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L'EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR QUI ETAIT RESTE COINCE DANS UNE ARMOIRE IKEA DE ROMAIN PUÉRTOLAS

 L'Article


Romain Puértolas

Alors qu’il se rend à Paris pour s’acheter un lit à clous, un véritable fakir indien se retrouve pris dans une succession d’aventures qui vont le mener en un peu plus d’une semaine de l’Angleterre à la Lybie en passant par Barcelone ou Rome. Le tout parce qu’il s’est retrouvé coincé dans une armoire Ikea. Comment ? C’est là l’une des nombreuses péripéties de ce voyage complètement hors-norme.

Pour sûr, on tient là le titre de roman le plus improbable depuis pas mal de temps. C’est tellement long et alambiqué que j’ai vraiment envie de résumer cela sous le titre le Fakir Ikea, pour faire plus simple. Mais, en même temps, cela résume bien ce qu’est ce livre : une improbable suite d’événements qui emmènent un fakir aux quatre coins de l’Europe et même en Afrique du Nord. Il ne faut pas se mettre dans l’esprit que ce sera une histoire réaliste car ça ne l’est pas mais plutôt voir toutes ces aventures comme une sorte de conte, pas dénué de fond car c’est aussi une vraie réflexion sur la place des réfugiés dans nos sociétés. Mais ce qui marque surtout avec ce livre, c’est le rythme dans lequel on est tout de suite entraîné. En effet, toutes ces aventures se suivent à une vitesse hallucinante et ne laissent guère le temps de respirer au lecteur. En changeant parfois de focus, l’auteur nous fait découvrir d’autres personnages mais c’est pour revenir encore plus vite sur ce fakir à qui il arrive toutes sortes d’aventures, toujours plus invraisemblables les unes que les autres.

Le style de cet auteur, dont c’est le premier roman, est fait d’un vrai mélange des genres, d’un humour burlesque (avec des jeux de mots à coucher dehors ou un vrai goût pour le comique de répétition) et d’une réelle affection pour les situations croquignolesques en tous genres. En ce sens, c’est vraiment agréable. Sinon, le style est loin d’être formidable, certains passages sont plus faibles et le discours sur l’immigration pas forcément toujours très fin. En somme, c’est vraiment un livre de « lecture-détente », ce qui est parfois très agréable, surtout quand on vient de finir La Trilogie des Confins de Cormac McCarthy, sommet littéraire mais dans lequel il n’est pas toujours évident d’avancer. Là, ça se lit très rapidement et facilement.

« Au bout de quelques minutes passées sous le lit, et comme personne n’était venu l’inquiéter, Ajatashatru avait fini par s’assoupir. La position horizontale, l’obscurité, le silence soudain et le long voyage avaient eu raison de sa volonté et de sa grande forme physique. S’il pouvait feindre de ne jamais éprouver de douleur, il ne pouvait certainement pas en faire autant avec la fatigue. Et puis, sous ce lit, il n’y avait pas de public alors il pouvait se permettre le luxe d’être faible. »


Ce n’est pas de la grande littérature mais c’est un livre qui se lit avec plaisir tant il est rythmé et drôle par moments. On a toujours envie de tourner la page pour savoir ce qui va de nouveau arriver à ce fakir que l’on apprend à apprécier. Parfois, on ne demande pas beaucoup plus à un livre…

Fakir Ikea




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