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TFSC EN MODE EURO 2016 : HUITIÈMES - BILAN 2/2

 L'Article


Huitièmes 2


Suite du bilan des huitièmes de finale avec des matchs de bien plus grande qualité que les quatre précédents. On a vu à peu près de tout entre de grosses dominations conclues sur des scores fleuves, une opposition tactique de grande qualité et une surprise monumentale. Bref, tout ce qu’on aime dans le football…

Huitième 5

Après avoir tranquillement géré lors de la phase de groupe (deux victoires, un nul, trois buts marqués, aucun encaissé), l’Allemagne passait un premier vrai test contre la Slovaquie que j’avais trouvé loin d’être inintéressante au premier tour, notamment lors de son nul contre les Anglais. Habituée à monter en puissance au fil  de la compétition, la Mannschaft n’a pas fait mentir cette réputation en désossant littéralement des Slovaques complètement perdus…

Un match à sens unique

Quelques semaines auparavant, en match de préparation, l’équipe allemande s’était fait surprendre 3-1 par les Slovaques, à domicile. Motif d’espoir suffisant pour l’équipe emmenée par Marek Hamsik et Martin Skrtel, ses deux fers de lance ? Très rapidement, on comprend qu’entre les matchs amicaux et la vraie compétition, il y a un monde et que l’Allemagne est justement la reine pour passer de l’un à l’autre. Etouffés d’entrée, incapables de ressortir proprement le ballon, les Slovaques souffrent et encaissent rapidement un but sur une superbe reprise de Boateng suite à un mauvais dégagement défensif. Ils passent même tout près de la correctionnelle quelques minutes plus tard lorsqu’un Özil un peu facile voit son pénalty détourné par le gardien. Alors que l’écart n’est encore que d’un but, les Slovaques se procurent une énorme occasion, avec une tête sortie magistralement par Neuer. Deux minutes plus tard, Gomez se charge de tuer le semblant de suspense qu’il reste. Froid réalisme allemand, dirons-nous… La deuxième mi-temps ne sera alors qu’une longue démonstration, ponctuée par un but superbe de Draxler. 

Une équipe qui fait peur

Alors que le premier tour avait pu faire naître quelques interrogations, notamment sur la réelle puissance offensive et le réalisme des attaquants, l’Allemagne a répondu de la meilleure des façons face à la Slovaquie. Avec un jeu de mouvement assez incroyable, elle a trimballé de tous les côtés des Slovaques qui semblaient également un peu émoussés et pas toujours sereins (à l’image d’un Skrtel à côté de ses pompes). Ligne par ligne, cette sélection est impressionnante avec une charnière centrale Hummels-Boateng extrêmement solide, un milieu de terrain Kroos-Khedira à la fois technique et récupérateur et des flèches devant qui peuvent faire mouche à tout moment. Seul le niveau des latéraux pêche peut-être un peu, mais ça reste tout à fait correct. Quand, en plus, on voit que Müller n’a pas encore marqué et semble chercher ses repères, on se dit que la Mannschaft n’a pas encore atteint son rendement maximum. Et on s’inquiète forcément pour ses adversaires futurs qui vont faire face à un rouleau-compresseur.

Le joueur : Julian Draxler

Draxler

En concurrence avec Götze pour le rôle d’ailier gauche (depuis que Löw a décidé de mettre un vrai avant-centre en la personne de Gomez), le jeune joueur de Wolfsburg a mis tout le monde d’accord dans ce match et a sans doute clos le débat. Buteur et passeur décisif, il a également régalé sur son côté avec une succession de dribles plus impressionnants les uns que les autres. Cela fait un certain temps qu’on sait que le garçon est très doué mais, là, il s’est franchement révélé à la face de l’Europe. Il peut faire très mal lors des prochains matchs…

La note du match : 6.5/10

Huitième 6

Grâce à son succès en fin de match contre la Suède, la Belgique, très poussive lors de ce premier tour, s’était évitée une troisième place synonyme d’un huitième de finale contre la France. A la place, c’était la Hongrie qui se dressait devant elle, forte de la première place de son groupe et d’une première phase franchement excitante, avec une qualité de jeu parfois étonnante et une envie jamais dissimulée de partir à l’offensive… Au final, les Magyars ont souffert même si le score final est extrêmement lourd et ne reflètent pas vraiment l'ensemble du match.

Presque injuste pour les Hongrois

Forcément, quand on tombe sur le score sec, c’est l’impression qu’il y avait une classe d’écart entre les deux sélections qui semble clairement dominer. Pourtant, si on analyse le match dans sa globalité, l’écart n’est pas si grand entre la Belgique et la Hongrie. Si le score est aussi lourd, c’est parce que les Belges ont exploité au mieux les failles dans la défense hongroise au cours du dernier quart d’heure avec trois buts en contre qui font passer le match d’un statut de maitrisé à celui de véritable correction. Pour les Hongrois, je trouve ce score final particulièrement triste car ils ont vraiment essayé de jouer, notamment en début de seconde période, et sans un grand Thibault Courtois, ils auraient même pu égaliser, et qui sait ce qui aurait pu se passer. Cette sélection est sans doute celle qui m’a le plus surpris et même enthousiasmé au cours de cet Euro avec son style bien plus offensif qu’il n’y paraît. Ils n’ont pas été récompensés et repartent même avec une petite fessée pas forcément méritée…

Des Belges métamorphosés

Entre l’équipe que j’avais pu voir lors du premier tour, à la fois poussive et sans génie devant et loin d’être rassurante derrière, et celle qui a passé ces huitièmes de finale, il y a un monde d’écart… Tout n’a pas été parfait lors de cette rencontre, loin de là, et je pense que, pour le coup, le jeu hongrois correspondait parfaitement aux caractéristiques du jeu Belge, ceux-ci étant plutôt à l’aise en contre-attaque. Mais, quand même, la Belgique se replace bien dans le wagon des solides outsiders de l’Euro, surtout au vu d’un tableau où ne figurent aucun épouvantail (Pays de Galles, puis Pologne ou Portugal). Si elle peut compter sur des joueurs offensifs aussi en forme, qu’elle garde une certaine solidité défensive (même si on sent à tout moment que ça peu tanguer) et qu’elle ne connaît pas de gros trou d’air qui peuvent être fatals contre une équipe plus réaliste, ils ont un beau potentiel de finaliste… Mais entre les pronostics et la réalité des matchs, on sait que ce n’est pas toujours la même chose !

Le joueur : Eden Hazard

Hazard

Cela faisait un certain temps que l’on attendait de revoir le Eden Hazard virevoltant, capable de faire tourner la tête de tous les défenseurs. S’il était volontaire depuis le début de la compétition, il lui manquait toujours quelque chose pour faire des différences (sauf ce rush contre l’Irlande). Face à la Hongrie, il a à peu près tout fait, mettant son adversaire direct en très grande difficulté. Le tout ponctué d'une passe décisive assez incroyable et d'un but magnifique. Avec un Hazard à ce niveau-là, la Belgique peut voyager tranquille…

La note du match : 7.5/10

Huitième 7

Par la grâce d’un tableau final bizarrement fait, d’un tirage au sort coquin et d’une défaite espagnole dans les dernières minutes lors de son match contre la Croatie, ce huitième de finale offrait rien moins que le remake de la finale de l’édition précédente… Entre une Italie, un peu inattendue au départ mais très solide sur son premier tour, et une Espagne qui a déroulé son jeu contre ses deux premiers adversaires avant de flancher, le choc s’annonçait terrible et l’issue incertaine. Mais, de match, il n’y eut jamais vraiment…

Un pur régal pour amateurs de football

Non, ce n’était pas du football champagne, du genre qui part dans tous les sens, avec des actions toutes les trois minutes, mais cette première mi-temps réalisée par les Italiens reste pour moi un véritable sommet de football, dans son expression la collective. Il ne faut jamais oublier que c’est un sport d’équipe et si on a tendance à toujours vouloir ressortir une individualité, il faut louer ici le travail réalisé en commun par les onze joueurs italiens au cours de cette première mi-temps. Bouchant tous les espaces, ils ont complètement annihilé le milieu de terrain, qui fait la force du football espagnol depuis si longtemps. Avec son système devenu rare aujourd’hui (en 3-5-2), ils ont également mis sous l’éteignoir les (faux) ailiers de la Roja (Nolito et Silva) en les coupant du jeu. Mais, le pire, c’est qu’ils ne se sont pas contentés de bien défendre, loin de là, puisqu’ils ont proposé un jeu léché, fait de redoublements de passes, de contre attaques rapides et de déplacements très intelligents. Ainsi, ils se sont procurés une masse incroyable d’occasions, notamment dans le premier acte, avec un duo d’attaquants (Eder et Pellè) assez improbable sur le papier, mais véritablement complémentaire. Leur seconde période a été moins maitrisée, avec plus d’occasions concédées, même s’ils ont montré en fin de match qu’ils étaient encore capables de faire très mal en contre.

Fin de cycle espagnol

Après avoir dominé l’Europe et le Monde pendant de nombreuses années, l’Espagne semble rentrée dans le rang depuis deux ans et le crash brésilien. Malgré une grosse prestation contre la Turquie (pas l’équipe du siècle, vous en conviendrez), cet Euro s’est inscrit dans une certaine continuité avec un jeu devenu stéréotypé et caricatural par moments. Surtout, ce qui m’a le plus « choqué », c’est cette impression que personne n’était capable de se révolter au sein de cette sélection, avec des leaders qui ont plongé au fil du match, d’un Ramos plus que fébrile derrière à un Iniesta bien trop seul devant. A côté d’eux, certains comme Fabregas ou Busquets, ont également paru complètement à côté de leurs pompes. Peut-on parler de la lassitude psychologique d’un groupe qui a tout gagné pendant des années et qui n’arrive peut-être plus à se faire mal ? Dans ce cadre, la responsabilité du sélectionneur est également engagée car il n’a jamais véritablement renouvelé son équipe et donné sa chance à des joueurs qui auraient justement pu apporter du sang neuf et de l’envie (Koke, Saul Niguez, Pedro ou encore Thiago pour ne citer qu’eux). En titularisant toujours la même équipe, il l’a sans doute usé et face à cette Italie débordante d’envie, ils n’ont pas été en mesure de passer la surmultipliée…

Le joueur : Giorgio Chiellini

Chiellini

Bien sûr, dans un tel collectif, il est difficile de ressortir des individualités et l’activité de Pellè en attaque ou les arrêts décisifs de Buffon en fin de match méritent aussi des louanges. Mais, quand même, pour l’ensemble de son œuvre défensive et son opportunisme sur le premier but, Chiellini prend une place toute particulière dans ce succès italien. Même un peu plus en difficulté en fin de match, il a réussi à tenir la baraque avec ses habituels compères de club. Le pire pour l’Espagne, c’est qu’on aurait également pu citer son gardien, De Gea, qui fait un excellent match avec quelques parades de très haut niveau mais qui n’est tout de même pas très net sur le premier but italien…

La note du match : 8/10

Huitième 8

Pour sa première participation à une compétition internationale, c’était déjà relativement improbable de retrouver les Islandais en phase finale. Pourtant, grâce à un premier tour solide et un but à la toute fin de leur dernier match, ils ont réussi à accrocher une deuxième place qui leur offrait l’Angleterre. Cette dernière ne m’a pas du tout impressionné lors de son premier tour avec des prestations bien trop brouillonnes pour être vraiment convaincantes. Mais, quand même, les Anglais étaient largement favoris de cette confrontation…

Quelle intensité !!

Il fallait bien un tel début de match pour me remettre de mes émotions de la rencontre précédente et basculer dans ce huitième de finale a priori déséquilibré, même si le premier tour des deux équipes ne montrait pas une énorme différence. Dès le début de match, un penalty transformé par Rooney semble indiquer que l’Angleterre va pouvoir assurer tranquillement et se qualifier lors d’un match couperet (ce qu’ils n’ont pas fait depuis dix ans). Mais, dans la minute suivante, une longue touche prolongée de la tête pour un joueur absolument seul à quatre mètres des buts remet les deux équipes à égalité. Le match est lancé et l’intensité ne va pas redescendre au cours d’une première mi-temps jouée sur un tempo assez incroyable. Suite à une action un peu plus construite, mais où la défense fait preuve d’une passivité incroyable à ce niveau et où le gardien est largement coupable, l’Islande mène deux buts à un et créé une sensation assez incroyable. A partir de là, elle défendra son but face à une Angleterre qui ne va pas non plus pousser comme une folle au cours des soixante-dix minutes suivantes. Portés par un fabuleux public, les Islandais vont se dépouiller et préserver leur avantage jusqu’au bout, provoquant l’une des plus grosses surprises de l’histoire de l’Euro, au moins sur le papier

Des Anglais désolants

S’il faut bien évidemment féliciter les Islandais pour leur performance, fruit d’un schéma de jeu simple mais parfaitement exécuté, de solidarité, d’un froid réalisme et de certaines capacités techniques, il ne faut pas passer sous silence l’indigence de la sélection anglaise sur ce match et, plus globalement sur le tournoi. De ce que j’ai pu observer de cette « équipe », ne pas être dans les huit meilleurs de l’Euro n’est pas une surprise. Brouillonne devant, sans aucun fil conducteur dans le jeu, conduite par un Rooney franchement déclinant, inquiétante en défense, elle a été très loin de m’impressionner. Avec ses « poulets sans tête » (Sturridge et Sterling) sur les ailes, le fantôme d’Harry Kane devant, et des milieux créatifs absents (Alli ou Wilshere) elle ne pouvait pas espérer grand-chose lors de cette rencontre… Et quand la défense n'est pas non plus au niveau... Mais que dire du coaching de Roy Hodgson, catastrophique sur ce match avec une entrée trop tardive pour Rashford, qui aurait pu amener davantage même s’il a tendance à prendre le ballon et à ne plus le lâcher et, surtout, ce choix de faire tirer les coups de pied arrêtés à Harry Kane, complètement à côté de ses pompes. Une nouvelle fois, l’Angleterre est donc passée à côté alors qu’elle possédait en son sein quelques beaux espoirs. On peut se dire que ce n’est que partie remise pour 2018, et puis, à ce moment, on verra toujours les mêmes problèmes, comme un éternel recommencement !

Le joueur : Ragnar Sigurðsson

Sigurðsson

Il fait partie des cent joueurs professionnels islandais et évolue en Russie, voilà pour les présentations sommaires. Honnêtement, ce n’est pas un joueur que je connaissais avant le début de la compétition. Mais le match qu’il a sorti contre les Anglais va le faire rentrer dans une nouvelle dimension. En plus d’un but suite à une touche longue (la spécialité locale), il a abattu un travail phénoménal au sein de la charnière centrale, mettant fin aux quelques rares actions offensives anglaises, notamment grâce à un tacle énorme sur Vardy. Un véritable roc…

La note du match : 7.5/10

Il est maintenant temps de passer aux quarts de finale avec de jolies affiches sur le papier et, on l'espère, des rencontres de qualité sur le pré !



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Fiz 28.06.2016, 22:25

En effet la Mannschaft a été très impressionnante... une maîtrise collective et un jeu direct porté vers l'avant, un feu d'artifice de joueurs extras avec une nouvelle fusée qui s'allume à chaque tour (Julian Draxler cette fois, reste encore Muller et Ozil à allumer :-). Oui comme tu dis, c'est un véritable rouleau compresseur qui a un jeu spectaculaire avec pleins d'occasions... ce serait presque "immoral" que l'Italie nous prive d'un superbe France-Allemagne en demies!


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