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COUPE DU MONDE 2014 : LE PREMIER TOUR - BILAN GLOBAL

 L'Article


Bilan global

15 jours de compétition, 48 matchs, 136 buts, 1 246 tirs, 39 183 passes, un nombre de débats incalculable. Ça y est, le premier tour de la Coupe du Monde, c’est terminé depuis hier. On est donc à la « moitié » de cette compétition (même si, dans les faits, trois quarts des matchs ont été joués) et seize équipes ont déjà fait leur valise pour retourner dans leur pays. Pour les seize autres, elles peuvent encore rêver et dès demain commence que l’on appelle souvent « une autre compétition ».

De mon côté, j’ai regardé dix-huit matchs dans leur intégralité (ce qui fait quand même un jour et trois heures de jeu effectif), tout en jetant un œil plus ou moins attentif à une dizaine d’autres. Honnêtement, de ce que j’ai pu voir, c’était plutôt assez enthousiasmant (sauf quelques purges inévitables) et on a assisté à de grosses surprises. Bref, c’est un premier tour qui met vraiment en appétit pour ce qu’on attend quand même vraiment : les matchs à élimination directe qui font le sel de ce sport !

Alors, avant que le « vrai show » commence, il est quand même temps de tirer un petit bilan de ces quinze premiers jours de compétition. Et il y a à en dire car ce fut globalement assez fameux !On va faire ça point par point, un peu pêle-mêle mais en essayant d'oublier le moins d'éléments possibles. Si vous voyez de gros manques, n'hésitez pas en parler !


LE JEU :

UNE COUPE DU MONDE OFFENSIVE


C’est sans aucun doute le premier constat qu’il faut faire car il participe grandement au fait que cette Coupe du Monde soit pour l’instant une réussite. En effet, après trois quarts des matchs, la moyenne de buts par match est de 2,83. Cela la place très loin des standards bien plus récents (2,28 en 2010 pour ne prendre qu'un exemple). Cela faisait en fait quarante-quatre ans que l’on n’avait pas vu ça puisque c’est au Mexique, en 1970 que l’on s’était approché la dernière fois de la barre fatidique des 3 buts par match, à une époque où le football n’était pas forcément ce qu’il était en termes de rigueur et de préparation physique. J'ai du mal à savoir sil s'agit d'un profond mouvement du football (vers plus d'offensive) ou d'une conjonction de facteurs qui rendent cette Coupe du Monde offensive. J'ai honnêtement du mal à croire à la première solution mais je ne m'explique pas non plus la seconde... Mais, par contre, ce qui est vraiment intéressant, c'est que tous les systèmes de jeu ou presque sont représentés et que tous, à leur manière, fonctionnent. On voit des défenses à 3, à 5, des milieux fournis, des équipes de contre, de la possession,... Toujours est-il que, du côté du spectacle, on est gâté et on a même assisté à quelques festivals offensifs assez improbables (le Pays-Bas / Espagne qui finit à 5-1, le France / Suisse à 5-2 ou l’Algérie / Corée du Sud à 4-2). Pour l'instant, on se régale en termes de buts par match même si, normalement, l’arrivée des matchs à élimination directe, forcément un peu plus fermés, devrait faire baisser la moyenne.

Van Persie

Robin Van Persie s'envole pour marquer l'un des plus beaux buts de cette Coupe du Monde mais aussi pour précipiter la chute du champion espagnol.


L’ARBITRAGE :

DES POLÉMIQUES, FORCÉMENT…


C’est devenu une habitude dans le football moderne que celui de regarder la plupart des matchs à partir des erreurs d’arbitrage qui fausseraient les résultats. L’objet ici n’est pas de débattre de la vidéo, que certaines jugent indispensable (je suis plutôt contre mais ce n’est pas la question). Cette année, deux nouveautés ont été introduites, une qui s’apparente au premier abord à un gadget (cette bombe pour délimiter la distance du mur) et une autre qui ressemble plus à une première intrusion de la technique dans l’arbitrage avec cette goal-line technologie. Dans les deux cas ça fonctionne plutôt bien même si, pour la première de la vidéo sur la ligne de but, le réalisateur a eu le « malheur » de montrer une première image qui contredisait ce qu’avait annoncé l’arbitre, ce qui a provoqué une certaine confusion. Sinon, les arbitres restent des hommes et, il faut bien le dire, la Coupe du Monde a commencé fort dès les premiers jours avec des décisions discutables ou même complètement fausses (‘ah, ce penalty fantôme accordé au Brésil de Fred). Sur les quarante-huit matchs il y a forcément eu des erreurs, des interprétations d’arbitres qui portent à discussion et certaines équipes se sont clairement senties lésées (la Bosnie-Herzégovine, l’Italie ou la Côte d’Ivoire en tête). Selon moi, ça fait partie du jeu et l’erreur existe forcément, chez les arbitres comme chez les joueurs, d'ailleurs. En espérant malgré tout que l’arbitrage lors des phases à élimination directe porte le moins possible à discussion. Il y aura de toute façon forcément des polémiques, car le football est fait ainsi.

Arbitres

Sans doute l'invention la plus drôle dans le football depuis très longtemps. C'est parfaitement artisanal et on reconnaît vite les arbitres qui sont artistes ou non dans leur vraie vie.


L’AMBIANCE :

DES STADES PAS TRÈS JOLIS MAIS QUI SONT REMPLIS


J’aurais bien du mal à vous décrire l’ambiance sur place puisque je suis resté en France ! Donc, de ce côté-là, je ne peux trop rien dire même si, visiblement, les choses se passent plutôt bien de l’autre côté de l’Atlantique. Ce dont je peux parler plus tranquillement, c’est de la qualité des stades. Et honnêtement, je suis un peu déçu car aucun ne m’a vraiment impressionné et certains (comme celui de São Paulo), sont même pas loin d’être ratés. Quand on sait ce que ça a pu coûter, ça pose quand même un peu question. Il y a quand même le stade de Brasilia (où la France jouera son huitième de finale) qui trouve vraiment grâce à mes yeux. Son côté rond me plait beaucoup sans que je sache trop pourquoi. Mais, au moins, ces arènes sont remplies et « sonnent » bien. Finis les insupportables vuvuzelas de 2010 et l’ambiance est plutôt bon enfant, les supporters des différents pays rivalisent toujours d’ingéniosité pour se doter de costumes improbables, censés illustrer la culture de leur pays, et le son monte sérieusement d’un cran quand les équipes sud-américaines jouent. Ce qui est assez amusant, c’est la manière dont les stades se vident grandement à la mi-temps et mettent du temps à se remplir de nouveau. A croire que le Brésilien aime passer du temps à la buvette ! En tout cas, de ce côté, pour l’instant, l’ambiance est au rendez-vous.

Brasilia

Je ne comprends pas moi-même ce que je trouve à ce stade mais je l'aime bien !


LE MATCH :

UN IMPROBABLE AUSTRALIE-PAYS BAS


Plus que la rouste française face à la Suisse ou que la maitrise allemande face au Portugal, le match qui m’aura le plus marqué depuis le début de ce Mondial n’est pas celui que j’attendais le plus. Je l’avais même mis en fond en pensant faire autre chose devant une démonstration des Bataves mais, au bout de dix minutes, j’ai compris qu’il fallait s’intéresser de bien plus près à ce match qui s’est vite avéré complètement fou avec deux équipes qui ont poussé pour marquer et nous ont offert un spectacle de grande qualité, avec des buts splendides, une vraie débauche d'énergie et qui s’est conclu par une victoire hollandaise mais dans la douleur. Comme quoi, parfois, on tombe sur un match dont on n’attend pas grand-chose et on se laisse surprendre. Encore le charme de la Coupe du Monde. Par contre, du côté des rencontres que l’on veut oublier, il y a bien évidemment le Uruguay-Italie qui était terrible ou encore un Brésil-Mexique qui ne m’a pas fait lever de mon siège (et devant lequel j’ai même fini par m’endormir).

Robben

Cours, Arjen, Cours !!! Mais essaie de ne pas oublier de passer le ballon de temps en temps...


LES JOUEURS :

LES STARS SONT LÀ, SAUF CRISTIANO…


La malédiction du Ballon d’or en Coupe du Monde se poursuit donc puisque, c’est une tradition, le récipiendaire de cette récompense rate sa compétition. Ca n’a donc pas raté et c’est cette année Cristiano Ronaldo qui en a été la preuve. Incapable de mener une équipe du Portugal extrêmement décevante aux huitièmes de finale, il quitte donc le Brésil, tout comme Yaya Touré qui, lui non plus et dans des circonstances particulières (décès de son frère au cours de la compétition) n’a pas réussi à transcender des éléphants pourtant pas loin d’être qualifiés. Iniesta ou Pirlo ont plutôt surnagé dans des collectifs qui ont eu beaucoup plus de mal et des futures stars ont eu du mal à se montrer (Sterling ou Shaw pour l’Angleterre, Koke pour l’Espagne). Pour eux, ce n’est que partie remise.

Sinon, les autres stars vont bien, merci pour elles. Messi porte l’Argentine, Müller (oui, c’est une star !) enfile les buts, Benzema se régale, Robben fait du Robben (dans un match, il fait plus de tirs que de passes) mais il marque et Neymar est épatant tant il résiste à la pression et permet presque à lui seul à la nation brésilienne de toujours rêver en un titre à domicile. C’est vraiment le joueur qui m’aura le plus étonné car je pensais qu’il s’effondrerait mais il nous régale plutôt avec ses dribles, ses prises de balle et son efficacité devant le but. Et puis il y a le cas Luis Suarez, qui est vraiment à part. Son équipe est encore qualifiée mais sa Coupe du Monde est terminée, cela pour avoir mordu un de ses adversaires. Pourtant, en deux matchs, et notamment contre l’Angleterre, il avait prouvé qu’il était bien un attaquant exceptionnel.

Neymar

Il a beau avoir une coupe de cheveux ridicule et un style parfois énervant, Neymar est quand même le grand bonhomme de ce début de Coupe du Monde. Même Fred veut être sur la photo.

La Coupe du Monde est aussi l’occasion de découvrir des joueurs et de mon côté, il y a eu quelques jolies surprises, en premier lieu Mathew Leckie, ailier droit australien que je n’ai vu que contre les Pays-Bas mais qui a été tout simplement énorme. Savoir qu’il va jouer en deuxième division allemande l’an prochain rend fou. La défense grecque m’a fait une impression bœuf contre la Côte d’Ivoire avec Manolas, le central qui ne tacle jamais mais qui est toujours bien placé et ses latéraux Torosidis et Holebas, toujours portés sur l’offensive. Le Costa Rica m’a impressionné par sa solidité au milieu et Tejeda n’y est pas pour rien. La vitesse du Nigérian Musa a fait très mal à l’Argentine et la France devra s’en méfier.

LE BUT :

LA VOLÉE OU LA PASSE


Comme on a pu le dire, le nombre de buts a été très important au cours de ces quinze jours. Forcément, il y en a des plus ou moins beaux. Le premier, par exemple, a été assez moche (but contre son camp). Mais il y aussi des petites merveilles. Et, comme ça, deux buts me viennent en tête rapidement. Ce ne sont peut-être pas les plus beaux (encore que), mais surtout ceux qui m’ont le plus marqué :

  • la volée de l’Australien Tim Cahill contre les Pays-Bas, une merveille d’équilibre et de maitrise du geste. La balle arrive de très loin et la façon de se positionner du « vétéran » est impressionnante avant de claquer une frappe imparable sous la barre. La grande classe !

  • le but de Gyan face au Portugal. Ce n’est pas tant la tête pour conclure qui est honnête et propre mais pas exceptionnelle mais le centre d’Asamoah est tout simplement sublime : un extérieur pied gauche totalement improbable qui se transforme en offrande pour celui qui devient le meilleur buteur africain de l’histoire de la Coupe du Monde.
     

LES QUALIFIÉS :

L’AMÉRIQUE EN FORCE


La moitié des équipes reste encore en compétition et, ce qui est assez impressionnant, c’est la proportion des équipes américaines. En effet, on en trouve cinq d’Amérique du Sud (dont quatre regroupées dans la même partie de tableau) et trois d’Amérique centrale et du Nord. C’est un total énorme et cela confirme bien que lorsqu’une Coupe du Monde se déroule en Amérique, ce sont les pays issus de ce continent qui sont avantagés. Est-ce une question de climat, un hasard heureux ou bien quelque chose dans le sol qui leur donne une force supplémentaire ? Toujours est-il que c’est quand même assez impressionnant de voir autant de représentants de ce continent encore en course. L’autre partie du globe qui a réussi une grosse performance, c’est l’Afrique puisque, pour la première fois de son histoire, deux de ses représentants (Algérie et Nigéria) se qualifient pour la phase finale. L’Asie, elle, est encore absente comme en 2006 alors que l’Europe ne fait pas mieux qu’en 2010 où six équipes s’étaient qualifiées (trois huitièmes de finale entre elles) pour finalement truster les trois premières places deux semaines plus tard. Là, le choc vient surtout de l’élimination de quatre très grands noms du football européen : Espagne, Italie, Angleterre et Portugal. On verra bien comment le rapport de force entre confédération aura évolué dans un peu plus de quinze jours...

Carte

Rien ne vaut une bonne carte pour se mettre les idées d'aplomb !


Dès demain, retrouvez un bilan groupe par groupe qui permettra  de parler des déceptions et des surprises par rapport à chacune des sélections.




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