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COUPE DU MONDE 2014 : LA FINALE - BILAN GLOBAL

 L'Article


Finale

Après près d'un mois de compétition, de surprises, de déceptions, de découvertes, de joies et de confirmations, nous voilà arrivés au bout du chemin pour cette vingtième Coupe du Monde. Visiblement, l'organisation a plutôt assuré et l'ambiance était présente dans ce qui est quand même le pays du football. Les problèmes sociaux n'ont pas pour autant disparu et la fin de parcours en queue de poisson de la sélection locale ne va pas contribuer à appaiser les tensions. Sur le terrain, ce fut une belle compétition, avec un record du nombre de buts inscrits égalé (même si ce n'est pas forcément gage de qualité) et un certain nombre de jolis combats tactiques livrés. Bien sûr, quelques uns des soixante-quatre matchs furent des purges mais, dans l'ensemble, on s'est plutôt régalé et le vainqueur qui en ressort, l'Allemagne, est un beau champion…

Nous passerons très rapidement sur la petite finale (que je n'ai pas regardée et qui, de plus, est un match qui ne signifie pas toujours grand-chose) pour nous intéresser plus spécifiquement à cette finale.

Petite finale

Etant donné que je n’ai pas vu le match – ce qui, disons-le tout net, ne m’a pas beaucoup coûté –, je serais bien en peine de pouvoir vous en parler. Visiblement, le Brésil est passé à côté de son début de match et l’a payé par deux buts après un quart d’heure. Malgré une petite révolté, les Brésiliens ont buté sur des Hollandais bien organisés qui ont fini par mettre le troisième en toute fin de match, comme pour achever définitivement une sélection qui finit piteusement sa compétition à domicile : dix buts encaissés en deux matchs et, surtout, le sentiment que cette équipe n’avait pas les ressources mentales pour se relever. Avec une génération assez ordinaire, les Auriverde n’auront pas vraiment fait illusion dans cette compétition même si atteindre les demi-finales d’un tel tournoi reste une performance. Mais un tel pays ne peut (et ne doit) s’en satisfaire. Quant aux Hollandais, ils confirment quatre ans après leur place de finaliste qu’ils sont bien une équipe de Coupe du Monde. Ils ne l’ont toujours pas gagné mais ont montré que, même avec des joueurs pas forcément très côtés, et en optimisant au maximum ses forces, on pouvait faire quelque chose d’intéressant dans une telle compétition.


Finale

Pour la vingtième finale de son histoire, la Coupe du Monde s’offrait le « classique » des finales puisque Allemagne-Argentine est la seule confrontation qui avait déjà eu lieu deux fois à ce stade de la compétition (victoire argentine en 86, puis allemande quatre ans plus tard). Il s’agissait donc d’une sorte de belle entre deux pays historiques du football mondial. Sur la compétition (et notamment au vu des demi-finales), c’était bien deux styles de jeu qui allaient s’opposer entre une équipe d’Allemagne qui aime bien maitriser le jeu et une sélection argentine jamais aussi forte que lorsqu’elle s’adapte à l’adversaire pour jouer le contre. Opposition de styles, mais l’enjeu n’allait-il pas tuer le jeu ?

Un match pas si fermé que cela

Je vais peut-être en surprendre quelques uns mais j’ai vraiment apprécié cette finale. C’était à la fois un match très tactique mais où les fulgurances offensives furent finalement assez nombreuses. En tout cas, je ne me suis jamais ennuyé devant cette confrontation de deux styles bien différents (comme on l’attendait). Et, dans sa globalité, ce match a beaucoup ressemblé à la finale d’il y a quatre ans, avec une équipe qui domine dans le jeu (Allemagne/Espagne) en étant finalement assez stérile face à une sélection bien regroupée (Argentine/Pays-Bas) et dangereuse en contre. Car si l’on fait le compte des occasions très franches, l’Argentine mène aux points avec au moins trois énormes occasions (Higuain, Messi et Palacio) qui auraient pu/du permettre à l’Albiceleste de remonter sur le toit du monde. Si les Allemands ont eu la possession du ballon, ils n’ont pas réussi à en faire grand-chose, butant systématiquement sur les deux lignes défensives argentines. Et si Romero a été sauvé par son poteau, il n'a pas eu grand-chose d'autre à faire. Une explication majeure selon moi vient de l’absence de Khedira (blessé au mollet pendant l’échauffement). Son remplaçant, Kramer, a erré pendant un quart d’heure, ne sachant pas vraiment où se placer, avant de prendre un tampon énorme qui l’a sonné et qui, au cours des quinze minutes suivantes, l’a encore plus perdu (le pauvre, il était assez triste à voir). Il manquait à cette équipe la verticalité de Khedira, capable d’apporter le danger rapidement devant avec, notamment un gros impact physique.

 

A cette possession allemande, l’Argentine répondait par une organisation très stricte avec huit (en première mi-temps) ou sept (après le repos) joueurs qui formaient deux lignes alors que les attaquants marchaient, s’occupant uniquement des balles de contre. Le rôle des deux milieux de terrain centraux (Mascherano et Biglia) était donc essentiel et ils ont tous deux été énormes, contrant parfaitement le jeu allemand et mettant notamment sous l’éteignoir un Kroos bien moins influent que contre le Brésil. Surtout, l’Argentine a montré une capacité à sortir extrêmement vite en contre et à apporter très rapidement le danger de l’autre côté du terrain. En première mi-temps, c’est Lavezzi qui a été énorme dans ce rôle (avant de sortir après quarante-cinq minutes, sans que l’on comprenne trop pourquoi) avant que Messi essaie de prendre le relais. Le meilleur joueur du monde n’a pas fait un si mauvais match, mettant souvent au supplice la défense allemande sur ses accélérations mais il n’a jamais été décisif et, physiquement, on sentait bien qu’il n’était pas au maximum de sa forme. L’absence de Di Maria, formidable dynamiteur de défense, a aussi été très préjudiciable à une équipe d’Argentine finalement pas si loin du titre. Ce qui a aussi fait mal à l’Albiceleste, c’est l’impact quasi inexistant de ses deux renforts offensifs puisque Agüero comme Palacio n’ont absolument rien apporté. On peut donc reprocher à Sabella, le sélectionneur, certains de ses choix mais, avec ce groupe, il a tout de même été tout près d'apporter une troisième Coupe du Monde à l'Argentine et, pour cela, il doit être félicité.


Un beau champion ?

Si on écoute tout le monde, l’Allemagne mérite son titre sans aucune contestation. J’estime qu’il faut un peu nuancer cette affirmation, notamment parce que, sur le match, l’Argentine a plutôt eu plus d’occasions et aurait tout à fait "mérité" de l'emporter. Evidemment, c’est l’aboutissement d’une génération qui arrive à maturité (celle des Lahm ou Schweinsteriger) et qui, au fil des années, a vu des forces vives arriver (les millésimes Müller/Neuer puis Götze/Draxler) pour redonner de la vie à ce groupe. C’est aussi la victoire d’une équipe construite essentiellement autour de l’ossature du Bayern Münich (six joueurs du club bavarois titulaires au coup d’envoi), l’une des équipes qui a dominé l’Europe dernièrement (comme l’Espagne 2010 était basée sur le Barça). De plus, les Allemands avaient accumulé sur les dernières compétitions internationales un nombre de demi-finales et de finales assez impressionnant. C’est donc assez logique et « moral » qu’ils finissent par s’imposer. Néanmoins, la notion de mérite n’a que peu de valeur dans le sport où seul le résultat compte…

Sur cette compétition, on peut estimer que l’Allemagne a sans doute produit le jeu le plus intéressant et, avec dix-huit buts en sept matchs, on peut dire que le quota de buts par matchs est plutôt honnête. Mais, si certains matchs ont prouvé la capacité des Allemands à être très performants (leur premier contre le Portugal, et évidemment, la demi-finale contre le Brésil), la Mannschaft n’a pas toujours été souveraine et a même sérieusement souffert, notamment défensivement, contre les deux équipes africaines qu’elle a eu à rencontrer : le Ghana puis l’Algérie. En fait, c’est lors du quart de finale où les choses ont basculé avec le replacement de Lahm en arrière droit et le retour de Khedira au milieu de terrain. Plus équilibrée, cette sélection allemande s'est transformée en une sorte de machine particulièrement difficile à dérégler. Malheureusement, la France, le Brésil puis l’Argentine ont fait les frais de ce repositionnement tactique dont le mérite revient aussi en partie à Löw qui aura donc réussi à emmener cette génération vers un titre majeur grâce à un véritable concept d’équipe où aucun joueur ne ressort véritablement du lot puisque, à chaque match, c’est un élément particulier qui a été décisif, aussi bien offensivement que défensivement. Oui, l’Allemagne est donc un beau champion, qui, sur l’ensemble de la compétition, aura maitrisé son sujet et qui, surtout, aura marqué les esprits lors d’une demi-finale devenue historique et qui, je pense, donnera toujours à cette équipe un éclat peut-être plus important que ce qu’elle mérite réellement.

Les joueurs : Jerome Boateng et Bastian Schweinsteiger

Boateng et Schweini

Signe que l’Allemagne n’a finalement pas existé tant que cela offensivement, ce sont plutôt des joueurs de l’ombre qui sont sortis du lot au cours de cette finale. Il faut déjà saluer la performance assez énorme de Jerome Boateng dans l’axe de la défense. Au fur et à mesure que le match avançait, il s’est fait de plus en plus présent, coupant les offensives argentines avec un placement jamais défaillant et en réussissant toujours à mettre le pied quand il le fallait. Grand match alors que son compère Hummels était plus en difficulté devant la vivacité des Argentins. Juste devant eux, dans un rôle de sentinelle (premier défenseur/premier relanceur) taillé pour lui, Schweini a encore été énorme, prenant pas mal de coups mais orientant le jeu avec justesse et colmatant les brèches quand il le fallait. Ils ont évité à l’Allemagne une sévère déconvenue.


C'est donc la fin de ce mois de folie footballistique toujours un peu dingo. Les couples vont pouvoir reprogrammer des activités en soirée et le Tour de France retrouver un peu plus de visibilité. Bref, la vie va reprendre son cours, jusqu'à dans deux ans avec un Euro en France qui sera forcément très excitant et que l'on pourra même suivre "en direct". Ensuite, ça sera direction la Russie pour 2018. D'ci-là, de l'eau a le temps de couler sous les ponts.

Je vous ferai un bilan avec équipe(s) type et réflexions globales un peu plus tard.

A bientôt, donc !



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Fiz 14.07.2014, 20:11

Bonne analyse, j'ai aussi apprécié le match mais il faut peut-être souligner que si l'Argentine a livré une prestation plus séduisante qu'en demi-finale, c'est bien parce que l'Allemagne a décidé de jouer offensif comme à son habitude: cela a laissé beaucoup de possibilités aux argentins pour sortir rapidement en contre! Si l'Allemagne avait eu la même philosophie de jeu que l'Argentine lors des ses matchs précédents (défensif, attentiste,...), on aurait assisté à la même purge que la demi-finale Argentine-Pays-Bas: on se serait même peut-être à nouveau endormis Tim!
En résumé, on a eu une belle finale avec des occasions de buts surtout parce que la Mannschaft n'a pas fermé le jeu, bref l'issue est heureuse car c'est la victoire du jeu et du football offensif!
En fait, je suis d'accord avec 90% de ton analyse (absence de Khedira,...) mais je te trouve assez indulgent avec les argentins qui ont eu la chance de tomber sur une équipe "joueuse" qui ne fermait pas le jeu, un peu plus ils en profitaient...


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