L'Article
Après les César vendredi soir (auxquels je ne me suis pas du tout intéressé), la nuit dernière était consacrée aux Oscars, un show dont je n’ai pas (encore) vu d’images mais qui a visiblement surtout été marqué par le discours d’introduction du présentateur Chris Rock, revenant sur la polémique née de l’absence (pour la deuxième année consécutive) d’acteurs noirs dans les nominations. C’est une polémique que j’ai du mal à comprendre, surtout que Forest Whitaker, Jamie Foxx, Morgan Freeman, Denzel Washington chez les hommes ou Lupita Nyong’o, Octavia Spencer ou Mo’Nique chez les femmes ont gagné un Oscar il n’y a pas si longtemps. Je vais donc revenir rapidement sur le palmarès, même si je suis (très) loin d’avoir vu tous les films en course :
- Rarement on avait autant personnifié une cérémonie de récompenses. En effet, partout on ne parlait que de la possible/probable récompense de Leonardo DiCaprio, lui qui, depuis presque vingt ans, enchaînait les désillusions aux Oscars. Ca y est, il la tient sa statuette, celui qui est considéré (à tort ou à raison) comme le plus grand acteur de sa génération. Je pense qu’il la mérite même si je n’ai pas franchement été hyper convaincu par sa prestation dans The Revenant. C’est fort mais je trouve qu’il en fait un peu trop pour que ce soit vraiment réussi.
- C’est Spotlight (pas vu) qui repart avec la statuette la plus prestigieuse (en plus de celle du meilleur scénario original). Ce n’est pas une immense surprise même si le film de Tom McCarthy n’était pas forcément le grand favori. C’est une belle reconnaissance pour un réalisateur assez confidentiel, qui avait tout de même participé au scénario de Là-Haut et qui est presque plus connu pour avoir réalisé la première version (visiblement ratée) du pilote de Game of Thrones. Il faudra donc que je m’intéresse de plus près à ce film, en espérant qu’il ressorte dans quelques salles lors des prochaines semaines.
- Pour Alejandro González Iñárritu (meilleur réalisateur), c’est un doublé très rare réalisé grâce à The Revenant, où son travail est quand même de très grande qualité, malgré une propension à en faire trop par moments. Emmanuel Lubezki signe même un triplé assez sensationnel puisque, en 2014, il l'avait déjà remporté pour Gravity. C’est assez dingue que les deux aient pu être primés à un an d’intervalle pour des films aussi différents. Cela pourrait également être le signe d’une certaine faiblesse de la concurrence dans ces deux catégories.
- Brie Larson, pour Room (qui sort tout bientôt en France) était favorite et elle a tenu son rang. Je suis content pour cette jeune actrice que j’avais vraiment découverte il y a à peine deux ans dans le réussi States of Grace. Il est clair qu’une grande carrière s’offre à elle. Pour les seconds rôles, pas de surprises non plus avec Mark Rylance dans Le pont des espions (même si Sylvester Stallone était aussi évoqué) et Alicia Vikander, excellente dans Danish Girl (même si je ne considère pas son personnage comme un second rôle…).
- Mad Max : Fury Road rate de peu le « Grand chelem des récompenses techniques » avec six récompenses sur sept (ne manque que celle des meilleurs effets visuels), ce qui en fait tout de même le film le plus récompensé de l’année…
- Du côté de la musique, Ennio Morricone a remporté son premier Oscar pour la meilleure musique de Huit Salopards (lui qui avait déjà gagné un Oscar d’honneur). Ça parait assez dingue tant la contribution de l’Italien à la musique de films est immense. Une injustice réparée pour de bon, donc… Pour la chanson, c’est celle de Spectre qui rafle la mise, malgré sa qualité que l’on qualifiera de très moyenne (pour être gentil).
- Le fils de Saul est le premier film hongrois à remporter la statuette de meilleur film étranger. Evidemment, et même si je n’ai pas vu les autres films (dont le français Mustang), cette victoire me paraît mérité tant ce long métrage est marquant et exceptionnel.
- Pas de souci pour Vice-versa qui n’avait pas vraiment de concurrence dans la catégorie de meilleur film d’animation. Il était même nominé pour le meilleur scénario original, ce qui, en soi, était déjà une magnifique victoire. C’est la huitième récompense pour Pixar-Disney lors des neuf dernières éditions…
LE PALMARÈS COMPLET
MEILLEUR FILM
Spotlight (Michael Sugar, Steve Golin, Nicole Rocklin et Blye Pagon Faust)
MEILLEUR RÉALISATEUR
Alejandro González Iñárritu (The Revenant)
MEILLEUR ACTEUR
Leonardo DiCaprio (The Revenant)
MEILLEURE ACTRICE
Brie Larson (Room)
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
Mark Rylance (Le pont des espions)
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Alicia Vikander (Danish Girl)
MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
Spotlight (Josh Singer et Tom McCarthy)
MEILLEUR SCÉNARIO ADAPTÉ
The Big Short : Le Casse du siècle (Charles Randolph et Adam McKay)
MEILLEURS DÉCORS
Mad Max : Fury Road (Colin Gibson et Lisa Thompson)
MEILLEURS COSTUMES
Mad Max : Fury Road (Jenny Beavan)
MEILLEURS MAQUILLAGES ET COIFFURES
Mad Max : Fury Road (Lesley Vanderwalt, Elka Wardega et Damian Martin)
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE
The Revenant (Emmanuel Lubezki)
MEILLEUR MONTAGE
Mad Max : Fury Road (Margaret Sixel)
MEILLEUR MONTAGE DE SON
Mad Max : Fury Road (Mark A. Mangini et David White)
MEILLEUR MIXAGE DE SON
Mad Max : Fury Road (Chris Jenkins, Gregg Rudloff et Ben Osmo)
MEILLEURS EFFETS VISUELS
Ex Machina (Mark Williams Ardington, Sara Bennett, Paul Norris et Andrew Whitehurst)
MEILLEURE CHANSON ORIGINALE
Writing's on the Wall dans Spectre (Paroles et musiques : Jimmy Napes et Sam Smith)
MEILLEURE MUSIQUE DE FILM
Les Huit Salopards (Enio Morricone)
MEILLEUR FILM EN LANGUE ÉTRANGÈRE
Le fils de Saul (László Nemes)
MEILLEUR FILM D’ANIMATION
Vice-Versa (Pixar)