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TFSC EN MODE EURO 2016 : HUITIÈMES - BILAN 1/2

 L'Article


Huitièmes 1


Voici un bilan des quatre premiers huitièmes de finale de la compétition. Si la journée de samedi a été plus que décevante, avec des matchs au niveau de plus en plus discutable, le match de la France contre l’Irlande a permis de me remettre un peu de baume au cœur. Au-delà du score final, positif pour les français, on a surtout assisté à un match avec du jeu et des occasions, même si le niveau technique n’a pas été franchement incroyable. Mais ces trois premiers matchs de samedi ont surtout confirmé l’impression que nous a laissé le premier tour de la compétition : une certaine pauvreté technique et, surtout, des équipes au niveau finalement assez proches l’une de l’autre.

Retour plus précis sur chacun des matchs avec un rapide résumé, un focus sur le joueur du match et une note pour l’ensemble du match. 

Huitième 1

Entre ces deux équipes qui ont terminé deuxièmes de leur groupe respectif, sans perdre un match, on s’attendait à un match équilibré, avec un petit avantage pour la Pologne qui semblait avoir géré lors de son premier tour et n’avait pas encaissé de but en trois matchs. Sur le terrain, on a eu droit à une rencontre loin d’être désagréable, même si l’attitude de la Pologne a été assez étonnante et a failli lui coûter une première participation à un quart de final d’Euro…

Une Pologne à mi-temps

Les Polonais attaquent plutôt fort d’entrée, portés par un Kamil Grosicki des grands jours (ce qui n’est pas toujours le cas pour le rennais) et leur contrôle global du match est récompensé avant la mi-temps. Sans forcément énormément pousser sur le but suisse, ils réussissent à mener une contre-attaque rapide qui débouche sur une passe de Grosicki pour Blaszcykowski qui ne se fait pas prier pour ajuster proprement Sommer. Dans cette première mi-temps, les Suisses étalent les lacunes qu’on leur connait, à savoir une certaine fébrilité derrière (symbolisée dès la première minute par ce raté de Djourou) et une incapacité certaine à se procurer des occasions dans le jeu. Après la pause, la physionomie du match change complètement, à la fois du fait d’un jeu plus intéressant côté suisse (et du réveil de Shaqiri) mais, surtout, de la passivité des Polonais. Plutôt que de les libérer, ce but marqué seùble avoir eu pour effet de les faire complètement arrêter de jouer. Le symbole le plus criant est sans doute à trouver du côté de Grosicki, invisible dans les quarante-cinq minutes suivantes.

Un scénario cruel pour les Suisses

Les Helvètes donnent tout ce qu’ils ont dans ce deuxième acte, en étant bien plus entreprenants. Ce n'est d’ailleurs pas un hasard si c’est le gardien de but polonais Fabianski que l’on a voit le plus avec deux arrêts déterminants, dont un sur un magnifique coup-franc de Rodriguez. Même après avoir égalisé sur une merveille de Shaqiri, les Suisses continuent à pousser pour faire la différence avant les tirs au but, butant une nouvelle fois sur un Fabianski très inspiré, ses coéquipiers l’étant beaucoup moins… Lors de la terrible épreuve des pénaltys, il suffit d’une seule frappe non cadrée de Xhaka pour sceller le sort de cette rencontre. C’est la deuxième fois en dix ans que la Suisse sort d’une compétition sans avoir perdu un seul match (après sa défaite dans les mêmes circonstances contre l’Ukraine en 2006). C’est franchement cruel car, sur l’ensemble du match, ils ont été très loin d’être inférieurs à leurs adversaires du jour et avec un peu plus de réussite, ils auraient bien pu faire basculer la rencontre de leur côté. Pour les Polonais, arriver en quarts de finale est déjà une belle réussite, mais, pour aller plus loin, il va falloir être moins gestionnaire, et, surtout, mettre le buteur Lewandowski dans les meilleures conditions. En effet, on ne sait pas trop où il joue depuis le début de l’Euro. Un peu partout sur le front de l’attaque, il manque dans la zone de vérité, là où il est pourtant le plus fort.

Le joueur : Xherdan Shaqiri (Suisse)

Shaqiri

Il existe peu de joueurs aussi agaçants que ce Xherdan Shaqiri. Son allure général est déjà très énervante (avec son petit sourire en coin et son torse toujours bombé) mais c’est surtout sur le terrain qu’il peut rendre chèvre même le plus fervent de ses supporters. Avec des choix discutables, des ratés assez incroyables à ce niveau et une certains propension à l’individualisme, le Shaqiri des mauvais jours est un cauchemar. Et puis, quand il se réveille, comme lors de cette deuxième mi-temps, ça peut être un joueur absolument fabuleux, capable de faire des différences incroyables et de tenter (et réussir) un geste complètement fou sur son but. Ah, s’il était régulier à ce niveau…

La note du match : 5.5/10

Huitième 2

En ce lendemain de Brexit, ce duel entre deux sélections qui émanent du Royaume Uni avait forcément un goût particulier, d’autant que si le Pays de Galles a voté majoritairement pour la sortie de l’Union Européenne, l’Irlande du Nord a fait l’inverse. Pour revenir sur un terrain moins politique, il s’agissait sans doute du huitième de finale le plus surprenant avec deux équipes que l’on n’attendait pas forcément à ce stade de la compétition. Après avoir vu le match, on se demande justement si ces deux sélections avaient vraiment le niveau pour jouer un huitième…

Du spectacle, oui, mais pas sur la pelouse...

Je vais être assez court car, honnêtement, il n’y a pas grand-chose à dire sur cette partie où, au moins, les prolongations nous auront été épargnées grâce à un but dans les dix dernières minutes. Pourtant, le Pays de Galles avait plutôt été séduisant lors du premier tour. Mais, là, soit parce que l’enjeu était important, soit parce que les Nord Irlandais ont bien joué le jeu, soit (aussi) parce qu'ils ne possèdent pas l'équipe du siècle, ils n’ont jamais réussi à créer du jeu et être véritablement menaçants sur la cage de McGovern. Face à eux, les Nord Irlandais ont fait avec leurs armes (qui ne sont pas très aiguisées) et ont opposé leur envie aux quelques velléités galloises. Ce sont même eux qui ont eu les occasions les plus franches. Tout cela a finalement donné un festival d’erreurs techniques et de mauvais choix, assez incroyable à un tel niveau de compétition. Heureusement, dans les tribunes, deux des meilleurs publics de cet Euro s’en sont donné à cœur joie et ont égayé ce triste spectacle avec des chants incessants et une ambiance réjouissante. A part ça, on ne retiendra pas grand-chose de cette rencontre… S'il joue comme cela, le Pays de Galles ne pourra pas opposer grand-chose à son futur adversaire des quarts de finale. Mais, peut-être sont-ils meilleurs dans le rôle de l'outsider, que dans celui du favori, qu'ils étaient obligés d'endosser lors de ce match ?

Le joueur : Wayne Hennessey (Pays de Galles)

Hulk

Dans un match d’une telle faiblesse technique, j’ai vraiment du mal à ressortir du lot un joueur de champ même si les milieux ont globalement effectué un gros boulot de harcèlement de l’adversaire, si Bale a essayé de faire des différences et si le petit Nord-Irlandais Ward a encore couru dans tous les sens. Le portier gallois, lui, a réussi à sortir les tirs qu’il fallait au moment opportun, ce qui est le signe d’un match accompli. Sûr dans ses interventions, il a rassuré une défense pas toujours sereine juste devant lui… Pas un match exceptionnel mais solide, et dans ce huitième de finale, c’était déjà pas si mal.

La note du match : 3.5/10

Huitième 3

Il s’agissait là de l’un des très gros chocs de ces huitièmes de finale. En effet, entre la Croatie qui avait fait très forte impression au premier tour (en battant notamment l’Espagne) et un Portugal invaincu mais sans victoire non plus, on pouvait s’attendre à un match explosif, où les attaques prendraient le pas sur des défenses pas forcément réputées pour leur solidité et où les individualités pourraient débloquer la partie à n’importe quel moment. Peine perdue tant cette rencontre fut décevante…

Des choix forts et payants pour le Portugal

Au coup d’envoi, le sélectionneur Fernando Santos avait choisi de beaucoup modifier son onze de départ par rapport à celui qui avait évolué contre la Hongrie quatre jours plus tôt. Sans doute que l’aspect physique a joué dans la décision mais les performances de Moutinho ou Ricardo Carvalho avaient également beaucoup inquiété. Avec de « nouveaux » joueurs (comme Cédric, Fonte ou Adrien) et un système en 4-4-2, les Portugais embêtent les Croates, c’est le moins que l’on puisse dire. Car, de fait, il ne se passe presque rien pendant les deux heures de jeu. Modric, pris dans l’entonnoir et sans doute pas tout à fait prêt physiquement, ne réussit jamais à dicter le tempo du match et les Portugais effectuent un très gros travail de pressing (même Nani, qui n’est pas connu pour être le plus acharné en défense, s’y est mis). Par contre, ils ne parviennent jamais à faire quelque chose de leurs balles de récupération, ne trouvant jamais un Cristiano Ronaldo très discret. Déchet technique, transversales ratées, contrôles approximatifs, stars absentes… c'est le programme principal de cette rencontre jouée sur un rythme particulièrement lent, comme si les deux sélections se craignent beaucoup trop pour prendre le moindre risque

Cinq minutes de folie en fin de match

Jusqu’à la quatre-vingt dixième minute, les gardiens n’ont rien à faire puisqu’aucun tir n'est cadré (stat proprement incroyable). Et si l'entrée de Renato Sanches amène un peu plus d’impact au milieu de terrain, l’ensemble reste particulièrement faible et soporifique. Au fur et à mesure que la prolongation avançe, on sent les Croates de plus en plus dangereux, notamment parce que l’étreinte au milieu de terrain est moins forte, libérant donc davantage Modric, mais déséquilibrant également le bloc équipe. Et puis, alors que l’on commence déjà à s’imaginer une deuxième séance de tirs au but dans la journée, le match devient complètement dingue. Tout part d’une frappe de Perisic détournée sur son poteau par Rui Patricio. Dans la même minute, en contre-attaque, le Portugal réussit à marquer suite à une action assez confuse conclue par Quaresma… La Croatie va encore avoir une énorme occasion pour tenter d’égaliser mais pourra surtout s’en vouloir d’avoir commencé à jouer bien trop tard… Heureusement que cette (toute) fin de match nous laisse sur un sentiment quelque peu positif car, franchement, la frustration fut à la hauteur des attentes pour un tel match…

Le joueur : Adrien Silva (Portugal)

Hulk

D’accord, ce n’est pas le joueur le plus impressionnant techniquement et, offensivement, son apport a été proche de zéro. Mais sa mission était claire et nette et il l’a rempli avec brio : neutraliser Luka Modric. Pendant tout le temps réglementaire, il a vraiment réussi à éteindre le milieu de terrain croate, en étant toujours dans ses pattes et en l’empêchant de se mêler au jeu offensif. Complètement carbonisé, il a été en souffrance en prolongations et ce n’est pas un hasard si, à partir de là, Modric a été bien plus influent dans le jeu.

La note du match : 3/10

Huitième 4

En ayant fini première de son groupe, la France s’était assurée de rencontrer un troisième de groupe. Longtemps, on a cru devoir faire face aux Irlandais du Nord mais, finalement, ce sont leurs « cousins » du Sud qui ont eu l’honneur de défier le pays hôte, presque sept ans après le dernier match entre les deux équipes et la longue polémique qui a suivi. Sur le papier, il s’agissait de l’une des rencontres les plus déséquilibrées de ces huitièmes de finale. Dans les faits, ça n’a pas du tout été le cas et, en deux temps, les Français ont fini par faire plier de valeureux Irlandais…

UN PREMIER ACTE CAUCHEMARDESQUE

Est-ce la pression du match couperet, le fait de jouer à quinze heures, cette enceinte du Parc OL que peu de joueurs connaissaient, la modification tactique avec Matuidi à droite au milieu de terrain pour offrir à Pogba le poste où il est normalement le meilleur, un mélange de tout ça ? En tout cas, le début de match fut une véritable catastrophe pour une Equipe de France. Suite à une perte de balle, puis une glissade, puis une faute grossière, un penalty est sifflé et transformé (poteau rentrant) par les Irlandais. Guère inspirés, et pas forcément poussés par un public trop absent dans les moments durs, les Bleus déjouent complètement dans cette première mi-temps, étant trop peu dangereux dans le jeu comme sur coup de pied arrêté. Matuidi semble perdu à son « nouveau » poste, Kanté est moins intéressant que d’habitude et la défense est loin de montrer tous les signes de sérénité. Lloris évite ainsi aux Français, grâce un superbe arrêt, d’être menés de deux buts et de plonger complètement. Seule une action en toute fin de mi-temps montre un signe de révolte mais Payet comme Griezmann manquent de spontanéité. Au cours de ces quarante-cinq premières minutes hachées, Rami et Kanté sont également avertis, les privant automatiquement du quart de finale potentiel… Bref, à la mi-temps, le tableau est particulièrement noir et si l’espoir est loin d’être envolé, les perspectives ne sont tout de même pas des plus réjouissantes.

CHANGEMENTS GAGNANTS

Le deuxième acte commence un peu sur ce constat d’impuissance sur le terrain, et de crispation chez les spectateurs, même si l’entrée de Coman (à la place de Kanté) et le passage en 4-4-2 donnent un peu plus de rythme à l’ensemble. Si Koscielny manque une tête à bout portant suite à un coup-franc, Lloris sauve encore la patrie sur un centre extrêmement dangereux. Quelques minutes plus tard, alors que la France exerce une pression bien plus importante, Griezmann est à la réception d’un centre parfait de Bacary Sagna et catapulte le ballon dans la lucarne de Randolph. A partir de là, le match tourne complètement et, quatre minutes plus tard, Griezmann remet ça suite à une très belle déviation de la tête de Giroud. 2-1, l’affaire est pliée et ce n’est pas l’exclusion du défenseur irlandais Duffy qui va changer la donne. En gérant autant qu’elle peut son affaire, la France maintient le résultat et aurait même pu l’alourdir avec une frappe de Gignac sur la barre ou des contre-attaques pas vraiment jouées en fin de match. Forcément, la fatigue a eu un rôle côté irlandais et les trois jours de récupération en moins ont pesé dans la balance. Néanmoins, les Français ont une nouvelle fois fait preuve de beaucoup de caractère pour retourner la situation. Ne jouer qu’une mi-temps ne permettra pas de passer à tous les coups et, pour gagner l’Euro, il faudra être bien plus constant mais il y a également des raisons d’être optimistes et, quel que soit, le quart de finaliste à jouer, la France aura ses chances !

Le joueur : Antoine Griezmann

Griezmann

A l’image de (trop) nombreux joueurs français, on peut distinguer deux périodes bien distinctes dans le match de Griezmann. En première mi-temps, il a été incapable de peser véritablement, touchant relativement peu de ballons et semblant agacé par la façon dont évoluait l’équipe. Après la pause, replacé en deuxième avant-centre tournant autour d’un pivot, comme il l’a fait toute l’année en club, il a été bien plus tranchant, inscrivant deux buts hyper importants. Passé pas loin du triplé en toute fin de match, il a sorti une sacrée épine du pied de son équipe tout en relançant des débats pendant une semaine sur son meilleur poste…

La note du match : 7/10

Suite demain avec un retour sur les quatre huitièmes de finale suivants !




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