Toggle navigation
TimFaitSonCinema

LES DERNIERS JOURS DE NOS PÈRES DE JOËL DICKER

 L'Article


Joël Dicker



Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Winston Churchill décide de créer un service secret spécial, chargé de mener des actions dans les pays occupés et dont tous les membres sont issus de la population locale. On suit alors les aventures d’une dizaine de personnages qui vont contribuer à la victoire des alliés par leur action, aussi dangereuse et douloureuse soit-elle…


Après avoir lu, et beaucoup apprécié, le deuxième roman de ce jeune auteur suisse (La vérité sur l’affaire Harry Québert), il était maintenant temps de s’attaquer à sa première œuvre, écrite alors qu’il avait moins de vingt-cinq ans. En plus, la Deuxième Guerre Mondiale est une période qui m’a toujours captivée et le fait de s’intéresser de cette manière à un service très peu connu du grand public avait tout pour me plaire. Et, honnêtement, je n’ai pas été déçu par ce roman même si, finalement, il m’a bien plus surpris que ce que j’attendais. En effet, bien plus que de décrire précisément les actions menées par ce service secret en elles-mêmes (des opérations, on ne sait pas grand-chose), Joël Dicker préfère plutôt s’arrêter sur ce que cela provoque chez les personnages, de façon intime mais aussi sur leurs relations entre eux. Car, si certains personnages sont plus évoqués que d’autres, c’est à un véritable groupe que l’on a affaire.

 

En effet, dès le départ, on suit l’entraînement de cette dizaine de Français qui ont fui en Angleterre et qui vont devoir apprendre les rudiments pour être utiles ensuite sur le terrain. A travers cette première partie, qui n’est pas forcément la plus passionnante mais qui est très importante pour toute la suite du roman, on comprend que peu à peu va se construire entre tous ces hommes (et cette femme) une relation exceptionnelle que rien ne pourra détruire. Et, justement, l’auteur insiste beaucoup là-dessus, en décrivant le plus précisément possible les sensations de chacun. Et c’est grâce à cela que son livre aura ensuite une vraie force tant on sent un souffle qui se dégage. On s’attache beaucoup aux personnages, notamment à ce Pal, dans sa relation avec son père, assez incroyable ou encore à Gros, héros en quête constante de reconnaissance. On survole rapidement les grands événements de la guerre qui sont connus (les échecs de l’année 43, le débarquement,…) pour être bien plus dans la dimension intime de chacun des personnages. On peut reprocher à l’auteur certains tics d’écriture (les répétitions de début de paragraphe notamment) et un côté parfois un peu trop emphatique, mais il parvient quand même à toucher au cœur, notamment dans une dernière partie assez magnifique. Pour un premier roman, ça annonçait déjà du haut niveau…



« Que tous les pères du monde, sur le point de nous quitter, sachent combien sans eux notre péril sera grand. Ils nous ont appris à marcher, nous ne marcheront plus. Ils nous ont appris à parler, nous ne parlerons plus. Ils nous ont appris à vivre, nous ne vivrons plus. Ils nous ont appris à devenir des Hommes, nous ne serons même plus des Hommes. Nous ne serons plus rien. »

 

Avec ce premier livre, Joël Dicker nous offre à la fois un roman de guerre souvent captivant mais surtout une réflexion sur les conflits armés et ce qu’ils peuvent provoquer chez les humains et entre eux. Parfois un peu trop pompeuse dans son style, cette œuvre n’en reste pas moins très émouvante. Je pense qu’elle ne tardera pas à être adapté, sans doute sous la forme d’une série qui pourrait bien rendre compte de toutes ces relations entremêlées.



Les derniers jours de nos pères



Avatar Gravatar

jct 17.08.2015, 14:01

Un livre très émouvant, dans lequel l'amour est à la fois le piège et le salut.
La guerre donne lieu à des choix cornéliens, elle révèle cruellement le caractère de chacun, elle oblige à choisir un camp sans retour possible.
Comme dans Harry Québert, Dicker donne sa chance à chaque être humain, jamais tout noir ou tout blanc.
Quelques tics sentent l'atelier d'écriture à l'américaine, mais tout de même, quelle profondeur pour un aussi jeune homme !


 Rédiger Un Commentaire