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CELLE QUI FUIT ET CELLE QUI RESTE D’ELENA FERRANTE

 L'Article


Dans ce troisième tome de la grande saga L’Amie Prodigieuse, Lena finit ses études à l’Université de Pise et devient une auteure connue grâce à son premier roman. Elle part également s’installer à Florence après son mariage. Pendant ce temps-là, Lila reste à Naples et connaît une existence difficile. Au cœur des années 70 qui vont profondément bouleverser le pays, les deux femmes continuent à avoir une relation particulière, faite d’un mélange d’amour et de haine…

 

Dès qu’il est sorti en librairie, je me suis précipité sur ce livre car, depuis que j’ai lu les deux premiers tomes (ici et ici), j’ai vraiment envie de savoir comment l’histoire de Lena va se poursuivre et comment sa relation avec Lila, toujours aussi passionnelle et étrange, va évoluer. Dans ce que l’auteur(e ?) appelle l’époque intermédiaire, la dimension politique prend toujours plus d’importance, notamment car c’est un élément très important dans l’Italie de cette époque-là. Ainsi, la question des femmes, notamment celle de leur rôle dans la société, est au cœur du récit, aussi parce que les deux héroïnes prennent des chemins toujours plus différents.

Sinon, il n’y a pas grand-chose à dire de supplémentaire car on retrouve vraiment ce qui faisait déjà la force des deux tomes précédents, notamment ce souffle qui parcourt tout le roman et qui emmène le lecteur. Ca reste toujours aussi fascinant, notamment dans la manière de gérer la question de la temporalité. Cette façon d'accélérer puis de ralentir presque instantanément l'histoire a vraiment quelque chose de fascinant.

« Ce qu'il fallait faire, c'était s'en aller. Partir définitivement, loin de la vie que nous avions connue depuis notre naissance. S'installer dans un lieu bien organisé où tout était vraiment possible. Et en effet, j'avais décampé. Mais seulement pour découvrir, dans les décennies suivantes, que je m'étais trompée, et qu'en réalité nous étions prises dans une chaîne dont les anneaux étaient de plus en plus grands : le quartier renvoyait à la ville, la ville à l'Italie, l'Italie à l'Europe, et l'Europe à toute la planète. Et aujourd'hui, c'est ainsi que je vois les choses: ce n'est pas notre quartier qui est malade, ce n'est pas Naples, c'est le globe tout entier, c'est l'univers, ce sont les univers! Le seul talent consiste à cacher et à se cacher le véritable état des choses.  »

  

Toujours aussi impressionnant dans la forme et captivant dans le fond, Elena Ferrante poursuit cette grande saga qui voit Lena et Lila s’éloigner de plus en plus, à la fois géographiquement et socialement, mais qui semblent toujours aussi proches dans une relation d’une folle intensité. Vivement octobre et le dernier tome pour découvrir enfin comment l’épopée de ces deux personnages auxquels on s’est réellement attaché va prendre fin…



Celle qui fuit et celle qui reste




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