait, plus l’équipe A' croate prenait confiance, au point d’égaliser avant la mi-temps puis de bousculer des Espagnols de plus en plus gestionnaires. En faisant tirer un penalty à Sergio Ramos, ceux-ci se sont définitivement tiré une balle dans le pied, avant de voir Perisic marquer un but en contre-attaque en toute fin de match. A force de ne pas vraiment respecter le football, voici ce qui peut arriver…

Le joueur : Andrès Iniesta

Iniesta

Si le meneur de jeu barcelonais a été bien moins présent dans le dernier match contre la Croatie, il a éclaboussé de sa classe les deux premiers matchs, avec son style unique, fruit d’une intelligence de jeu exceptionnelle. Si son impact statistique n’est pas énorme (une seule passe décisive), l’influence qu’il a sur le jeu espagnol est monumentale. Dès qu’il baisse un peu de pied, ce n’est plus vraiment la même équipe.

Groupe E

Avec le groupe D, celui-ci devait constituer l’un des sommets de ce premier tour, avec deux équipes que l’on pouvait légitimement considérer comme de gros outsiders de la compétition et deux autres qui ne sont jamais faciles à jouer. Au final, mis à part un gros match et une très belle ambiance dans les tribunes, ça restera un groupe loin d’être folichon. Les stars attendues n’ont pas brillé et le nombre de buts est resté faible (dix au total). C’est bien dommage car on en espérait beaucoup plus.

La surprise : L’Irlande a tenu sa place

Au-delà de l’impression formidable laissée par ses supporters partout où ils sont passés, l’équipe d’Irlande a réussi à tirer profit de la formule pour finir dans les quatre meilleurs troisièmes et ainsi s’offrir un huitième de finale contre le pays organisateur. Sans être géniaux, ils ont réussi à tenir tête à leurs adversaires (sauf lors de la deuxième mi-temps contre la Belgique où ils se sont sans doute trop livrés). C’est maintenant à la France de mettre fin à leur parcours, même si la Green Army va forcément nous manquer !

Le match : Italie-Belgique (2-0)

Sur le papier, cette rencontre était celle qui était la plus attendue de ce premier tour. Cette confrontation entre deux sélections appelées à tenir un rôle important dans l’Euro, dès la première journée, avait forcément quelque chose d’excitant. Et on n’a pas été déçu, si ce n’est par le niveau assez indigne de la Belgique. En effet, les Diables Rouges n’ont jamais réussi à jouer ensemble, tant en défense qu’en attaque, alors que, face à eux, les Italiens ont redonné un sens tout particulier aux notions de collectif et d’intelligence de jeu. Sur ce match, il n’y aura pas eu photo une seule minute.

Le joueur : Zlatan Ibrahimovic

Ibra
Dans ce groupe où aucun joueur ne m’a réellement impressionné, que ce soit chez les Italiens (malgré la solidité de la défense) ou les Belges (malgré quelques fulgurances offensives), il est tout de même nécessaire de revenir sur les derniers matchs en équipe nationale de Zlatan. Il n’a pas paru toujours concerné par le jeu mais il a quand même essayé et a provoqué le seul but de son équipe, avant d’en marquer un autre injustement refusé contre la Belgique. Avec de tels joueurs pour lui donner des ballons, c’est évident que c’est plus compliqué pour être décisif…

Groupe F

Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences. A priori, ce groupe était franchement le moins excitant de toute la compétition et ce n’est pas un hasard si c’est le seul qui n’a eu droit qu'à deux matchs télévisés gratuitement. Et pourtant, c’est sans doute celui qui a offert le plus d’émotion et de sensations fortes, notamment dans une dernière journée complètement folle. Avant l’ultime match, tout (ou presque) pouvait être chamboulé et le scénario nous a offert un suspense haletant.

La surprise : Un classement chamboulé

Celui qui avait parié un tel classement de groupe doit maintenant être très riche. En effet, on n’est pas loin d’avoir complètement inversé les prédictions de début d’Euro avec une Autriche éliminée sans aucune gloire (un seul point pris), un Portugal qui passe rasibus avec trois nuls, une Islande qui manque la tête du groupe à la différence de buts et une Hongrie qui a fait forte impression pendant ses trois matchs et mérite sa première place. Hautement improbable…

Le match : Portugal-Hongrie (3-3)

On n’osait plus espérer de match échevelé pour ce premier tour et le premier quart d’heure n’était pas franchement rassurant. Mais à partir de l’ouverture du score hongroise, le match a complètement changé de dimension et est devenu dingo lors du premier quart d’heure de la deuxième mi temps avec quatre buts et un rythme effréné. Trois fois mené, le Portugal a trouvé les ressources pour revenir à chaque fois. C’est juste dommage que les deux équipes aient arrêté de jouer à cinq minutes de la fin, étant qualifiées à une place qui semblait leur convenir.

Le joueur : Gábor Király

Kiraly

Si Cristiano Ronaldo s’est réveillé en deuxième mi-temps du dernier match avec un doublé, et si les Islandais ont réalisé un parcours magnifique (mais ils ont presque tous le même nom et on ne sait plus qui est qui !), c’est bien le gardien hongrois au jogging improbable et aux presque quarante ans qui a fait le plus parlé de lui. Il a pris quatre buts, a également fait quelques parades décisives mais nous a surtout régalé avec sa dégaine improbable de gardien de hand sur le retour…


Maintenant, place aux matchs à élmination directe, là où le football prend toute sa saveur, surtout au vu des affiches proposées dès les huitièmes de finale ! Je vous en dirai des nouvelles !




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