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LA VIE DES AUTRES (VU LE 01.02.2007)

 L'Article


Validation

Première critique : http://www.timfaitsoncinema.fr/film/la-vie-des-autres/critique/73

Je me souviens avoir vu ce film le lendemain de sa sortie, attiré que j'avais été par la bande-annonce. C'était donc bien avant que tous les médias s'emballent sur ce long métrage et que le long métrage connaisse un succès publique et critique, ponctué par un Oscar du Meilleur film étranger en 2007.
Presque dix ans plus tard, comment ce film a-t-il vieilli ?

 

Un film d’une efficacité étonnante

« Le sujet abordé dans le film fait froid dans le dos (surveillance ultra serrée dans l’ex RDA) mais il est traité avec brio par ce jeune réalisateur de 33 ans dont c’est le premier film. » extrait de la première critique

Ce qui marque quand on revoit ce long métrage, c’est l’immense maitrise dont fait part le réalisateur. Et ce n’est pas forcément évident quand on s’attaque à un sujet historique comme celui-ci. En effet, il existe toujours le risque de donner à l’ensemble un côté un peu lourd par une reconstitution que l’on veut la plus fidèle possible. C’est en fait en construisant son long métrage comme un véritable thriller psychologique que le metteur en scène évite complètement ce piège. Ce qui est très intéressant ici, c’est la manière dont le personnage central se transforme au « contact » de ce couple : il découvre ce qu’est l’art, et apprend à l’apprécier, il comprend ce que peut être l’amour. Lui qui ressemble au départ à une sorte de robot construit pour surveiller, retrouve peu à peu sa nature humaine. Et plusieurs scènes montrent cette évolution, dont la plus impressionnante est sans doute celle de l’ascenseur. Ce changement est peut-être montré de manière un peu trop mécanique (uns scène répond à une autre) mais c’est quand même le véritable moteur du film et ce qui fait que l’on est pris dans une histoire dont on n’arrive pas à se détacher.

 

Là où La vie des Autres est également très intéressant, c’est dans sa manière de montrer par toutes petites touches ce qu’était l’Allemagne de l’Est de l’époque : en quelques répliques (« Vous n’êtes pas un intellectuel » dit Wiesler à son assistant qui acquiesce, gêné d’avoir pu l’être considéré, ce qui montre les cases dans lesquelles tous les gens étaient mis), les choses sont montrées et claires. Le scénario ne s’embarrasse à aucun moment de grands discours théoriques. Et puis, on ne peut pas passer sous silence le dernier quart d’heure, absolument immense, qui se passe six ans après les faits et où l’on voit Georg Dreyman comprendre ce qui s’est véritablement déroulé. La dernière réplique, pleine de sous-entendus, est, à elle seule, un très grand moment de cinéma, du genre que l’on n’oublie pas facilement.

Image du film


Une mise en scène au service du récit et de l’ambiance

« Il règne tout au long du long métrage une ambiance très sobre qui correspond tout à fait au sujet. »extrait de la première critique

Les cinq premières minutes disent presque tout de ce qui va suivre : on suit l’interrogatoire d’un jeune homme suspecté d’être un ennemi du régime, avec, en contrepoint, le cours donné à partir de cet interrogatoire à de jeunes étudiants. Les jalons principaux sont posés : surveillance, manipulation et violence psychologique seront au cœur du récit. C’est en ce sens une introduction très impressionnante. Dans sa mise en scène, Florian Henckel von Donnersmack s’efforce de montrer cette tension qui habite tous les habitants avec la peur continuelle d’être une cible de la surveillance du régime. Ainsi, l’observation et l’écoute sont des éléments essentiels de la mise en scène (on voit souvent ce qu’écrit Wiesler à partir de ce qu’il entend) et le metteur en scène les maitrise parfaitement. Et si l’aspect de reconstitution n’est pas le plus important, il n’est pas négligé pour autant avec un travail sur les décors, les costumes et la photographie, pour plonger l’histoire dans une ambiance très terne, qui correspond bien à ce qu’était l’Allemagne de l’Est à l’époque.

image du film


Une qualité impressionnante dans l’interprétation 

« Les acteurs, tous allemands, sont dans leur rôle et notamment la découverte de ce film, Ulrich Mühe, en officier de la STASI qui, au cours du film, évolue sensiblement en comprenant le rôle qu’il joue au sein du parti. Sebastian Koch (déjà aperçu dans Black Book), Martina Gedeck et Ulrich Tukür complètent ce casting idéal. »extrait de la première critique

Si La vie des autres est une telle réussite, c’est aussi parce que le réalisateur a réussi à trouver et à diriger des acteurs qui rentrent parfaitement dans leur rôle : Ulrich Tukur en chef de service carriériste à souhait et prêt à tout pour réussir, Martina Gedeck en actrice perdue devant les choix qu’elle doit faire et Sebastian Koch en auteur qui se sent obligé de se révolter à sa manière contre le régime. Mais, ce film était surtout l’occasion de découvrir (pour ma part en tout cas) l’incroyable Ulrich Mühe, malheureusement mort très peu de temps après. Il est exceptionnel, notamment dans sa manière de faire passer des choses sans dire un seul mot. Au-delà de son côté mutique, on perçoit par de toutes petites expressions les changements qui s’opèrent en lui et qui modifient son comportement. Si tous les seconds rôles sont également de qualité, Ulrich Mühe mérite à lui tout seul que l’on regarde La vie des autres

Image du film

Verdict : VALIDÉ

« Un petit joyau, on ne peut pas dire grand-chose de plus… »

Verdict de la première critique

Revoir ce film est un vrai bonheur car on se replonge tout à fait dans cette ambiance bien particulière d’une Allemagne de l’Est sous surveillance constante. Je confirme donc l’excellente impression que m’avait faite ce film à l’époque : c’est maitrisé de bout en bout, interprété à la perfection et très prenant. Une petite pépite, tout simplement ! C’est juste dommage que l’on ait sérieusement perdu de vue un réalisateur qui promettait tant et qui, après avoir adapté The Tourist pour les Etats-Unis, a complètement disparu de la circulation…

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Fiz 29.04.2016, 20:08

Excellent choix de film pour ta nouvelle rubrique! Un film qui restitue une atmosphère, un climat très spécial de surveillance sous un régime totalitaire... on sent le film très documenté sur la Stasi dans la description de son coté méthodique, mécanique et froid.
C'est un film glacial en apparence mais finalement empreint d'une certaine humanité et intense en émotions, ce qui lui donne un aspect de mélodrame politique passionnant.


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